Le désherbant Bakchich vous fait croquer l’actualité médiatique par la racine (et c’est plein de protéines).
L’info. « Resident Evil : Afterlife 3D, l’avis des spectateurs », publicité dans Métro, 1er octobre.
Le décryptage. Les équipes marketing de Resident Evil : Afterlife 3D – film en tête du box-office international depuis un mois – ont comme à l’accoutumée eu recours aux meilleures citations extraites des critiques pour l’affiche de promotion du film. « Visuellement, c’est une claque », ou « Un film qui régale sur tous les plans ». Sauf que, cette fois, ces citations sont tirées du forum « critiques spectateurs » du site Allocine.fr, et non pas des avis des journalistes. Étonnant. À la lecture des jugements professionnels, on comprend mieux ce choix : « Entre ringardise absolue et onirisme de comptoir » (Filmsactu.com), « La platitude (malgré la 3D !) de ce quatrième volet ne permet pas l’indulgence » (le Monde), « Un scénario encore plus crétin que celui des précédents » (l’Express)…
L’info. « Resident Evil change de dimension », Direct Matin, 21 septembre.
Le décryptage. Le quotidien gratuit, propriété de Vincent Bolloré, est le seul à ne pas avoir livré une critique négative sur le film. L’article explique même que le réalisateur « a utilisé le même matériel 3D que James Cameron pour Avatar ». Rien que ça ! On se demande dès lors pourquoi les équipes marketing du film n’ont pas choisi cette citation pour l’affiche. Peut-être parce que Direct Matin est partenaire du film… Étrangement, de son côté, Direct Soir a proposé plus de huit pages sur le long-métrage, dont sept de publicités. L’autre page étant consacrée à un portrait louangeur de Milla Jovovich, la star du film.
L’info. « Pétain avait durci lui-même le statut des Juifs », le Parisien, 4 octobre.
Le décryptage. Le quotidien revient sur la divulgation, par Serge Klarsfeld, d’un document présentant l’avant-projet de loi sur le statut des Juifs instauré par Vichy. Le journal précise : « Le maréchal Pétain a personnellement annoté le texte établissant un statut des Juifs et a ainsi durci son caractère antisémite. » Une version mise en doute par deux historiens interrogés par le Monde daté du 5 octobre. Ainsi, Laurent Joly, auteur d’une thèse intitulée « Vichy dans la solution finale », assure qu’il « faut être très prudent avec les écritures de cette époque, qui se ressemblent beaucoup » et conclut : « Pour moi, c’est un travail de petite main. » Le Parisien se fonde, lui, sur les affirmations de Serge Klarsfeld ainsi que sur l’avis éclairé de l’historien Jean-Pierre Azéma qui assurent que les annotations sont bien le fait de Pétain. À querelle d’historiens, querelle de quotidiens.
L’info. « Henri Leconte : “Moi, je tente un autre registre“ », 20minutes.fr, 5 octobre.
Le décryptage. Chez les sportifs, il y a ceux qui réussissent leur reconversion, et puis il y a les autres. Henri Leconte, ancienne star du tennis français, sera prochainement le héros d’une émission de télé-réalité sur TF1. Lourde tâche, il devra jouer le médiateur pour des voisins proches de la guerre civile. Un concept produit par un spécialiste en la matière, Julien Courbet. Si le tennisman en est arrivé là, c’est sans aucun doute parce qu’il n’a pas trouvé de place de consultant comme nombre de ses collègues de la balle jaune. Ainsi, comme le racontait Nelson Monfort dans sa biographie, Riton a tenté, il y a quelques années, de lui piquer sa place à France Télévisions. Mais Daniel Bilalian, le patron du service sports, a tenu bon et contraint Leconte a l’exil. Un sacré revers !