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Les financiers bien cachés de Barack Obama

Elections USA 2008 / dimanche 18 mai 2008 par Vincent Nouzille
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Alors que le candidat démocrate se dit très confiant pour la prochaine primaire qui doit avoir lieu mardi en Oregon, « Bakchich » revient sur son rapport avec les lobbies et les groupe d’intérêts si influents dans la course à la Maison Blanche.

Obama est officiellement en croisade contre les lobbies. L’un de ses meilleurs refrains de campagne consiste à dénoncer, notamment chez sa rivale Hillary Clinton, l’influence et les financements venus des groupes d’intérêt (comme le montre, plus bas la vidéo de 2007).

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Le sénateur de l’Illinois s’est illustré en proposant, s’il était élu à la Maison Blanche, une réforme visant à encadrer le rôle des lobbyistes à Washington. « Les cyniques ne croient pas que l’on puisse limiter le pouvoir des lobbyistes qui freinent nos progrès » dénonçait Obama dans un spot de pub en septembre.

Mieux, il a annoncé avoir refusé les contributions financières des lobbies pour sa campagne. L’argument fait mouche. Car les milliers de représentants de tous les groupes d’intérêt, qui ont pignon sur rue sur K Street, artère stratégique entre la Maison Blanche et le Congrès dans la capitale fédérale, n’ont pas bonne presse dans l’opinion.

Un sénateur très conciliant avec les assureurs

En usant de ces arguments, le candidat démocrate s’expose cependant à quelques retours de bâton. Dans certains de ses spots de pub, Obama s’enorgueillit, par exemple, d’avoir, depuis 20 ans, affronté les industries pharmaceutiques et les assureurs et de les avoir « battus ». Or, il n’a pas toujours été hostile aux arguments de ces lobbyistes.

Au contraire, ainsi que l’a révélé le Boston Globe, en 2004, le sénateur de l’Illinois a rédigé plusieurs amendements à un texte sur la couverture-maladie en cours de discussion au niveau de son État. Ces ajouts avantageaient clairement les sociétés d’assurances qui avaient plaidé leur cause auprès du sénateur. Pendant le débat public sur ce projet de loi, le 19 mai 2004, Obama s’est lui-même présenté comme une personnalité « conciliante », reconnaissant avoir « travaillé diligemment » avec le secteur de l’assurance, qui avait « légitimement » mis en avant ses inquiétudes sur les conséquences du texte.

Petits détails supplémentaires : Obama a accepté des soutiens financiers des compagnies d’assurances pour sa campagne sénatoriale de 2004. Ses partisans répliquent qu’il a justement changé d’opinion à ce sujet pour les primaires, ayant constaté à quel point les groupes d’intérêt étaient un peu trop envahissants dans la capitale fédérale.

Une campagne qui n’est pas free-lobbies

« Je suis le seul candidat qui ne prend pas un dollar des lobbyistes de Washington » clame-t-il. Mais, en réalité, les lobbies le soutiennent bel et bien. Dès avril 2007, le Los Angeles Times avançait qu’il avait déjà reçu au moins 1 million de dollars venant d’avocats et de lobbyistes de tout le pays, qui sont aussi actifs à Washington. Certains sont liés, par exemple, à Exelon, le plus grand opérateur de centrales nucléaires du pays, dont la filiale de l’Illinois avait déjà soutenu financièrement sa campagne sénatoriale de 2004. Qui plus est, de généreux dirigeants d’Exelon ont, eux aussi, multiplié les chèques individuels à Obama.

Les chiffres de sa campagne sont, en effet, un peu trompeurs. Obama est le candidat le plus riche (voir encadré plus bas), essentiellement grâce à des petits dons. Comme les entreprises ne sont pas autorisées légalement à contribuer, elles incitent, en fait, nombre de leurs dirigeants, cadres et salariés à le faire pour elles.

