Béni soit Internet sans lequel les déclarations de Claude Goasguen au Journal du Dimanche du 13 avril auraient été ignorées de tous puisqu’une grève a empêché la mise en vente de cet hebdomadaire.
Banales dans la bouche d’un opposant, ces déclarations laissent pantois lorsqu’elles émanent d’un élu de l’UMP, assez connu du public en tant que député de Paris, maire du XVIème arrondissement et rival de François de Panafieu pour les dernières élections municipales. Il nous a habitués à des ruades dans les brancards de son parti, mais cette fois…
Il n’y va pas de main morte pour commenter la première année du quinquennat de Nicolas Sarkozy : « La vie politique se résume à un face-à-face entre l’Elysée et l’opinion. Or, si cela a bien fonctionné quand le Président caracolait dans les sondages, on voit aujourd’hui que ce n’est pas la bonne méthode. » Il ajoute : « Il y aura de nouveaux couacs. […] Le face-à-face entre Sarkozy et l’opinion publique ne peut pas durer cinq ans. »
Que faut-il comprendre à l’insolente colère de cet ancien universitaire ? Que, terrassé par de constants mauvais sondages, inquiet des manifestations lycéennes, le Président de la République remettrait sa démission ? Ce n’est ni vraisemblable, ni souhaitable.
La crise qui en résulterait inévitablement (Georges Pompidou n’est pas là pour succéder à Charles De Gaulle comme en avril 1969) provoquerait des désordres d’autant plus difficiles à juguler qu’une large partie des Français est exaspérée de la promesse oubliée sur le pouvoir d’achat. Notamment.
De plus, l’intérim serait assuré, la Constitution le prévoit, par le Président du Sénat, Christian Poncelet. Ce serait assez farce. Rien que cela suffirait à écarter l’hypothèse d’une démission de Nicolas Sarkozy.
Alors quoi ? Quoi pour ne plus encourir les remontrances de M. Goasguen qui dit tout haut ce que pensent tout bas d’autres membres de la majorité et jusqu’aux ministres ? Bien malin qui le dirait. Il reste que, de ce côté-là de l’échiquier politique, on ne peut se contenter de répliquer qu’il ne s’agit que d’une opinion individuelle, à ce titre négligeable. Car le diagnostic - dirait un médecin - est marqué au coin du bon sens, donc difficilement réfutable.
Qui n’a remarqué qu’au moindre incident relaté par la télévision, on voit débouler Nicolas Sarkozy ? Le rôle, la fonction d’un Chef d’Etat ne sont pourtant pas d’être un intermittent des pompiers ou des urgentistes. Pas davantage de singer Superman ou Batman, - les succès en moins, les cafouillages en plus.
ça n’va pas bien Me la marquise,
ça n’va pas bien, ça n’va pas bien,
Pourtant, il faut, il faut que l’on vous dise,
Que l’on s’ravit d’un tout petit rien,
Trois p’tits billets dans une journée grise,
Et voici, la mise à mort de la bêtise.
Que de souvenirs avec votre nom, comme tant d’autres je commençais la lecture du monde par votre papier.
Puis un jour cela cessa, un autre jour c’est ma lecture du monde qui cessa !
Quelle bonheur de retrouver une plume qui n’écrit pas forcément ce avec quoi l’on est toujours d’accord mais qui ne s’abrite pas derrières ces paravents du journalisme de petite vertu tellement en cours aujourd’hui.
Des arguments réfléchis sans pathos et sans prêchi prêcha. Merci de votre retour et à bientôt !
PS : sur ces trois billets je n’ai aucun désaccord mais c’est le souvenir de votre lecture qui s’est rappelé à moi ou plutôt une discussion vive avec un adulte (j’avais vingt ans !) sur un sujet qui m’échappe mais provoqué par un de vos papiers.