Son altesse sérénissime, le bon prince Albert II de Monaco, a enfin fait son choix quant au nouveau procureur général de Monaco. L’heureux élu correspond à l’idée que le prince se fait d’une « justice moderne et transparente », indique une source monégasque bien informée à l’AFP. La perle rare prête à révolutionner le fonctionnement de la justice monégasque se cache sous les traits de Jacques Raybaud, 57 ans. Le garçon va quitter la grisaille de son poste d’avocat général de Douai pour les joies de la Côte d’Azur, où il occupera un logement de fonction qui fait pâlir d’envie nombre de magistrats. Un superbe appartement pile sur le Rocher, avec la vue qui va avec. Et les choses étant bien faites en principauté, juste en face du palais du ministre d’Etat (le premier ministre local).
Sur le fil, Raybaud a réussi à griller un concurrent de taille, l’ami Gabriel Bestard, proc’ général à Aix en Provence. Le bon Gabriel présentait pourtant un profil qui colle parfaitement à la justice monégasque. Discret, ordonné et pas le premier à toucher aux affaires qui fâchent. Nommé par Toubon procureur général de Paris en 1995, c’était lui qui avait classé l’affaire de la maison louée modérément par les époux Chirac à un organisme contrôlé par une structure de l’Hôtel de Ville. Et qui avait sous le coude un dossier concernant le fiston Tiberi… Bref un magistrat capable de joyeusement jongler entre justice, diplomatie et politique. Seul bémol, les rumeurs quant à sa nomination ont provoqué quelques remous et divers articles de presse qui ont fait reculer la Principauté… qui s’est rabattu sur Raybaud. Sans regrets. Le bon Jacques a eu d’heureuses fréquentations. Jacques Toubon tout d’abord, l’avait pris dans son cabinet, lors de ses deux années place Vendôme (1995-1997). Puis Raybaud avait parfait sa formation jusqu’en 2001, auprès du procureur général de Paris, dont aucun ne s’est fait remarquer pour son zèle à déterrer des dossiers gênants pour le pouvoir. Espérons que ces bonnes âmes lui aient appris les ficelles du jonglage…