Dans les Hauts-de-Seine, de très nombreux élus disent le plus grand mal du fils du chef de l’Etat. Y compris au sein de l’UMP.
Au travers de l’échec de la candidature de Jean Sarkozy à l’EPAD, le président de la République a réussi à faire passer l’idée que son fils est bien un surdoué. Une opinion n’est pas partagée par tous les conseillers généraux des Hauts-de-Seine.
Prenez Patrick Jarry, le maire communiste de Nanterre, né d’un ouvrier et d’une femme de ménage. Le 4 décembre prochain, tel un fils « de », il se présentera à la présidence de l’EPAD : « Se faire élire à Neuilly quand on s’appelle Sarkozy, tout le monde l’a compris, ce n’est pas un exploit ». Et lors du scrutin pour le conseil général, Nicolas Sarkozy a éliminé un candidat de droite … en échange de la Légion d’honneur.
Pourtant Jean Sarkozy n’a obtenu que 52 % des suffrages, alors que son prédécesseur, grimpait à 75%.
Le fils du Président ne serait ni un grand orateur ni un bûcheur de dossiers. Dès son élection, le prince Jean a été propulsé patron de la droite (30 élus sur 45) et président de la Commission des transports, de la circulation, de l’environnement. « Il est courtois et pas bête, et je reconnais qu’il apprend vite. Mais prétendre qu’il sait se dépêtrer d’un dossier technique, c’est faux. Il ne fait que des interventions politiques. Et encore, après avoir été “briefé“ par des conseillers UMP »… Tel est l’état des choses, vues par Vincent Gazeilles, le seul conseiller général écologiste. Au moins le gamin est-il doué pour les inaugurations…
Patrick Jarry, cet homme du PC qui dispose de 8 élus, nous fait pénétrer dans les arrière-cuisines : « Ce n’est pas le président de la Commission des transports qui fait le travail, mais le vice-président du Conseil général chargé des transports, Hervé Marseille ». Et c’est lui qui a été prié de laisser sa place, celle de membre du Conseil d’administration de l’EPAD à Jean Sarkozy. En échange d’une place au Conseil économique et social. A la poursuite du génie naissant, nous tombons sur Bernard Lucas, conseiller général socialiste : « Il n’est pas si génial que ça. Il lit en séances des notes que lui ont préparées ses conseillers. ».
Paralysés par la peur les élus de droite refusent de s’exprimer à visage découvert. « Si je dis que Jean Sarkozy est “intelligent“, je vais me faire engueuler, j’aurai dû dire “très intelligent“. Et même si je dis “très intelligent“, on m’engueulera encore, me reprochant de ne pas avoir crié au “génie“ », lâche un anonyme militant UMP qui, visiblement, n’a pas pensé à qualifier le jeune prodige de Dieu vivant. « Ceux qui ne criaient pas suffisamment haut leur admiration pour le fiston étaient systématiquement convoqués au Château ! » Normal.
De son côté, Jean-François Probst, un ami de Bakchich domicilié à Neuilly (eh oui !), et ancien conseiller de Chirac , se contente de sourire : « Jean Sarkozy est plus affable que son père, il tient de sa mère, une corse. Mais à son âge, j’avais déjà terminé mes études de sciences politiques et de droit ». Comme s’il y avait besoin de connaitre le droit pour faire des coups tordus…