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CULTURE / CHRONIQUE CINÉMA

Max Payne, un navet adapté d’un jeu vidéo

naufrage / mardi 11 novembre 2008 par Marc Godin
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Mark Wahlberg, flic dur à cuire, recherche les assassins de sa femme et de son enfant. Un nanar atomique.

Alléchés par l’odeur du dollar vite gagné, les producteurs aiment bien les jeux vidéo à succès. L’histoire – quasi-mythologique – est déjà écrite, et les fans bavent à l’idée de voir leurs héros de pixel sur grand écran. Ne reste plus qu’à trouver un réalisateur, une vedette, et transformer le game play en narration.

Max Payne - JPG - 85.4 ko
Max Payne
© 20th Century Fox

C’est ici que les choses se corsent, et de mémoire de cinéphage, les adaptations de jeux se classent entre grosse katastrophe, nanar du troisième type et foutage de gueule caractérisé. Au fil des années, on a donc subi des aberrations filmiques comme Super Mario Bros, Resident Evil, Tomb Raider, Alone in the Dark, Mortal Kombat, Street Fighter avec Jean-Claude Van Damme, Doom ou DOA… Du sous-produit mal écrit, réalisé à la va-vite, 90 interminables minutes de vide intersidéral pour piquer les sous du fan crédule ou pas encore découragé. Dans le lot, seul Silent Hill était regardable, mais notre Christophe Gans national oubliait juste une chose entre deux mouvements de steadycam : faire peur, la raison d’être de Silent Hill quand même !

Avec Max Payne, une icône du jeu de shoot’em up, on pouvait y croire, du moins un petit peu. Un acteur connu, les moyens d’une superproduction et une bande-annonce enragée. A l’arrivée, le film est une des pires adaptations d’un jeu, un naufrage total, un nanar plaqué or.

Un justicier sous la neige

Max Payne est un flic hardcore. Depuis l’assassinat de sa femme et de son fils, Max – qui a aperçu le visage d’un des tueurs – s’est transformé en machine à tuer. Dans une fête, Max croise Natasha (Olga Kurylenko, la bombe anatomique de Quantum of Solace). Il la ramène à la maison, Natasha se déshabille copieusement, mais Max la vire (c’est là que j’ai décroché). Puis, tout se complique. Des ailes géantes déchirent bientôt la nuit et tuent notre Natasha décidemment trop impulsive. Il neige. Vêtu d’un imper en cuir, Max mène alors une enquête incompréhensible (il est question de soldats qui abusent d’une drogue aux effets top-whiiiiiz) et s’adjoint les services de la sœur de Natasha, l’improbable Mila Kunis. Les morts s’accumulent et Max devient le principal suspect de ses petits camarades. Il fait froid ! Les ailes géantes apparaissent puis disparaissent, Max remonte une filière (laquelle, je ne pourrais vous dire) et en vient à soupçonner un de ses seuls amis, incarné par Beau Bridges, un ancien flic qui s’occupe de la sécurité dans une multinationale. Il pleut. Dix minutes avant la fin, Max comprend enfin le topo, esquisse une grimace, fait des sauts avec un gun dans chaque main et flingue des vitres au ralenti. Il fait nuit. Max venge enfin sa femme qui peut reposer en paix, comme le malheureux spectateur qui vient de subir une des plus belles purges cinématographiques de l’année.

L’air constipé de Mark Wahlberg

Derrière la caméra, un tâcheron, John Moore, déjà responsable des remakes inutiles du Vol du Phoenix et de La Malédiction. Embarrassé par un script nullissime et archi-prévisible, le cinéaste fait dans le décoratif. Moore, alias copier/coller, s’inspire de films noirs, repompe allégrement Matrix pour le look, Constantine pour l’aspect fantastique et les films de John Woo pour le gunfight final. Bref, on baille ferme, mais le travail de Jonathan Sella, chef op’ plutôt brillant, nous empêche de sombrer complètement. Devant la caméra, Mark Wahlberg. Excellent dans les rôles de demeurés, Mark Wahlberg s’en sortait avec les honneurs dans Boogie Nights, Les Infiltrés ou Les Rois du désert. Bien dirigé par Scorsese, Shyamalan ou James Gray, Wahlberg peut faire illusion, même s’il a tendance à enfiler les nanars : Shooter, La Planète des singes, Fear, La Vérité sur Charlie, Quatre frères

