Moatassem, nouveau chouchou de Kadhafi ?

Petit à petit un autre fils Kadhafi fait son nid, le trop méconnu colonel-major, Al-Mouatassem Billah Kadhafi. Depuis qu’il exerce ses fonctions comme conseiller du Conseil national de sécurité qui regroupe tous les domaines, militaire, sécuritaire, politique étrangère et développement, rien ne lui échappe. Il est partout à travers ses hommes, ses réseaux, et surtout grâce au soutien exceptionnel qui lui est offert, son père. Al-Mouatassem est le plus souvent aux côtés de ce dernier. Il l’accompagne dans tous ses déplacements. Il assiste même aux réunions d’Al-Quida (Haut commandement). De plus, il a maintenant un local luxueux dans le quartier de Ben Achour où se concentrent les ambassades étrangères. Ce bureau sert à gérer les sociétés qu’il vient de créer. En bref, cet ex- rebelle est aujourd’hui devenu un homme qui a toute la confiance de son père ; notamment après les multiples déceptions en provenance de ses deux fils, Assâadi et Seïf al-Islam, ce, malgré ses grandes sorties médiatiques et politiques réussies ces derniers temps.

Les proches de Kadhafi père affirment que celui-ci est toujours méfiant à l’égard de son fils cadet ; plus particulièrement après ses multiples faux-pas effectués l’année dernière et le début de cette année.

Néanmoins Kadhafi a, sur l’insistance de son épouse, Safia Ferkache, donné une chance supplémentaire à Seïf. Chose faite, en le poussant à nouveau au devant de la scène extérieure avec la « fin heureuse, mouvementée certes » des infirmières bulgares ; et intérieure, en donnant son feu vert afin qu’il inaugure une série de projeteurs que le nouvel aéroport de Tripoli (coût estimé à 1,35 milliard de $) ou le gigantesque réservoir d’eau émanant du projet du Grand fleuve artificiel qui avait coûté à la Libye un peu plus de 10 milliards de $. Des actions qui cependant étaient supervisées par Al-Mouatassem Billah.

D’une source proche des comités révolutionnaires, on apprend que Kadhafi qui vient de fêter son 39ème année au pouvoir, aurait demandé à Al-Mouatassem d’épauler son frère voire le « gonfler » aussi bien aux yeux de la population interne qu’aux yeux des interlocuteurs étrangers de la Libye. C’est dans ce contexte qu’Al-Mouatassem lui a mobilisé environ 20 000 jeunes pour l’applaudir en prononçant son discours à Benghazi, le 20 jaoût dernier, dans lequel il déclara que « son père et l’Islam » sont deux lignes rouges à ne pas franchir.

Malgré ce fait, Al-Mouatassem ne complote ni avec ses frères ni avec une quelconque aile du régime. Il est l’homme de son père, exécute ses ordres à la lettre sans oublier les moindres détails. À Syrte, fief des Guedadfas, on affirme que c’est la première fois que le Guide a un fils sur qui il peut compter. Un chouchou qui fait déjà peur à certains ténors du pouvoir.