Géant français du pétrolier, Total présente un bilan flatteur et un pédigree certain 12 milliards d’euros de bénéfices en 2006, une présence accrue dans le monde et un pédégé, Christophe de Margerie poursuivi par les juges pour des affaires louches aussi bien au Moyen-Orient (pétrole contre nourriture, contrats gaziers avec l’Iran) qu’en Afrique (Cameroun). Le tout auréolé des mannes de Elf, société pétrolière engloutie par Total au tournant des années 2000 et qui a fait les joies des chroniqueurs judiciaires : affaires françafricaines, corruption et commissions multiples.
Bref, une carte de visite bien remplie pour une maison forte d’une histoire riche. Et que l’entreprise se fait un devoir de perpétuer. Le groupe a même fait le choix, semble-t-il d’annoncer la couleur à ses potentiels recrues… Et ce bien avant tout entretien d’embauche. A l’énoncé des emplois qu’elle pourvoie en Belgique, l’aspirant pétrolier sait qu’il devra se faire à la tradition maison, hérité d’années de pratique.
Ainsi, en consultant les offres d’emploi (cf. doc ci-dessous) proposées par Total Belgique, Bakchich -dont certains éléments pensent à arrondir leurs fins de mois- a-t-il découvert un étrange intitulé quant à la rémunération : « Un salaire compétitif et une large gamme d’avantages extra-légaux » (sic).
Diable ! Intrigué autant qu’alléché, Bakchich s’est fendu d’un petit coup de fil vers le siège mondial de Total sis à la Défense, pour comprendre ce que contiennent les termes « extra-légaux », soit selon la définition du Petit Robert, « en dehors de la loi ».
« Vous êtes sur des termes de l’offre, demande ingénue une charmante voix du service de presse pétrolier ? Vous pouvez me donner l’adresse du site ? Ah oui je l’ai trouvé c’est exact ! C’est bizarre quand même. Laissez votre numéro, on vous rappelle ».
Pour postuler, Bakchich a attendu d’être recontacté, le lendemain matin. Las, l’avantage « extra légal » n’est en rien un petit dessous de table ; seulement une « mesure de la législation belge, tout à fait légale, mais qui est désignée par ce "défaut de langage" », confirme, rassuré, le service de presse français de Total. Tant pis pour la culture d’entreprise…