Obama, le candidat le plus riche

Selon les derniers relevés du Center for responsive politics, Barack Obama est, de loin, le candidat qui a amassé, à ce jour, le plus d’argent pour sa campagne des primaires.

Fin mars, le sénateur de l’Illinois avait collecté 234 millions de dollars (dont 78% ont été dépensés), bien plus que les 189 millions de dollars (dont 83% dépensés) de sa concurrente Hillary Clinton. Et surtout loin devant le républicain John McCain, qui n’a levé que 76 millions de dollars pour financer ses primaires.

Si McCain est déjà assuré (à peu de frais, donc…) de son investiture, les deux rivaux démocrates, eux, continuent de s’écharper à coups de spots de pub très coûteux. Obama tient la corde, mais Clinton n’a pas dit son dernier mot. Ils poursuivent leur surenchère en multipliant les messages de levées de fonds auprès des donateurs individuels. Un travail de fourmi puisque la loi américaine n’autorise que les dons individuels, de 2300 dollars pour les primaires et, à nouveau, 2300 dollars pour les élections générales.

Après avoir déjà vidé leur portefeuille pour départager Obama de Clinton, il n’est pas certain que les démocrates seront aussi généreux quand viendra l’heure de la « vraie » campagne face à McCain…

Selon les derniers pointages, Obama bénéficie ainsi d’un soutien financier presque équivalent à sa concurrente Clinton, de la part d’employés du secteur de la finance, de la santé, de la construction ou de la défense, pourtant traditionnellement très pro-républicain. Tout cela n’est pas totalement désintéressé. C’est une manière astucieuse pour les entreprises et les groupes d’intérêt de se faire entendre.

Des lobbyistes dans son staff

De plus, malgré ses dénégations, Obama fait équipe avec certains lobbyistes. Selon une enquête récente de USA Today, 38 de ses leveurs de fonds travaillent parallèlement pour des sociétés de lobbying ou des avocats, qui relaient des intérêts particuliers, du fabricant d’armes Lockheed-Martin aux géants Microsoft, Cisco ou Pfizer. Le magazine The Hill, lui, a déniché trois lobbyistes recrutés dans le staff de campagne présidentielle du sénateur démocrate ! Ils oeuvrent « à la ville » pour des dizaines de sociétés dont le groupe de distribution Wal-Mart, Lockheed Martin, le pétrolier British Petroleum ou l’Association nationale des mutuelles d’assurances.

Jen Psaki, l’une des porte-paroles d’Obama, a expliqué que ces lobbyistes avaient suspendu leurs activités durant la campagne (ce qui n’est le cas de certains autres, employés notamment par le républicain McCain). En cas d’élection, elle a ajouté que les ex-lobbyistes devenant conseillers à la Maison Blanche ne pourraient travailler sur leurs sujets favoris, pendant au moins deux ans ! Mais cette infiltration du staff d’Obama fait tout de même un peu tâche…

Vidéo (en anglais) de 2007 : quand les candidats démocrates Obama, Clinton et Edwards évoquaient le poids des lobbies (vidéo de l’été 2007, avant le retrait d’Edwards)

A lire bientôt sur Bakchich : les discrets appuis financiers de Clinton et de Mc Cain.

A relire aussi sur Bakchich, quelques articles sur la campagne américaine

Ça sent la fin des haricots pour Hillary Clinton. Pour notre chroniqueur Doug Ireland, le résultat des primaires du 6 mai en Caroline du Nord et en Indiana, ne lui laisse plus aucune chance de décrocher l’investiture présidentielle du Parti (…)
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11 MESSAGES
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Forum

  • Les financiers bien cachés de Barack Obama
    le mardi 20 mai 2008 à 23:06, infiltré a dit :

    OBAMA, un mec du système ? sans blague…

    Encore un scoop.

