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Parler de racisme… c’est du racisme

warning / mercredi 30 septembre 2009 par Doug Ireland
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Pourquoi Barack Obama essaye-t-il de forcer le gouverneur démocrate de l’état de New York, David Paterson, l’un des deux seuls gouverneurs noirs des Etats-Unis, à ne pas se présenter à sa propre succession en 2010 ?

Depuis que l’information a explosé à la Une du New York Times, elle alimente abondamment les talk-shows politiques.

Certes, même le président iranien Ahmadinejad est plus populaire auprès des new-yorkais que le maladroit Paterson, nommé gouverneur par accident : il était le suppléant du gouverneur Eliot Spitzer, contraint de démissionner après que son penchant coupable pour les call-girls ait été révélé dans les médias. Certes, la Maison-Blanche préfère aussi qu’un candidat plus populaire que Paterson prenne la tête de la liste électorale démocrate dans l’Etat de New York pour l’élection à venir. Mais c’est bien la première fois qu’un président américain bloque ainsi la route d’un gouverneur de son propre parti et se substitue de surcroît à la loi des urnes. Des primaires doivent en effet avoir lieu pour désigner le candidat démocrate à ce poste de gouverneur.

En réalité, Barack Obama veut la tête de Paterson pour une tout autre raison. Le malheureux a eu l’outrecuidance de déclarer publiquement que la mauvaise presse et les critiques le ciblant trouvent leur origine dans les « stéréotypes raciaux » des médias. Et que Barack est condamné au même sort ! Un vrai crime de lèse-Obama tant les stratèges de la Maison-Blanche sont convaincus que le président perd des points de popularité dans les sondages chaque fois qu’il est obligé de parler de racisme. C’est aussi pour cette raison qu’Obama en veut à mort à l’ancien président Jimmy Carter : il le juge coupable d’avoir déclaré dans un discours très médiatisé que le tsunami de haine fielleuse exprimé contre Obama lors du débat sur la réforme de la santé était motivé « par le racisme ». Mais Carter avait raison. Il a mis le doigt là ou ça fait mal tant la plaie du racisme reste béante dans l’Amérique du métis Barack Obama.

On peut le constater tous les jours ou presque dans les manifestations houleuses contre le président, où la haine raciale mal dissimulée des slogans scandés saute aux yeux, comme ces pancartes réclamant le « White Power », le pouvoir aux blancs. Les sondages enseignent, eux, que le fief des « birthers », ces Américains pour lesquels Obama est un président illégitime car « né ailleurs » (alors qu’il a vu le jour dans l’Etat américain d’Hawaii), se trouve dans les états sudistes de l’ancienne Confédération esclavagiste. Quant au commentateur Glen Beck de la chaîne Fox News, très populaire à droite, il accuse carrément Obama d’ « haïr les blancs » !

Hélas les Américains baignent dans l’autosatisfaction illusoire qu’ils ne sont pas racistes, et tout politique qui aborde ce sujet comme un problème de société majeur le fait à ses risques et périls. Le gouverneur Paterson vient de l’apprendre à ses dépens, passant du statut d’“offensé” à celui d’“offenseur” par un coup de baguette magique du président.

Dans l’Amérique de Barack Obama, le nouveau racisme consiste à ne pas pouvoir parler de… racisme.

Voir en ligne : In Bakchich Hebdo n° 2 du 30 septembre 2009

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