Un super héros, un super méchant, une nuée de femmes fatales : un ratage total par un génie de la BD.
Frank Miller est le grand manitou de la BD moderne. Scénariste et dessinateur de génie, il a réinventé dans les années 80-90 les mythologies de Daredevil et de Batman, avant de se lancer dans la série Sin City et de dégoupiller l’épique 300. Depuis une dizaine d’années, Miller semble moins prolixe, moins inspiré, et son Dark Knight 2 était une cruelle déception, sorte de délire sous acide hermétique et vain.
En quête de nouveaux défis, notre homme a co-réalisé Sin City avec Robert Rodriguez et a attrapé le virus du cinéma. « J’ai découvert la magie que représentait la collaboration avec les acteurs. J’y ai bientôt pris goût et, aujourd’hui, je ne peux plus m’arrêter. » Frank Miller a donc une nouvelle fois déserté sa planche à dessin pour réaliser The Spirit, d’après un classique de la BD lancée à la veille de la Seconde Guerre mondiale par l’immense Will Eisner.
Cette fois seul comme un grand derrière la caméra, Miller s’est complètement réapproprié l’œuvre de son mentor et l’a « sin-citysé ». Tourné sur écran vert (comme 300 et Sin City), le film se veut une épure post-moderne, un livre d’images numérique et azimuté où des super héros se tapent sur la tête comme dans un dessin animé de Tex Avery, avec de grands Shébam, Pow, Blop, Wizz.
De l’histoire de Will Eisner, Frank Miller ne garde que le squelette. Le Spirit est un redresseur de tort invulnérable, revenu d’entre les morts, mais toujours très classe avec son imper immaculé. Il affronte le méchant Octopus, maquillé comme une voiture volée, et croise une série de femmes sculpturales, forcément fatales, sorties d’un polar des années 40. Point final ! Sur cet embryon de scénario, Miller greffe ses obsessions (sexe, flingues, nazis…) et tente de tricoter une œuvre hyper stylisée en noir, blanc et rouge (la couleur du sang, d’un baiser, de la cravate du Spirit).
Mais rien ne fonctionne : tout est vain, ringard, d’une bêtise du troisième type, avec des effets spéciaux nullos et des acteurs en roue libre qui déclament des dialogues indigents. Complètement paumé, Miller est incapable de relier convenablement deux scènes entre elles et se perd dans des séquences dignes d’une série Z italienne : Octopus, habillé en SS, explique ainsi pendant 20 minutes au Spirit qu’il va le tuer.
C’est consternant, aussi drôle que Dieudonné sur la scène du Zénith avec Robert Faurisson. Le naufrage est total, absolu, incompréhensible. On pourra néanmoins se consoler en se disant que cette boursouflure numérique est le dernier nanar de 2008.
The Spirit de Frank Miller, avec Gabriel Macht, Samuel L. Jackson, Eva Mendes, Scarlett Johansson.
Sortie en salles le 31 décembre.
Frank Miller, ce "putain" d’héros… Pour moi Miller, c’était Dark Night, Wolwerine avec Claremont, Daredevil, Elektra… C’était l’homme qui avait enchanté mes lectures.. Jusqu’au jour où j’ai découvert que ce n’était qu’un gros con d’américan de plus, raciste et chantre de la guerre en Irak :
tiré de Wikepdia(en), avec lien sur les réferences des articles. J’adore en particulier "Pour je ne sais quelle raisons, les gens ont du mal à à parler des raisons pour lesquelles nous sommes en guerre contre ces gens. Ils mettent les femmes en esclavages, mutilent les parties génitales de leurs filles, sans oublier les 6 siècles de barbaries qu’ils représentent. Je suis en train de parler dans un micro qui ne pourraient avoir été un produit de leur culture, dans une ville où 3000 de mes voisins ont été tués par des détourneurs d’avions qu’ils n’auraient pas pu construire"
Putain, je continue à triper sur la saga d’Elektra mais je vois de plus en plus Dark Night comme l’hymne à un redneck branché a bas l’état fédéral.
Texte intégral ici :
"Mostly I hear people say, ’Why did we attack Iraq ?’ for instance. Well, we’re taking on an idea. Nobody questions why we, after Pearl Harbor, attacked Nazi Germany. It was because we were taking on a form of global fascism, we’re doing the same thing now." In his view, America lacks firmness against its enemies : "It seems to me quite obvious that our country and the entire Western World is up against an existential foe that knows exactly what it wants… and we’re behaving like a collapsing empire. Mighty cultures are almost never conquered, they crumble from within. And frankly, I think that a lot of Americans are acting like spoiled brats." About those being fought against, Miller said "For some reason, nobody seems to be talking about who we’re up against, and the sixth century barbarism that they actually represent. These people saw people’s heads off. They enslave women, they genitally mutilate their daughters, they do not behave by any cultural norms that are sensible to us. I’m speaking into a microphone that never could have been a product of their culture, and I’m living in a city where three thousand of my neighbors were killed by thieves of airplanes they never could have built." Miller also opines that Iraq declared war on the U.S."
référence
^ "Writers, Artists Describe State of the Union". NPR’s Talk of the Nation. January 24, 2007. ^ Zader, Joshua. "NPR Interview with 300’s Frank Miller". The Atlasphere. March 10, 2007.