Le magazine « Paris-Match » va abandonner son célèbre slogan, identifié au titre depuis des décennies. Pour une pub beaucoup plus morne : « Paris Match : la vie est une histoire vraie ». Le pire, c’est que c’est vrai !
Après des années de bons et loyaux services, un slogan publicitaire connu de toute la France va être enterré au cimetière des mots. Le magazine Paris Match abandonner « Le poids des mots, le choc des photos ».
Cet argument de vente avait été imaginé par le très à droite Jean Cau, l’ancien secrétaire de Jean-Paul Sartre, journaliste-écrivain prolifique, qui fut longtemps une plume de l’hebdo. La phrase magique, qui vanta le Match des phrases ciselées et des photos inédites, orna aussi les hauts de kiosques durant des décennies.
Elle sera remplacée par un gimmick sur lequel une agence de com a phosphoré ces dernières semaines : « Paris Match : la vie est une histoire vraie ». Moins percutant, plus chabada… En guise de bonus, on aura droit dès cette fin de semaine à quelques spots de pub sur TF1, M6 et Canal+, ainsi qu’une campagne abribus, en attendant une campagne radio-télé d’Isabelle Adjani, en mars, rien que ça.
C’est une page (en quadrichromie) qui se tourne, celle des belles années d’un hebdo d’actualité - un picture magazine, d’après le jargon – dont les ventes ont culminé à 1,6 million à la mort de François Mitterrand, en 1996, doublant la moyenne à 820 000 exemplaires vendus en kiosque, et 5 millions de lecteurs.
En 1949, l’industriel du textile et patron de presse Jean Prouvost avait relancé Match, rebaptisé « Paris Match », avec Hervé Mille, Raymond Cartier et un photographe du nom Daniel Filipacchi, futur repreneur en 1976 d’un titre dont la chute s’était accélérée depuis les années 70.
Match appartient aujourd’hui à une filiale du groupe Lagardère, présidé par Arnaud L. qui se présente lui-même comme un « frère » de Nicolas Sarkozy. Le patron mythique de Match, Roger Thérond, n’est plus, et Alain Genestar, son successeur, a été viré pour avoir publié en août 2005 la photo de Cécilia et de Richard Attias à la Une. Les pages de Match se sont banalisées, avec des Unes gentilles sur Flavie Flament et autres starlettes, l’omniprésence de Sarkozy et ses ministres et bien peu d’enquêtes et de reportages dérangeants… La diffusion payée en France en 2006 se montait à 605 000 exemplaires en 2006, selon l’OJD, l’Office de Justification de la Diffusion.
"un slogan publicitaire connu de toute la France" ah oui ? vraiment ? Non je vous assure, je n’en savais rien. Et n’ose me croire être seul plongé dans une ignorance dictée par l’indifférence la plus affable envers le dit Match. Gare, monsieur, aux généralisations hâtives.
Bakchich est un excellent papier (écran ?), aussi lui faut-il respecter les mots (qui sont importants, selon la formule consacrée).
Merci.