A déguster dans un mojito ou avec de l’agneau, la menthe, qui tire son nom de la déesse grecque Minthe, est une herbe tonique et stimulante… Elle servait aussi à nos ancêtres Gaulois à écarter les mauvais génies.
Les variétés sont légion avec des menthes sauvages (aquatique, à feuilles rondes, sylvestre, des champs) et des menthes cultivées (poivrée, pouliot, verte).
La menthe verte (mentha viridis Linné) qu’on utilise dans le thé à la menthe offre un parfum plus suave et moins agressif que la menthe poivrée, et sous le nom de spearmint, elle est cultivée en abondance par les Américains qui ont découvert bien après nos Anciens qu’elle est tonique et stimulante.
Au Maroc, il existe de véritables crus de menthes dont la plus réputée, à tige verte et foncée de la région de Zerhout, est considérée comme puissant aphrodisiaque ainsi que le prouve ce conseil éclairé :
Pour faire plaisir à l’amante,
Abusez, Messieurs, de la menthe.
Hélas, trois fois hélas, des chercheurs modernes (des chercheurs qui cherchent, on en trouve, mais des chercheurs qui trouvent on en cherche, disait le général De Gaulle) semblent vouloir nous enlever nos illusions en retirant à la menthe tous ses dons merveilleux. C’est peut-être une triste vérité si l’on se réfère aux Anglais, friands du gigot bouilli à la sauce à la menthe, qui n’ont pas la réputation d’être des foudres de guerre dans les combats sexuels…
Croyons plutôt Mathiolle, qui affirme que la menthe est fort propre aux jeux de l’amour.
Et souvenons-nous de la légende grecque qui veut que Pluton, s’étant épris de Minthe, fille de Cocyte, fut surpris par son épouse Proserpine qui changea l’amante en une plante qui, depuis, porte son nom.
Convenons alors qu’il est normal que cette menthe se venge, en transmettant à tous ceux qui la croquent, un peu de cette ardeur perdue par la faute d’une jalouse acariâtre.
Et comme nos ancêtres les Gaulois, jetons les feuilles de menthe dans la flamme des sacrifices pour éloigner les mauvais génies et entretenir la petite…flamme qui sommeille en chacun de nous.
La Bonne Étape - Chateau-Arnoux
Pour 4 personnes :
16 rognons
2 cl de crème fleurette
1 dl de jus d’agneau
1 cuillérée à café de marc de Provence
2 cuillérées à soupe de vin blanc sec (Provence ou Côtes du Rhône)
12 feuilles de menthe fraîche
50 g de beurre
1 jus de citron
genièvre moulu
sel ; poivre
les rognons sont au préalable parés et désénervés (les couper en 2, ôter la fine membrane qui les recouvre, puis les "veines" blanches à l’intérieur)
saler et poivrer les rognons ; poudrer de genièvre ; dans une poêle à fond épais et très chaude, les faire sauter avec le beurre 3 minutes de chaque côté ; les cuire "rosés"
retirer les rognons, jeter le beurre de cuisson, déglacer au vin blanc et au marc ; verser la crème et le jus d’agneau ; réduire pour obtenir un sirop épais
ajouter les feuilles de menthe légèrement hachées ; rectifier l’assaisonnement avec sel, poivre et jus de citron ; placer les rognons dans cette sauce
servir à même la poêle