Amis lecteurs, si vous avez oublié la journée internationale des femmes hier, il n’est pas trop tard. Offrez un « Nuptial » à votre dulcinée, elle en sera plus que charmée. Cette boisson répare les assiettes cassées des classiques scènes de ménage.
Cette boisson au nom plein de promesses était très en usage au XIXe siècle. Elle s’élaborait à partir d’une liqueur dont le secret de fabrication semble perdu.
En 1806, dans un Almanach des gourmands, Grimod de la Reynière explique qu’il faut, pour préparer ce philtre d’amour, chauffer soit à feu nu, soit au bain-marie, une pinte de vin rouge (de Bordeaux de préférence) jusqu’à l’approche de l’ébullition. On retire alors du feu, on y fait fondre deux ou trois onces de sucre en pain, on transvase dans une théière, et l’on y ajoute deux cuilliérées à bouche de liqueur.
Cette liqueur oubliée était à la disposition des amateurs parisiens, et le dépôt officiel était alors le Café du Midi, rue Montmartre, qui aurait tout aussi bien pu se nommer le… Démon de Midi !
Selon Grimod, outre ses qualités diététiques, le Vin Nuptial avait des vertus occultes et morales. Il précisait : Le nom qu’il porte les fera deviner sans peine aux esprits pénétrants. En faveur des autres, nous nous contenterons d’ajouter que le Vin Nuptial est d’autant plus précieux, sous ses derniers rapports, qu’il entretient la paix dans les ménages ; que grâce à lui, les maris seront plus empressés, plus aimables, plus tendres, et les femmes plus complaisantes et plus fidèles ; et que, pour peu que son usage se propage, on y perdra même jusqu’au souvenir de ces querelles domestiques, dont les unions les plus assorties ne sont pas toujours exemptes.
Et dire qu’avec toutes ces propriétés, on a eu l’impudence et l’imprudence de laisser perdre la formule !
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