Ancien braqueur, ancien rappeur, ancien taulard (il a éborgné un môme avec un croc de boucher), Mark aime bien rouler des biscotos et flamber dans des films nullos où il joue les bad boys. Si on en croit « Entourage », série semi-autobiographique produite par Wahlberg, l’acteur ne perd pas son temps à choisir ses rôles. En fait, c’est un pote qui lit les scénarios, la star étant trop préoccupée à s’envoyer en l’air ou à se défoncer. Dans Max Payne, Wahlberg semble se rendre compte qu’il fusille sa carrière. Embarrassé par des dialogues débiles, il traverse le film avec une expression égarée, comme s’il se demandait pourquoi son agent a signé le contrat. Il est pathétique !

« Max Payne », de John Moore, avec Mark Wahlberg, Mila Kunis, Beau Bridges, Chris "Lucradis" Bridges, Olga Kurylenko. Sortie en salles le 12 novembre.

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11 MESSAGES
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Forum

  • Max Payne, un navet adapté d’un jeu vidéo
    le dimanche 14 mars 2010 à 22:23, Paynard a dit :

    Bien que je n’aime pas en général les films tirés de jeux videos, j’ai passé un bon moment avec ce film que je n’ai pas trouvé ennuyeux du tout. Il y a un climat trés particulier, trés clair-obscur assez réussi.

    J’ai été bien plus déçu par Tomb Raider ou Angelina Jolie n’a absolument pas le physique de l’emploi.

  • Max Payne, Encore un film a télécharger !!
    le mercredi 12 novembre 2008 à 15:04, Debruges a dit :
    N’en déplaise a Albanulle !! Voila encore la preuve qu’il y en a qui ont pas trop de mal à lâcher des millions de $ dans de la daube !! Et on se demande pourquoi les gens téléchargent ??? On va pas payer pour ça bordel !! Qu’ils se mettent au boulot !!! Encore même pas sur que je le télécharge celui-là ! Pas sur qu’il vaille les 0euros a metre de dans !! ;)
  • un navet serait plus vendeur qu’un bon film ?
    le mardi 11 novembre 2008 à 18:00, spino-for-ever a dit :

    cher Marc,

    demain, en plus de l’affligeant Max Payne (je vous fais confiance sur ce coup-là), sortent sur les écrans (entre autres) :

    l’Échange (très bon Clint, avec "plein de cinéma" dedans !)

    les Grandes personnes (adorable comédie d’Anne Novion, présenté à la semaine de la critique, a enthousiasmé tous les spectateurs de ma connaissance qui l’ont vu)

    Stella (jolie chronique 80’s de Sylvie Verheyde, coup de cœur de la dernière Mostra de Venise)

    deux au moins de ces trois films vont avoir un peu de mal à exister (médiatiquement, j’entends). Pourquoi vous emmerder à chroniquer de la merde quand des pépites risquent de passer inaperçues ?

    Pourquoi pas, façon Canard enchainé, une page ciné chaque mercredi avec, peut-être un peu moins d’effets de style pour flinguer un block-buster, mais une chance donnée à plusieurs films ?

    amicalement

    S.

  • Max Payne, un navet adapté d’un jeu vidéo
    le mardi 11 novembre 2008 à 16:51
    Personnellement j’ai beaucoup aimé le film Super Mario Bros.
  • Max Payne, un navet adapté d’un jeu vidéo
    le mardi 11 novembre 2008 à 09:47, abfaboune a dit :

    Bien long cet article pour dire autant de mal de ce nanard.

    Pour DOA, pas trop d’accord : ça ne se prend pas au sérieux, c’est rigolo, les filles sont jolies, c’est totalement futile, tout à fait comme le jeu. Ca n’en fait pas un Citizen Kane pour autant, mais on passe un moment agréable, et sans s’ennuyer.

    Au fait, Max Payne, le jeu, est chiant.

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