La diffusion sur le site Internet du Nouvel Observateur d’un SMS supposé avoir été rédigé par Nicolas Sarkozy et adressé, semble-t-il a son ex épouse Cécilia : « Si tu reviens, j’arrête tout », a donné lieu dans les médias à l’un de ces débats moralo-déontologiques, dont ils sont friands.
Grandes consciences, grandes signatures, grands anciens, croisèrent le fer avec la hauteur de vue qu’on leur connaît sur le thème « publiable ou non publiable ». Ce débat avait eu lieu au sein de la rédaction de Bakchich, où cette rumeur était parvenue, voici un mois, sous la forme d’un papier rédigé par un de nos correspondants de la « grande presse ». Nous avions décidé alors de ne pas publier cette non information qui touchait au coeur de la vie privée de tout un chacun. Qu’il s’agisse de l’intimité du Président de la République ou de celle d’un citoyen ordinaire, la vigilance doit être la même.
Mais il ressort finalement des échanges auxquels on assiste aujourd’hui dans cette affaire dite du texto – et notamment dans les éditos des patrons de la rédaction du « Nouvel Observateur » – que les médias seraient divisés en deux catégories bien séparées : les torchons et les serviettes. Dans la première, se range le net, ce nouveau venu bien mal éduqué, où l’info ne serait jamais recoupée. Dans la seconde, la presse écrite, les télévisions et radios dûment estampillées. Et forcément sans faux plis.
Peu importe à ces donneurs de leçons que l’auteur du confidentiel paru sur le site du Nouvel Obs, Airy Routier, soit un rédacteur en chef de l’hebdomadaire papier où il a défendu la fine fleur des dictateurs africains, sans que personne ne s’en émeuve. Et peu importe également à ces belles âmes que le site du Nouvel Observateur ait fait preuve, ces dernières années, d’un grand professionnalisme et d’un certain courage pour porter le fer là où cela fait mal !
Il va de soi, compte tenu de l’état de nombre des serviettes et de l’usage qu’on en fait, que bakchich.info est fier d’être un torchon !
Bonsoir,
Il me semble que "l’affaire du SMS" a lancé un débat extrêmement intéressant et soulevé de réelles questions : la Toile reste un endroit où les rumeurs les plus infondées sont propagées à une vitesse supersonique et où, malheureusement, seuls quelques sites et blogs peuvent être considérés comme totalement fiables. Il ne faut pas se masquer les choses, seuls quelques sites proposent des informations vérifiées et recoupées, où la "base" du travail journalistique est réellement fait.
Sous couvert de réactivité, la plupart des sites "professionnels" ne travaillent pas de la même façon que leurs homologues de la presses écrites, voire de la radio ou de la télé : pas ou peu de "rubricards" qui peuvent déceler le plan com, mettre en perspective les informations, sortir les infos grâce à leurs contacts avec des sources qui ne sont pas des pros de la com, et surtout vérifier et recouper ; pas ou peu de "fact checker" (éditeur, chefs…) qui peuvent s’assurer de la véracité des infos ou demander des éclaircissements ; pas ou peu de discussions sur la pertinence de tel ou tel papier : l’info de Routier pouvait être débattue à l’intérieur de la rédac, et pas uniquement entre lui et le red chef du site de L’Obs ; pas ou peu d’expertise ; etc..
Malheureusement, le mode fonctionnement de ces rédactions Web concourt à un appauvrissement de l’information : on va demander à un jeune (payé bien moins cher que dans un média "traditionnel", quand il n’est pas stagiaire…) de réaliser dix ou quinze articles dans la journée, le tout uniquement à base de dépêches et en restant assis toute la journée à son bureau : il va "écrire" sur le PC chinois, puis sur un fait divers en Lozère, enchaîner avec le match de foot, les résultats d’une boite du CAC 40, une énième annonce de Sarkozy, le déficit commercial américain… Bref, pas le temps de sortir chercher de l’info, pas le temps de se créer des contacts, pas le temps d’humer l’air du temps, pas le temps de rencontrer les vrais gens, pas le temps de se spécialiser sur un domaine particulier et d’apporter de la plus-value ainsi qu’un regard un peu aiguisé… Internet reste un leurre car finalement il n’y a que trois sources pour la plupart des sites d’infos : AFP, AP et Reuters.
Mon attachement à Bakchich tient justement au fait qu’il se situe à contre-courant de cette tendance : des articles fouillés, travaillés, pensés, et, me semble-t-il, d’une extrême fiabilité ; un site qui se tient à l’écart du flot d’infos craché par les agences de presse ; un ton, une réelle identité… Bref, du journalisme… De grâce, ne prenez pas la défense de l’Obs en ligne, vous n’avez rien à voir avec eux : vous faites plutôt partie des "serviettes"… L’affaire du SMS ne doit pas entraîner une face-à-face simpliste papier/Web ; il pose simplement les bases d’un face-à-face "maljournalisme"/"journalisme honnête et de qualité".
Dans cette affaire, il me semble surtout que la hiérarchie de L’Obs papier est complètement dépassée par son petit frère sur la Toile : elle a dû le laisser grandir dans son coin sans trop s’y intéresser, en le regardant sans doute avec un peu de mépris, et résultat, la culture du papier (rigueur, débats, expertise, filets avant la publication d’une info…) ne s’est pas du tout transmise à la version en ligne. Avec le dérapage que l’on sait.
En espérant n’avoir pas été trop confus
Cordialement
Justement. Avez-vous vraiment envie d’en savoir plus sur le fascinant "personnage" de Sarkozy et sa misérable vie privée, de tomber dans ses diversions et son plan com ?
Pensez-vous vraiment que la "politique" de notre président nécessite, pour être decryptée, de savoir ce qui se passe dans son coeur et dans son pieu ?
Le monde ne tourne pas autour de Monsieur Sarkozy, comme il s’en doute tout de même un peu - regardez-le donc tourner très vite sur lui-même pour nous convaincre du contraire.
Par pitié, ne tournez pas autour de lui.
J’ai remarqué cette propagante anti site weeb.
Qui veut tuer son chien l’accuse de la rage ,
Ce genre de propagante vise à crééer des lois pour museler la liberté d’expression et les informations génantes. Bientôt nous aurons un weeb à la hauteur de la Chine.
J’aimerai juste lire une presse capable d’impartialité intellectuelle.
La presse de droite ou de gauche est incapable de traiter l’information sans aucune servitude ni envers le pouvoir, ni envers un parti, ni envers des amis etc
C’est quand même au nouvel observateur que l’on a défendu le fils Mitterrand !