Quand le père Mamère décrypte le Paysage Audiovisuel Français, où un certain Sarkozy aurait tissé sa toile.
Et scellé un pacte d’acier avec ses maîtres privés, au détriment de la télévision publique, victime d’un véritable hold-up et soumise à la botte de l’exécutif. Le député Noël Mamère qui joue au naïf, voir à l’idiot utile, c’est un peu Alice au pays des médias.
Le président de la République est-il le "parrain" d’un clan, d’une sorte de mafia de l’audiovisuel ? Dans leur livre-réquisitoire, Petits arrangements entre amis, Noël Mamère et Patrick Farbiaz (militant alter mondialiste) restituent cette France mise en coupe réglée par un petit groupe d’hommes puissants qui trusteraient les positions clefs de l’armement, de l’audiovisuel, du BTP, de l’industrie du luxe et du divertissement. Selon le couple de Verts, ce groupe constituerait une famille, avec son "capo", ses frères, ses oncles, ses amis et ses sbires.
A chaque ligne, les auteurs, un chouia moralisateurs, tentent de retenir la main des exécuteurs au service d’une clique et de son chef, avec cette question qui les taraude : devons-nous les laisser brader une certaine idée de la démocratie ?
Sous Sarkozy 1er, la fiction est au pouvoir et devient réalité. La fiction, ce n’est pas l’imagination, mais le trucage des règles du jeu, la mise en narration de l’histoire. Et peut-être même de l’Histoire. C’est là que se situe finalement la vraie « rupture » de l’ère Sarkozy : nous faire vivre dans un monde hors sol, en nous faisant croire qu’il n’y a qu’une seule politique possible, qu’une seule voie (voix) : celle qu’il nous a fait emprunter depuis mai 2007.
C’est la démonstration du livre, son ossature : Nicolas Sarkozy est un médiacrate. Ainsi l’équation "Sarkoland = Médialand" est-elle développée sur près de 220 pages. Et si c’était vrai ? Selon Mamère, ancien journaliste, avocat et membre de la commission des lois de l’Assemblée nationale, auteur de La Dictature de l’audimat (La Découverte), co-auteur de La Tyrannie de l’émotion (Jean-Claude Gawsewitch éditeur), le président de la République française, avec l’assurance du mégalo, disposerait du « pouvoir écranique pour imposer une politique scénarisée », et ce, grâce à ses amis, les Martin Bouygues (le « grand frère », le plus proche) Arnaud Lagardère (le frère « cadet »), Bernard Arnault (« l’ami »), Serge Dassault (« le familier »), Vincent Bolloré (« le proche »), Jean-Claude Decaux (« le fidèle ») et autres Malraux télévisuels. Médiacratie : génération Sarkozy…
Car, aujourd’hui, la télé fait société. C’est-à-dire que l’audience est tout et le contenu rien. C’est dans ce contexte éminemment politique qu’un Sarkozy s’est transformé en une agence de presse à lui tout seul : « Vous êtes libres de publier ce que vous voulez mais arrêtez de me critiquer sinon vous en subirez les conséquences » dixit le condottiere français aux gens de France 3, la télé qui aime la province. C’est que Nicolas Sarkozy pense que l’on peut contrôler l’esprit du temps. D’où ce nouveau populisme télémédiatique.
La réalité, pourtant, semble tout autre : le candidat du pouvoir d’achat s’est transformé en président des caisses vides. Et « si nous comparons le clan Sarkozy à une mafia de l’audiovisuel, ce n’est en aucun cas, précisons-le tout de suite, pour l’assimiler à un groupe aux activités criminelles, mais parce que la nature de ses ententes peut être interprétée à travers une grille de lecture géopolitique qui s’assimile à la mafia : elle est entendue, ici, comme un réseau de puissance, érigé en pouvoir autonome, qui détient sa légitimité de sa capacité d’action collective interne et non de donneurs d’ordre extérieurs. Ses succès dépendent beaucoup de la vitalité et de l’énergie de son chef, qui sert les intérêts de sa ‘famille’ et les siens propres. Les formes de ‘gouvernance’ s’apparentent à celles de Cosa Nostra, la violence criminelle en moins » (p.34-35).
Quand Sarkozy devient un éléphant du paysage fictionnel de l’information, c’est que nous ne sommes plus dans la simple propagande, mais dans la fabrication d’histoires à répétition. Cette innovation le place à des kilomètres des politiciens habituels. Elle lui donne un rôle incontournable, tout en le fragilisant totalement. Parce qu’il faut toujours aller plus loin, plus fort, plus vite, pour triompher du mal.
