Une histoire fendue avec une grande hache : 2023, en banlieue parisienne, quatre jeunes cons, morts comme des cons, ressuscitent plus cons qu’ils n’étaient.
Sans que vous soyez les frères Bogdanov, ni leur chirurgien, la poussée d’Archimède doit vous dire quelque chose, même si vous avez toujours préféré Zidane à Einstein. « Tout corps plongé dans un fluide au repos […] subit une force verticale, dirigée de bas en haut. » Cette force, appliquée à un liquide particulier, le Fluide glacial, journal des voluptueux où l’on jouit avec son feutre, atteint de nouveaux cieux avec la sortie de la BD The Zumbies. Non par honte, mais par pudeur de la découverte d’une crétinerie qui se déverse comme du goudron chaud sur votre ennui, les deux auteurs ont choisi l’anonymat. On les comprend.
Voyez plutôt cette histoire fendue avec une grande hache : 2023, en banlieue parisienne, quatre jeunes cons, morts comme des cons, ressuscitent plus cons qu’ils n’étaient, en zombies. Pourquoi pas. Leur meilleur des mondes nage dans un éther d’encens. Or, une guilde de cruels de la croix traque le péquin païen. Mal barrés, les petits gars à la peau sur les os n’ont qu’un opium pour séduire le peuple : quelques guitares, du punk dans les veines et la soif de sang divin. L’album débite de la gaudriole effrénée à en avoir un mal de foi. C’est trash, excessif, ça sent la vieille chaussette à soulever les soutanes. Le tout est servi à l’encre noire sur fond vert, plus proche du vomi de fin de soirée que de l’émeraude. Un bon parti pris qui ne vous réconciliera pas avec votre concierge, mais battra le fer de votre imaginaire. Le plus noble des combats.