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Caviar, le viagra du tsar

Gastronomie / dimanche 30 décembre 2007 par Bernard Planche
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Il est vraiment le plus… snob des aphrodisiaques ! Une ode au grain noir, à déguster avant le réveillon (pp. 65-66)

Comme tous les oeufs de poissons, ceux d’esturgeonnes (ne soyons pas sexistes) sont très riches en matières azotées et en phosphore, jusqu’à 40 % dans le caviar pressé.

C’est dire leur valeur nutritive et revigorante.

Mais le caviar est quasiment en voie de disparition, remplacé au même moment par le Viagra, un petit bleu qui n’a tout de même pas les mêmes avantages gustatifs que ces petits grains noirs.

On peut être dubitatif (ce qui n’a jamais signifié éjaculateur précoce) quant aux réelles qualités aphrodisiaques du caviar : la production confidentielle étant désormais inversement porportionnelle à l’importance des coûts on peut conclure que le caviar ne fait grimper… que les prix !

Donc, seuls les privilégiés de la bourse peuvent encore vérifier ce que disait Raymond Olivier : Dans un repas amoureux, la plus belle portion de caviar doit aller au sexe fort.

Il n’en a pas toujours été ainsi et l’anecdote suivant contée par Curnonsky passe pour être authentique. Catherine II, qui n’était encore que duchesse de Russie, ne pouvait avoir d’enfant de son époux, petit-fils de Pierre le Grand. Le chancellier Bestuchef (prononcer Baises-tu, chef) vint un jour trouver Catherine et lui dit : Madame, il faut à l’Empire un héritier, d’une façon ou d’une autre.

La duchesse fut révoltée d’un tel discours, mais le chancelier ajouta que c’était l’unique moyen de consolider sa puissance et qu’il s’agissait seulement d’avoir un fils. Se calmant alors, elle répondit avec dignité : Puisqu’il faut absolument un successeur à l’Empire, apportez-moi du caviar, et dites à mon chef de préparer un bel esturgeon. Et ce soir, à l’heure du souper, envoyez-moi Soltikoff.

C’était un brillant officier de ses gardes, un preux des combats de toutes natures… La nuit d’amour qui suivit ce repas donna, au bout de sept mois, trente jours et quatre semaines… un magnifique héritier au trône !

Pour un dollar et du caviar,

Elle baissait le falzar du tsar

Et lui mâchait son balthasar

Comme un vulgaire… Malabar !

RECETTE PLUS COMPLEXE

Par Philippe Legendre " Le Cinq" - Hôtel Georges V - Paris

Crème de cresson de source au caviar sevruga

Pour 10 personnes : 5 g d’ail 3 bottes de cresson 200 g d’oigons 2 L de crème fleurette 1,5 L de fond blanc de volaille 100 g de caviar sevruga poivre en grains Temps de cuisson : 30 minutes

- dans une petite casserole en cuivre, faire revenir l’oignon au beurre à feu doux ; ajouter la cuisson de fond blanc de volaille ; cuire 10 minutes et mouiller avec la crème fleurette ; continuer encore la cuisson pendant 10 minutes
- passer la crème au chinois fin
- au couteau, tailler le haut des têtes des 3 bottes de cresson ; les cuire à l’eau salée bouillante ; après la cuisson, rafraîchir à l’eau bien glacée, puis égoutter le vert de cresson et le passer en purée
- mélanger la crème et la purée de cresson ; porter à ébullition
- servir très chaud
- à table au dernier moment, poser une grosse cuillère de caviar dans la crème de cresson

Astuce : en même temps que le caviar, servir un peu de crème fouettée très fraîche

Piège à éviter : après avoir ajouté la purée de cresson, porter à ébullition et ne pas laisser bouillir pour éviter l’oxydation du vert de cresson qui devient marron

Dans Bakchich, les précédentes odes cul-inaires de Bernard Planche, journaliste, écrivain et président de l’Association Française de la Presse Gastronomique, qui présente "La cuisine amoureuse des grands chefs" (éditions Blanche), un livre qui permet de passer allègrement de l’assiette à la couette et vice-versa.

- Dindes, serrez les cuisses

- Des huîtres, de lèvres à lèvres

- Figue, la couille du Pape

- La chair est faible


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1 MESSAGES

Forum

  • Caviar, le viagra du tsar
    le samedi 5 janvier 2008 à 13:09
    Pour être exact il faudrait dire que si le caviar sauvage est rare et cher, c’est aussi parce qu’il est règlementé par la CITES, et donc soumis à des quotas de pèche. Cela est fait pour préserver l’espèce mais aussi pour juguler la vente du caviar de contrebande qui est un véritable fléau ; près de la moitié du caviar sauvage vendu à été vendu de cette manière "sauvage". Mais aussi partout dans le monde de nombreux élevages d’esturgeon proposent du caviar provenant de différentes espèces d’esturgeons : principalement trois Acipenser transmontanus, Baeri, et guldenstaeti. Les pays producteurs d’élevage sont principalement les USA, l’Italie , la France, mais aussi la Bulgarie, la Russie, la Chine, l’Allemagne et de nombreux autres pays d’europe. Les caviars d’élevage ont les mêmes qualités aphrodisiaques que leur homologues sauvages, mais les prix sont plus de moitié moins chers et permettent l’utilisation de la louche… il faut aussi noter que pour une soixantaine d’euros la portion nécessaire au but recherché, comparé au prix énorme de la pilule bleue pas très glamour à offrir, on a le plaisir de le manger en plus de celui d’avoir toute les chances de séduire sa belle avec ce repas ce qui n’est pas rien à considerer dans ce genre de débat.
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