« Le sarkozysme est un caméléon qui n’a qu’une seule règle : tout changer pour ne rien changer » (p.48). Et, « Peter Pan d’opérette » (p.130), il n’aurait d’autre(s) ambition(s) que servir la soupe de la République à ses amis.
L’auteur veut rompre avec « le productivisme audiovisuel actuel » (p.134). Notamment parce que « le petit écran augmenterait le risque de déficience visuelle, d’obésité, de diabète, d’autisme et même de puberté précoce chez les enfants » (p.135). Trop regarder la télévision, selon « l’expert » Mamère, freinerait donc « la production de la mélatonine, hormone du sommeil, essentielle au maintien des cycles biologiques, au système immunitaire et à la puberté » (p.136). Vous avez bien lu, Mamère a osé.
S’en suit le couplet sur « la maltélé » comme il y a « la malbouffe » : « Nous nous avachissons devant la télé, comme des couch potatoes, des légumes, sidérés devant l’autel des images. Cette fascination cathodique nous plonge dans un univers où le lien social est soumis aux contingences d’émissions, découpées en séquences, pour notre temps de cerveau disponible. La maltélé n’est qu’une synthèse repoussante entre Mac Do’ et Lidl »
Que faire ? Si Mamère avait été à la place de Patrick de Carolis et Patrice Duhamel, grands ordonnateurs de France Télévisions, il aurait quitté le navire, ou la braque, c’est selon : « En de telles circonstances, désobéir est un devoir, n’en déplaise à tous les bien-pensants qui considèrent ce mode d’action politique comme irresponsable » (p.171).
Et de conclure : « La crise de la démocratie est aussi le produit de l’impact des industries de la communication qui participent à la restructuration des mentalités. L’audiovisuel, l’Internet, la presse ne sont donc pas seulement des industries, ils sont aussi des appareils politiques qui produisent du consensus, de l’uniformisation, qui apprennent à accepter la rétrécissement de nos libertés individuelles. La télévision est donc l’affaire de tous. Et la République ne peut être laissée aux mains d’une clique » (p.184)
Un livre exécutant Nicolas Sarkozy, exécuté par ses auteurs en six semaines. Pour les fans de Noël Mamère. Exclusivement.
Noël Mamère et Patrick Farbiaz, Petit arrangements entre amis. Le parrain des médias, Jean-Claude Gawsewitch éditeur, Paris, 2009.
Paris, le vendredi 27 mars 2009 – 09:02
Noël Mamère est fondé à dénoncer cette télé dont les prochains présidents directeurs généraux seront aux ordres d’une clique au pouvoir, totalement inculte, mais sous la dictature des marchands du temple. Lorsque des Frédéric Lefebvre et autres personnages se permettent, en conseillers intéressés, de donner leur avis – à tout bout de champ et sur toutes les chaînes de télévision et de radio –, leurs préférences télévisuelles, leurs programmes, etc., et que ceux-ci ne sont que des programmes parfaitement ineptes, du style « Plus belle la vie », « Le jour du seigneur », sans compter tous les programmes ineptes, bling bling et imbuvables tels que ceux de Michel Drucker, Arthur et autre Stéphane Bern, les téléspectateurs n’ont que faire de l’avis de tels individus incultes. Lorsque monsieur Sarkozy, inculte, lui aussi, se permet de piocher dans la thèse d’un étudiant pour écrire son « Mandel » en 1994 et que l’historien Adrien Le Bihan le dénonce dans son livre « Les fourberies de Clisthène » et dit que Sarkozy n’aurait fait que plagier cette thèse truffée de fautes et d’erreurs historiques, nous n’avons pas besoin qu’il devienne le chef du PAF ni de la culture française. Sa culture c’est Johnny Halliday, Christian Clavier, Mireille Mathieu, etc. Monsieur Sarkozy veut même créer un musée de l’Histoire ! C’est dire combien est grande son inculture !
Et lorsque les téléspectateurs, qui ont suivi les débats sur la réforme de l’audiovisuel en direct sur la chaîne LCPAN, ont vu comment se déroulaient ces débats, ils savent parfaitement à quoi ils seront exposés aussi bien que les futurs pdg (des aboyeurs tels Benoît Apparu, Franck Riester, des sectaires tels Martin Lalande, etc.)
FIN