Déclaré inéligible à l’Assemblée Nationale par le Conseil constitutionnel, le maire du Plessis-Robinson provoque une cantonale partielle pour retrouver son siège de conseiller général des Hauts-de-Seine. La quatrième élection en 5 ans !
Une élection peut en cacher une autre… Philippe Pemezec, maire du Plessis-Robinson, n’a pas digéré, mais alors pas du tout, d’avoir vu son élection à la députation invalidée par le Conseil constitutionnel, en novembre 2007.
Il a donc trouvé la martingale : il a exigé que son premier adjoint, Jacques Perrin, démissionne de son mandat de conseiller général. Le tour est joué ! Une cantonale partielle aura donc lieu, en même temps que les municipales, dans le canton du Plessis-Robinson et du Haut-Clamart… Election à laquelle Philippe Pemezec sera, évidemment, candidat.
« Je souhaitais que soient rectifiées les informations qui sont données par Madame Hélène Constanty dans un article paru hier intitulé « Pemezec ne veut plus être au pain sec ».
Vous faites d’abord valoir que j’aurais « exigé » de mon premier adjoint Jacques Perrin qu’il démissionne de son mandat de conseiller général. Il s’agit d’une interprétation erronée, donc très éloignée de la réalité. Lors de mon élection en 2002 à l’Assemblée nationale, j’avais souhaité renoncer à mon mandat au Conseil général des Hauts-de-Seine, laissant ainsi mon siège à Jacques Perrin. Il avait été convenu entre nous que, si je venais à ne pas être reconduit à l’Assemblée nationale, quelle qu’en soit la raison, ce dernier renoncerait à son mandat. Sa démission est donc conforme au pacte de confiance qui nous unit.
Vous faites ensuite allusion à ce que serait mon indemnité si je redevenais conseiller général, au prix d’une addition hasardeuse parce qu’elle ignore les règles élémentaires du régime indemnitaire des élus. Vous n’êtes pas sans ignorer que les indemnités des élus, et leur cumul, sont strictement limités par la loi. De fait, et dans la mesure où, comme bien d’autres élus, le montant de mes indemnités au titre de mes différents mandats atteint ce plafond, je ne bénéficierai pas de l’intégralité de mon indemnité de conseiller général si j’étais élu.
Aucun élu en France ne peut voir ses indemnités s’élever à 10000 euros. Il n’y a pas de dérogation en la matière, ni pour moi, ni pour aucun autre élu des Hauts-de-Seine, contrairement à ce que les écrits de Madame Constanty le laissent entendre. »
Fidèle et obéissant, le brave Perrin, 63 ans, a l’habitude de jouer les doublures. Son premier mandat de conseiller général, il l’a obtenu en mars 2003, uniquement parce que Pemezec avait été élu député et devait renoncer à l’un de ses mandats. Jacques Perrin a ensuite été réélu aux cantonales de 2004… Mais ce scrutin a été invalidée par le tribunal administratif, suite à un recours intenté par le candidat socialiste Benoît Marquaille. « La campagne de 2004 avait été odieuse, se souvient celui-ci. Mes affiches étaient bombées la nuit par des slogans du style "les racailles votent Marquaille" ! Une nouvelle élection a donc été organisée en 2005, à nouveau remportée par Perrin.
Philippe Pemezec espère retrouver ainsi son siège dans le « bunker de Nanterre », ainsi que l’on surnomme le siège de l’Assemblée départementale du 9-2… Et les plaisirs sonnants et trébuchants de la fonction : 2 600 euros bruts mensuels.
Car monsieur le maire a de gros besoins. « Il faut bien que je vive » a-t-il déclaré en décembre dernier : pour compenser la perte de son indemnité de député (6 953 euros bruts mensuels), il a fait voter par son conseil municipal une méga-augmentation de sa rémunération, qui a bondi de 1 027 euros à 3 852 euros mensuels. Le plus fort ? Ce sont les conseillers de sa majorité qui ont dû accepter une baisse de leurs indemnités pour permettre au maire d’arrondir ses fins de mois. Jacques Perrin est décidément très accommodant…
En comptant ses indemnités de président de la communauté d’agglomération et celle de président de la société d’économie mixte municipale, la SEMPRO, le maire du Plessis devrait donc toucher au total, s’il est élu au Conseil général, environ 10 000 euros par mois.
Quant aux électeurs de cette charmante banlieue sud du 9-2, ils commencent à en avoir assez des tours de passe-passe de leurs élus : quatre élections cantonales en cinq ans, ça commence à faire beaucoup !
Pour lire le nouveau blog d’Hélène Constanty, coauteure de « 9-2, Le Clan du Président » (Fayard), cliquez ci-dessous :
Cher Hélène
D’abord bravo. Il n’est pas si fréquent de voir publiés, sur les blogs engagés, les commentaires de contadicteurs. Celà mérite d’être souligné.
Sur le fond, ensuite : la question n’était pas là où vous tentez maintenant de la détourner (et nous pourrions à l’occasion re-ouvrir un débat qui n’a pas fini d’alimenter les chroniques judiciaires), mais de savoir qui a pris l’initiative de ces scrutins à répétitions dont vous imputez la responsabilité à M Pemezec : je vous crois trop fine pour ne pas être consciente que l’initiative de M Kaltenbach n’avait pas d’autre objectif que de faire revenir le électeurs devant les urnes, et ne devait rien au souhait d’un scupuleux respect du code électoral. C’est donc bien de son fait et dans ce but que nous avons dû et devrons encore revoter.CQFD
Chére Hélène
Je trouve particulièrement plaisant que vous n’hésitiez pas à imputer à M PEMEZEC la responsabilité de ces scrutins à répétition, feignant d’ignorer que l’élément déclencheur en a été la procédure lancée par le candidat perdant au législatives, M Kaltenbach.Vous n’avez vraiment aucune vergogne…
Quant à vos attaques "financières", arrêtez moi si je me trompe, mais :
Nous ne vous avons jamais vu vous indigner des salaires indécents versés à certaines stars du football…
Ni des sommes ahurissantes déboursées par les clubs pour les "achats" de joueurs (lire "transferts"…)
Ni des cachets obscènes touchés par certains artistes…
Ni du train de vie fastueux de certains élus de gauche…
Vous avez semble-t-il l’indignation très sélective. Vous êtes choquée d’une rémunération d’élu de 10.000 euros par mois ? Moi pas, ne faisant pas partie de ceux qui considèrent sytématiquement que "ceux qui ont plus que moi sont forcément des pourris"…
Cher Jef.
Arrêtez moi si je me trompe, mais la "procédure lancée par le candidat perdant" n’aurait pas eu la moindre chance d’aboutir si M. Pemezec n’avait rien eu à se reprocher. Même si cela peut être tentant, il faudrait voir à ne pas transformer un coupable en victime…