    • Les financiers bien cachés de Barack Obama
      le mercredi 21 mai 2008 à 05:57, todaline a dit :

      Obama a environ 1.500.000 donneurs et chaque mois entre 250 000 et 500 000 lui envoient entre $100 et $200. Il recolte entre $30 000 000 et $50 000 000 par mois. Si mes maths sont exactes la main cachee de l’establishment tant citee par le Nouzille est un pure mythe, mais nous qui vivons aux USA et suivons ces primaires le savons de longue date.

      Nouzille a des problemes soit avec les maths soit avec la verite. En meme temps il oublie de dire que plus de 97% de l’argent de Clinton vient du "systeme", de l’establishment, des lobbyistes alors que c’est seulement 3% a 6% de gros donneurs chez Obama. Pas d’argent de lobbyiste n’est accepte, Obama ayant meme retourne de l’argent lobbyiste. Vincent, il faut dire la verite.

  • Les financiers bien cachés de Barack Obama
    le mardi 20 mai 2008 à 15:40, todaline a dit :

    Hey, Vincent quand allez vous ecrire sur les 118 lobbyistes de McCain, la plupart travaillant en tant que tel dans le bus du candidat ? Ou ceux de Clinton, comme Mark Penn ou son remplacant (Penn est toujours paye par Clinton) qui comme chez McPay recoivent double salaire, lobby + MacCain(Clinton) ?

    Si je ne m’abuse ceux d’Obama techniquement ne le sont pas (des lobbyistes) puisqu’ils ont decide de ne pas faire du lobbying pendant la campagne.

    Vos articles ressemblent fort a une autoroute a sens unique, tout, toujours contre Obama et pas un mot de ce que font les autres, quand bien meme leurs mefaits seraient beaucoup plus graves. Il est est temps d’enlever les lunettes partisannes et de devenir un vrai journaliste.

    Ou alors il faut dire aux gens que vous etes un journaliste d’opinion et nous saurons qu’il faut prendre avec un grain de sel tout ce qui porte "a Nouzille signature". Car il ne s’agit ni plus ni moins que d’une opinion et comme a dit Clint (Eastwood) "opinions are like a**holes, everybody has one".

    Je ne m’attens pas a voir mon post publie.

    • Les financiers bien cachés de Barack Obama
      le dimanche 25 mai 2008 à 12:29, NAQBA a dit :
      Boujour,on m’avait que votre site est trés,trés pro-sioniste,on vous lisant de plus en plus tout ce qui est dit sur votre site est vrai.Vous les pro-geurre pour attaquer L’IRAN que vous voulez à la maison blance.Vous etes tous des pourris
  • Les financiers bien cachés de Barack Obama
    le lundi 19 mai 2008 à 17:27

    Si vous voulez parler de corruption dans votre prochaine article, parlez en clairement. Et mentionez Barry Seal et de la connection cia/clinton/cocaine, bref il y aurait tellement a balancer sur le couple clinton…

    Et puis bon, ca suffit les presidents bush/clinton/bush/clinton ? 4ans/8ans/8ans/ 8ans ? on peut ajouter a leur bilan : guerre en irak/ bombardement en irak/ 2em guerre en irak/ 2em guerre en irak/ et Hillary parle de balancer la bombe atomique sur l iran…

  • Les financiers bien cachés de Barack Obama
    le lundi 19 mai 2008 à 16:09, adaunis a dit :
    Je déduis de la lecture de cet article que c’est pourquoi, quand il s’est opposé à la guerre contrairement à Hillary, il a prononcé cette phrase mythique : "Pas d’Iracq ! c’est un gouffre" !
  • Les financiers bien cachés de Barack Obama
    le lundi 19 mai 2008 à 15:44, Timothée a dit :
    Pourquoi centraliser l’article sur Obama ? Ils sont tous dans le même cas, plus ou moins soutenus par des lobbies. Chacun a ses partenaires. Quand on voit le fric qu’ils dépensent pour les primaires, les dons ne suffisent plus. Certains thèmes sont défendus plus que d’autres afin d’alimenter les caisses substantiellement d’une manière différente…
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