Nicolas Sarkozy va se rendre en visite officielle à Tunis. Oubliera-t-il d’évoquer les droits de l’Homme, comme le fit Chirac en 1995, afin de ne pas froisser notre ami Ben Ali ? « Bakchich » a assisté à la conférence de presse de l’opposition démocrate tunisienne, qui s’en inquiète.
Nicolas Sarkozy sera reçu à Tunis le 29 avril par le chouchou de la France dans le Maghreb, le président Ben Ali. Un président adoré par son peuple, si l’on en juge par les scores qu’il obtient depuis vingt ans aux élections présidentielles. Jusqu’à 99,94% des voix aux élections de 1994 : une perfection ! Malgré quelques étonnantes dégringolades à 99,27% en 1989, ou à 94,99% en 2003, on peut parier qu’il maintiendra sa popularité aux élections de 2009, aidé par l’affichage de son portrait dans chaque bled du pays, par une presse unanime à louer les bienfaits du gouvernement, et par cette incroyable habitude qu’ont les opposants tunisiens à disparaître en exil ou en prison après des parodies de procès.
Le petit milieu des démocrates tunisiens, justement, est aujourd’hui agité par cette visite de Sarko au pays du jasmin. Il se demande avec angoisse si le président français osera aborder la question des droits de l’homme avec le président Ben Ali. Difficile de l’imaginer, quand on connaît l’indulgence de la France à l’égard du régime policier tunisien.
Lors d’un discours à Tunis devant le parlement en 1995, le président Jacques Chirac avait chanté les louanges du régime de « Bac moins trois », le sobriquet donné par les Tunisiens à leur Ben Ali de président : « La démocratie est un combat qui n’est jamais gagné d’avance. Les avancées se font jour après jour. Il importe de les amplifier, de rendre les progrès irréversibles ; bref d’ancrer la démocratie et c’est bien ce qui se fait ici en Tunisie ». Ce mémorable discours de Chirac est d’ailleurs toujours affiché sur le site internet de l’Elysée… Quant à son digne successeur, Nicolas Sarkozy, il a déjà prouvé au despote tunisien qu’il savait éviter avec lui les sujets qui fâchent.
Les journalistes français qui accompagnaient sa visite de quelques heures à Tunis en juillet 2007 en témoignent : ils n’avaient pas eu le droit d’approcher « Bac moins trois ». C’est le seul moyen qu’avait trouvé les protocoles des deux pays pour qu’aucune question embarrassante sur les droits de l’Homme ne soit posée au président tunisien !
Donc ce 29 avril à Tunis, que fera Sarkozy ? La semaine dernière, deux fameux opposants tunisiens, Nejib Chebbi et Khemaïs Chemmari, sont venus rappeler à Paris leur espoir que la France n’oublie pas le combat démocratique en Tunisie. Le premier a connu la prison et l’exil, aujourd’hui il est le candidat de l’opposition démocratique à l’élection présidentielle de 2009. Le second, ancien député, a présidé la Ligue Tunisienne des droits de l’Homme. Ils ont tenu ensemble une conférence de presse le 2 avril, où le moins qu’on puisse dire est qu’ils ont pris garde à ne pas cogner trop durement sur le soutien de la France à Ben Ali.
La raison ? Elle tient peut-être à ces rencontres qu’ils ont eues, comme ils l’ont révélé à cette conférence de presse, avec des fonctionnaires du Quai d’Orsay. Certes, ces rencontres sont encore fort discrètes. Informelles, même, comme si les démocrates tunisiens étaient de gentils cousins honteux ne méritant pas encore de figurer sur la photo. Mais elles ont fait sentir à nos deux démocrates comme un début d’embryon de signe d’espoir…
Pour les entendre, cliquez sur le portrait du président élu à 99,97% des voix.
Oui, la Tunisie est sous-protectorat français, sinon pourquoi les opposants politique tunisiens demande l’aide de la France pour faire respecter le droit de l’homme en Tunisie ?
Il est comme même étrange que des hommes politique d’un État aussi glorieux que la Tunisie demande l’intervention politique d’un chef d’État français. Je trouve que l’attitude de ces opposants ne respecte point l’indépendance de leur pays,et encore moins le sang de leur martyres qui ont combattus pour la liberté de la Tunisie et contre le colonialisme français.
Mrs les opposants exilés si vous voulais la liberté c’est à vous de la prendre et non pas de la réclamer au président de la république française.
Opposants politique,rentrez chez vous, rentrez en Tunisie et exprimer vous, luttez, manifester et surtout arrêter de pleurnicher…
Sur ordre du maître bakchichien, on publie cette dépêche fort intéressante de l’agence marocaine MAP :
« Sur ordre de SM le Roi, l’ambassadeur du Maroc à Tunis assiste aux obsèques de la mère de l’épouse du président tunisien
Tunis, 23/04/08- Sur Ordre de SM le Roi Mohammed VI, l’ambassadeur du Maroc à Tunis, M. Najib Zerouali Ouariti, a assisté mardi aux obsèques de feue El Hajja Darif, veuve de feu Mohamed Trabelsi et mère de Mme Leila Ben Ali, épouse du Chef de l’Etat tunisien, M. Zine El Abidine Ben Ali. Les obsèques de la défunte, décédée lundi, se sont déroulées en présence notamment du Premier ministre tunisien, des Présidents des Chambres des députés et des conseillers et de membres du gouvernement tunisien et du bureau politique du parti du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (parti au pouvoir). Après les obsèques, qui se sont déroulées au cimetière Zallaj dans la capitale tunisienne, M. Ouariti s’est rendu au domicile de la défunte pour présenter les condoléances de SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, aux membres de la famille et proches de la défunte. »
Dernière modification 23/04/2008 19:07. ©MAP-Tous droits réservés au Makhzen
Voilà une agence spécialisée dans les pompes funèbres !! Très utile pour s’informer sur les coulisses du Maghreb !!