Avocat général près la Cour d’appel de Paris, Philippe Bilger adore les médias et le dialogue, sous forme de blog, avec les citoyens sur les problèmes de la justice. Mais il aime encore plus qu’on le salue poliment quand il officie comme avocat général à la Cour d’assises de Paris.
Ayant constaté une dégradation de la discipline dans l’enceinte du Palais, le bon Bilger a édicté, le 6 novembre 2002, des « instructions permanentes pour les escortes de service à la grande Cour d’assises », dont nous publions la copie (voir doc en Pdf).
Les fameuses escortes doivent d’abord respecter des règles de « politesse et de tenue » diablement strictes envers sa propre personne : « on se présente chaque jour au Président et à l’Avocat Général. On est salué, non par Bonjour ou Monsieur mais, puisqu’on est dans un cadre professionnel, par Monsieur le Président ou Monsieur l’Avocat Général. Assis, on se lève pour saluer et on tient la porte de l’audience lorsque l’Avocat Général en sort ». Le texte de Bilger ne précise pas si l’escorte doit également tenir la porte quand le Président quitte les lieux…
Les consignes sont également détaillées durant les débats : « il faut veiller, avec courtoisie mais avec rigueur, à la bonne tenue du public, même si la police de l’audience relève de l’autorité du Président et, accessoirement, de celle de l’Avocat Général ». Autrement dit : Philippe Bilger donne des ordres, alors qu’il n’est habilité à le faire qu’accessoirement… Ce qui n’empêche pas les règles d’être précises : « pas de casquettes sur la tête », « pas de bavardages bruyants », tenue correcte exigée…
Le magistrat Bilger ne rigole pas. Sarkoziste précoce, il voulait déjà réhabiliter le respect. Envers lui-même pour commencer !