Les services secrets allemands ont acheté les listings de tricheurs à un banquier du Liechstenstein. Pour venir en aide aux fraudeurs qui craignent les révélations, un avocat a même mis sur son site Internet un manuel de consignes à suivre en cas de rencontres fortuites avec la brigade financière locale…
Ils sont exactement 2 555 limiers lancés aux trousses des super fraudeurs fiscaux d’Outre-Rhin. Le travail de ces agents cravatés et propres sur eux de la brigade financière améliore chaque année l’ordinaire du fisc allemand à hauteur de 1,6 milliard d’euros.
Cette année, ils feront sûrement mieux. Après l’annonce de la super cagnotte de quatre millions d’euros que l’ancien patron de la Poste, Klaus Zumwinkel, a mis au frais dans des institutions bancaires du Liechstenstein, cette affaire de fraude fiscale qui défraie la chronique prend des allures de chasse aux richards. On murmure que les fraudeurs sont des grands patrons, mais aussi des hommes politiques, des artistes et des musiciens.
Le scandale touche même les fonctionnaires. Ainsi, le commissaire chargé de la protection des données, Karl Maria Betzl, haut fonctionnaire du ministère des finances du Land de Bavière, vient d’être suspendu de ses fonctions. Il est un des premiers sur la liste d’environ 1 000 personnes recherchées pour fraude fiscale. Le montant de ce scandale financier s’élèverait à environ 1,5 milliard d’euros. Les dirigeants de la banque privée la plus ancienne et huppée d’Allemagne, la banque Metzler de Francfort, ont, eux aussi, reçu une visite musclée lors de ce que les médias allemands appellent Jour 1 de la plus grande razzia contre fraude fiscale de tous les temps.
Certains fraudeurs présumés se font du (très) mauvais sang : les cas les plus graves risquent jusqu’à dix ans de prison. Histoire de leur venir en aide, un avocat de Münich, spécialisé dans les affaires fiscales, a depuis hier mis sur son site internet un petit manuel de consignes à suivre en cas de rencontres fortuites avec ces messieurs de la brigade. Ambiance…
Pour l’instant l’affaire est traitée avec un minimum de discrétion. Les noms de cette nouvelle classe d’asociaux sont gardés encore secrets pour éviter les « jours de colère » promis par syndicats et contribuables moyens qui peinent à joindre les deux bouts. Mais surtout pour permettre aux coupables d’avouer. Dans les bureaux de la brigade, on espère en effet que les auto-délations vont se multiplier et alléger le travail des agents du fisc qui se plaignent d’être trop peu nombreux et… pas assez payés.
« La découverte des fraudes massives est aussi un tsunami politique », assure un haut fonctionnaire. Et pour cause ! La découverte du cas Zumwinkel est l’oeuvre des services de renseignements allemands, le BND. Ou, plutôt, résulte d’un accord scellé entre un informateur, ancien banquier du Liechstenstein de son état, et les services de renseignement allemands. Pour la coquette somme de 4,2 millions d’euros, l’ex-banquier a vendu aux hommes de l’ombre une liste très exhaustive de fraudeurs sur DVD. Un contrat chez notaire a même été dûment signé entre le ministère des finances et l’informateur…
« Des méthodes nauséabondes », protestent les avocats des personnalités en danger qui parlent de procédés dignes de la Stasi, l’ex-police politique est-allemande. Même écoeurement chez le prince héritier et chef d’Etat du Liechtenstein, le bien nommé Aloïs de Liechtenstein : « un Etat a-t-il le droit de se procurer des données en violation des lois de l’Etat ami et probablement aussi en violation de ses propres lois ? » s’est-il interrogé lors d’une conférence de presse avant de dénoncer « l’énergie criminelle des enquêteurs du fisc allemand ». De leur côté, les anciens du BND rétorquent : « nos informations on ne peut pas les avoir en lisant, les journaux ». Et toc !
cela me fait penser ces caissieres de carrefour dont le ticket de restau etait à 3 euros elles se battaient pour 1,5 euro en plus
j imagine que ces richards n etaient probablement pas choqués en lisant cette info
quel monde !