Parfois, le sinistre de l’Immigration défend des représentations de la réalité qui ont ceci de particulier que la réalité n’y entre qu’assez peu.
Le ministère de l’excellent Éric Besson n’est pas seulement celui de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire – appellation où l’oxymore succède à l’oxymore.
Il est aussi un ministère de la Vérité – un miniver -, au sens orwellien du terme : comprendre qu’il défend des fois des représentations de la réalité qui ont ceci de particulier que la réalité n’y entre qu’assez peu.
Voire : pas du tout.
En témoignent les ahurissantes réponses d’Éric Besson, l’autre jour (c’était mardi, 28 septembre), aux questions d’un panel de lecteurs du Parisien – réponses d’où le quotidien, comme pour mieux condenser cerner la quintessence de la pensée du ministre, a sorti quelques « phrases-clés » (dont maint paysan de la Beauce a décidé, incontinent, qu’il se les dirait cet hiver aux longues veillées du coin du feu, car il est bon de rire un peu).
Celle-ci, par exemple, dite semble-t-il sans rigoler : « Nous n’avons pas stigmatisé des Roms en situation irrégulière. »
Ou celle-ci, encore : « Il n’y a pas d’affaire Woerth. »
(On devine là qu’Éric Besson aurait sans doute aimé pouvoir aussi caser que la Terre est plate - et rouge -, mais aucun lecteur du Parisien ne lui a – hélas – fait la bonté de lui demander si la Terre était bien ronde, et bleue.)
Résultat, quand le même Besson déclare, du même vif ton, que Bakchich a menti sur son « voyage de noces », et qu’il va porter plainte (car il ferait beau voir que des menteries se glissassent dans le débat public) : on est bien sûr tenté de considérer que Besson dit là aussi la vérité.
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