On l’orthographie un peu de toutes les façons (curry, carry, karry). Pourtant le curry est un mélange immuable… doux ou pimenté, mais toujours parfumé (p. 82.83) !
Cette sauce est, à l’origine, préparée avec une poudre appelée masala et qui, en Inde, ne s’écrit surtout pas comme cela se prononce : khadi. La terminaison dhi en indien, est strictement imprononçable en anglais comme en français, si bien qu’on l’a transformée en rry.
Ce curry est un subtil mélange, variable selon les ragoûts à assaisonner, comme l’a dit un certain Madhukar P. Musale, qui précise :
"Dans chaque province indienne, des experts, spécialistes de père en fils, mélangeaient les différentes épices d’après d’anciennes recettes, pour préparer le « masala », où il entre obligatoirement curcuma, piment, coriandre et cardamome, sans compter le reste…"
Déguster un poulet au curry n’est-il pas un excellent moyen de se mettre en train pour écouter le gazhal d’une danseuse voilée qui chante :
Je suis perdue, bien aimé, quand sur moi
Tu poses ton regard ensorceleur.
Tu tournes les yeux vers moi et ton regard
S’enfonçant dans mon cœur tel un poignard,
Me laisse sans force et je meurs,
Je suis faite pour l’amour, n’est-ce pas ma nature
Que d’aimer les hommes autour de moi ?
Cependant, Curnonsky proposait de ne surtout pas consommer le curry « avant », sa digestion étant laborieuse : Il est préférable de le manger « après », alors qu’on va se livrer à un sommeil réparateur. Au réveil, on se sent tout neuf !
Voici une recette simple pour préparer son propre curry, et accommoder poissons et volailles :
Piler avec un peu d’eau 8 morceaux de sucre. Tenir cette pâte de côté.
Ecraser ensemble une cuillerée de coriandre, une autre de cumin et 20 graines de poivre noir. Mélanger d’eau et réserver.
Piler à sec une noix de gingembre, 2 pimets et 10 échalotes.
Au beurre, faire blondir en casserole 15 échalotes. Les retirer, et dans ce même beurre, faire revenir les trois pâtes préparées, en ajoutant au besoin, une cuillerée d’eau.
Et le curry n’a sans doute rien à voir dans cette devinette douteuse : Savez-vous qui a découvert le radium ? Curie ou Langevin ? La réponse : Adam et Eve ! Car un jour, Eve dit à Adam : Prête-moi ton radis, homme… Mon cul rit… Et neuf mois après l’ange vint…
Dans Bakchich, les précédentes odes cul-inaires de Bernard Planche, journaliste, écrivain et président de l’Association Française de la Presse Gastronomique, qui présente "La cuisine amoureuse des grands chefs" (éditions Blanche), un livre qui permet de passer allègrement de l’assiette à la couette et vice-versa.