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Les lapsus génocidaires du lacanien Yerodia

Dérapages / samedi 26 janvier 2008 par Xavier Monnier
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Ancien chauffeur de Jacques Lacan, ami du psy à la mode Jacques-Alain Miller, le héros congolais Abdoulaye Yérodia a suscité un temps l’intérêt de la justice internationale. Qui le laisse néanmoins tranquille.

Comme tout institut respectable, l’École de la cause freudienne, fondée par Jacques-Alain Miller, dispose de sa liste de membres, où émargent des « membres d’honneur ». Ça sonne chic. Parcourir la liste de ces noms éminents s’avère toujours surprenant.

Dans la liste des 6 membres d’honneurs de l’école de psychanalyse, apparaît ainsi un ancien ministres des affaires étrangères et président du conseil constitutionnel français, Roland Dumas, deux professeurs suisses, l’ancienne secrétaire du psychanalyste Jacques Lacan, Gloria Gonzales, et son mari, un temps chauffeur du maître psychanalyste, le mystique Abdoulaye Yérodia. Que l’école Freud récompense un couple fort proche de Lacan, voilà qui aurait sans doute titillé l’esprit espiègle du psychiatre allemand. Voire occasionner une bonne séance sur un divan. Rien de tel n’est prévu dans les prochains mois à l’ECF, qui prépare activement le congrès mondial de la psychanalyse, qui doit se tenir à Buenos Aires en avril prochain.

Abdoulaye Yerodia

Une bonne occasion pour Yérodia de découvrir le pays de feu son compagnon Che Guevara. Et oui, le bon Abdoulaye a connu bien du monde et pas seulement le Che. Compère également du Chinois Chou en Laï, Abdoulaye Yérodia Ndombasi est avant tout une sommité dans son pays, le Congo-Kinshasa, depuis les temps presque oubliés du président Lumumba dans les années 60. À l’époque où les rebellions marxistes pullulaient dans le bassin du Congo et où l’air était à la lutte contre l’indépendance.

Il goûte aux joies du pouvoir

Peu en cours sous le règne de Mobutu sur le Zaïre, le gentil Yérodia récolte depuis la chute de l’Empereur léopard en 1997, les fruits de sa fidélité au clan Kabila. Le père en a fait son ministre des Affaires étrangères, l’ONU en a fait un des quatre vice-président de transition du pays jusqu’aux élections de 2006. Élu, Joseph Kabila en a fait l’un des dirigeants de son parti, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD).

Après 30 ans d’opposition, le pimpant sexagénaire a goûté aux joies du pouvoir comme il avale les volutes de ses cigares, goulûment. Quitte à effectuer quelques dérapages verbaux à l’encontre des Tutsis présents dans son pays. En enjoignant ses compatriotes à « l’élimination de la vermine » tutsie, à l’été 1998 par exemple. Un mot malheureux qui tombe juste au moment où plusieurs centaines de tutsis sont massacrés dans le pays, dont 500 à Kinshasa. « Yéro » ose même d’inconvenantes comparaisons. « Les Tutsis risquent de connaître la triste expérience des juifs : ils sont perfides, brutes, rancuniers et sanguinaires ». De bien méchants mots que l’ECF comme Kabila père et fils ont dû prendre pour de malheureux lapsus. Et n’ont pas pensé à sanctionner.

Seule une poignée de juristes tâtillons s’en émeuvent alors, du côté de la Belgique, en 1998. Et déposent une plainte pour « crime contre l’humanité et incitation à la haine raciale ». Un mandat d’arrêt international chatouille même le psychanalyste deux ans durant. Le temps pour la Cour pénale internationale de se réveiller et d’annuler en février 2002, toutes les poursuites.

L’École de la cause freudienne n’a jamais trouvé à redire aux envolées lyriques de son membre d’honneur. Pas même quand il remit le couvert durant la campagne présidentielle congolaise en 2006. « Si vous ne retournez pas chez vous, on vous mettra des bâtons dans le derrière pour s’assurer que vous partiez », préviendra-t-il les Tutsis à Goma, à l’occasion d’un meeting electoral… Sans doute un nouveau lapsus, ou un acte manqué. Dans l’une de ses « Lettres à l’opinion éclairée », Jacques-Alain Miller, fondateur et chef de l’Ecole de la Cause Freudienne, a reconnu publiquement une dette envers « Abdou ». Avec ses mots fleuris, Yéro semble en effet une source d’études inépuisables pour les psychanalystes…


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