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Un détective à la loupe

Portrait / mardi 21 août 2007 par Joan Tilouine
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Troisième volet de notre série estivale de portrait avec le détective Alain Letellier qui nous dévoile un pan des arcanes de son intrigant métier.

Au placard la gabardine grisante, le borsalino et la pipe à l’ancienne… Alain Letellier s’amuse et s’agace de ces clichés has been piochés dans la littérature d’antan. Bien ancrés dans les imaginaires, ils sont pourtant devenus anachroniques. Exit les polars en noir et blanc, place à l’action des temps modernes. La mystérieuse profession crée il y a un siècle et demi par l’escroc repenti, Vidocq, a bien changé et s’est adaptée à son époque. Une sorte de Sherlock Holmes version Internet et nanotechnologies.

Aujourd’hui, ce détective de la prestigieuse agence fondée par feu Torino il y 50 ans compose avec les outils de pointe sans pour autant dénigrer les bonnes vieilles astuces de ses aînés. Matériel de transmission, GPS, camionnettes dites sous-marin, caméscope au zoom surpuissant, une voiture banale, tels sont les outils de ce professionnel de l’investigation. En quête de la vérité, sur les traces de preuves probantes, à l’affût du moindre indice, notre détective mène l’enquête. Et c’est loin d’être « élémentaire », chers lecteurs. Pour remonter le fil d’une affaire, il déborde de « petits trucs », appris sur le tas. Son trésor professionnel, il ne le dévoilera que partiellement.

« En France, l’avocat n’a pas le droit d’enquêter et fait donc souvent appel à des spécialistes de la preuve », explique cet ancien fonctionnaire de la SNCF, âgé de 53 printemps. Tout comme la police et la gendarmerie, clients réguliers des agents de recherches privées. Des affaires familiales, des dossiers financiers, des drames et autres crimes glauques, il en a vu défiler à la pelle dans son officine du 8e arrondissement parisien. Lui qui « s’emmerdait vraiment à la SNCF » a opté pour la vie trépidante de détective à l’âge de 30 ans. Son intuition et sa détermination le pousse alors à toquer, au culot, à la porte de la célèbre agence Dubly. Il en ressort avec « un dossier de merde » qui lui permet de faire un premier pas dans le petit monde sibyllin des détectives. « Une filature d’un papi de 80 ans qui allait retrouver sa maîtresse à la gare de l’Est. Sa femme le soupçonnait d’infidélité…à raison. Il avait installé sa cocotte trois rues plus loin de chez lui. » Mission accomplie, dossier bâché comme on dit, et avec brio. Au suivant ! Du coup, il enchaîne les missions ponctuelles au service des plus grandes agences parisiennes avant de définitivement s’installer comme détective officiel quatre ans plus tard.

Feu Torino, détective et penseur moderne

Dans son bureau de réception exigu, niché au rez-de-chaussée d’un immeuble de la rue de Ponthieu, c’est là qu’il reçoit les clients et examine les affaires avec minutie. « Avant d’accepter un dossier, je l’étudie. Je me renseigne sur l’affaire… Mais je suis beaucoup mon instinct, mon flair. » Selon ses dires, un bon détective est celui qui peut s’adapter à toute situation sans éveiller le soupçon. Il se doit d’avoir une bonne culture générale, être vif et user de finesse pour boucler une enquête. Mais, le facteur chance compte pour beaucoup dans le bon déroulé d’une enquête. « Notre métier, c’est d’abord écouter puis comprendre », résumait doctement maître Torino.

Disert sur son métier et ses enquêtes passées, Alain Letellier regorge d’anecdotes et de faits divers en tout genre. Comme ce collègue qui s’est enfermé plusieurs heures durant dans un tonneau de bière pour enquêter sur un trafic de mousse à Hambourg. « Je ne vous raconte pas l’odeur du type en sortant », s’esclaffe-t-il à gorge déployée. À son palmarès, M.Letelier s’enorgueillit de quelques gros coups qui ont forgé sa réputation. Il y a vingt ans, il s’est immiscé deux semaines dans une secte installée dans un château en Picardie pour libérer une femme et ses trois bambins. « À l’instar des jeunes qui débutent, j’étais un peu une tête brûlée à l’époque », se rappelle-t-il avec un brin de nostalgie. Pour enquêter sur une affaire de double-vie d’un mari infidèle, il s’est dernièrement envolé pour la Thaïlande « avec sa fleur et son fusil », comme dirait Torino. Sur place, noyé dans le capharnaüm des faubourgs de Bangkok, il s’est rapproché d’une agence locale de détective qui disposait d’un vrai-faux taxi équipé d’un système de transmission. Une fois la cible embarqué, il le suivait à la trace jusque chez la famille de l’ancienne prostituée qui lui sifflait une bonne partie de l’argent de son entreprise.

Souvent, avant d’entamer une affaire, il prend une matinée sur place pour « prendre le pouls ». « Il faut donner du temps au temps », aime-t-il ressasser aux petits jeunes trop impatients. Lorsqu’il enquête en province, vêtu à la mode locale passe-partout, le premier truc qu’il fait est de se rendre sur la place de la mairie. « Il y a toujours un panneau sur lequel est inscrit les noms du personnel influent. Moi, je vérifie que ma cible n’en fait pas partie, par précaution. » Puis, il s’en va déambuler incognito dans les marchés, et autres lieux d’échanges, à la pêche à l’info. « Pour avoir des infos un peu tendancieuse auprès des administrations, je me pointe le vendredi après-midi ou m’arrange pour que le chef ne soit pas là et me retrouver seul avec la personne de l’accueil. »

Dopé à l’investigation, à l’adrénaline et aux bons tuyaux, Alain Letellier ne tarit pas d’éloges sur sa passion devenue son métier. Il l’avoue sans fard , avec une lueur d’enfant dans les yeux : « Je ne peux pas m’en passer ».


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1 MESSAGES

Forum

  • Un détective à la loupe
    le vendredi 24 août 2007 à 09:02, Léa a dit :
    Eh !!! Y’a des fautes d’accord (plein) dans ton papier petit stagiaire… va falloir que je sorte mon fouet ! léa
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