Besson, ministre du transport amoureux

Les vraies légendes ne meurent jamais. Charles de Gaulle demandait à « Tante Yvonne » de tenir méticuleusement les comptes des dépenses du couple à l’Élysée. Pas question qu’un «  forfait » journalier «  frais de bouche » coûte à l’État alors que l’homme de Londres n’avait mangé qu’une soupe avec sa femme. Soucieux des finances de la République, Yvonne et Charles éteignaient la lumière avant de quitter la pièce. Dans le même temps, direz-vous, nombre de gaullistes volaient dans les caisses… Au rang des vertueux, citons Michel Jobert, un ministre signalant à sa comptabilité qu’il ne se nourrissait que de sandwichs avalés au bureau. Ces gens-là étaient vraiment ridicules.

Dans notre État enfin décomplexé, après Hervé Gaymard, qui se fait offrir un appartement à 14 000 euros par mois, on a pu voir le ministre Christian Estrosi voler dans un jet privé à 138 000 euros, histoire d’être à l’heure à la fête d’anniversaire du Président. Et Alain Joyandet, son collègue, se payer la même fantaisie pour 116 000 euros, seulement.

Bakchich Hebdo révèle que ces petits arrangements avec l’argent public continuent allègrement. Pour preuve, le voyage de noces à Capri d’Éric Besson et de sa femme a été payé par la République.

Besson aurait-il bénéficié du crédit de « miles » accumulés par Carlson Wagonlit, l’agence qui a réservé les billets ? Outre les lunes de miel, cette société s’occupe aussi des vols, «  retour simple », de sans-papiers qui ne viennent jamais réclamer leur bonus kilométrique… En abonné de Rolex et châteaux, Nicolas Sarkozy a donné un mauvais tempo à sa troupe. Des élus qui ne nous démontrent pas toujours qu’ils ont été désignés pour servir la République. Mais, parfois, pour se servir d’elle. Vive la mariée.

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