Bakchich lit pour vous la presse algérienne. Et la traduit parfois. En Absurdistan, mieux vaut avoir un bon interpète. Au menu cette semaine : pétrole, policiers et émeutes…
Personnes élargies à la faveur de la charte. Des pays de l’UE réclament une liste à Alger. Liberté, 10 mai 2006
« Les terroristes élargis auront-ils un casier judiciaire vierge ? » s’interroge Luis Guerrato, ambassadeur de l’UE à Alger. […] Car les pays de l’Union européenne ne délivrent pas de visas pour les personnes impliquées dans des affaires de terrorisme. Des pays de l’Union européenne ont formulé, auprès des autorités algériennes, le souhait d’avoir une liste complète des éléments des groupes armés sortis de prison dernièrement grâce aux dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale […]. Un conseiller au niveau de la cour d’Alger affirme que la délivrance d’une autorisation de sortie du territoire national est une démarche purement administrative, relevant du ministère de l’Intérieur, seul habilité à décider de délivrer un passeport ou pas. […] La réincarcération, à la demande de la France, de M’hamed Benyamina après sa libération dans le cadre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, illustre bien l’opposition de certains pays européens et des États-Unis aux interprétations parfois larges du texte présidentiel. Benyamina est accusé d’être le commanditaire d’opérations terroristes ciblant le siège de la DST, l’aéroport d’Orly et le métro de Paris. Il est l’objet d’un mandat international délivré par le juge français Jean-Louis Bruguière.
Analyse : Exemple parmi foison de l’imbroglio dans lequel l’Algérie et ses alliés européens vont devoir patauger suite à l’amnistie des généraux. L’on peut subodorer que s’il s’agissait simplement du sort des « terroristes islamistes », le régime n’aurait éprouvé aucune réticence à en communiquer la liste à l’UE, pratique dont elle au demeurant largement abusé depuis quinze ans. Or, il faut savoir que bon nombre de « terroristes » amnistiés sont des agents du Département de Renseignement et de Sécurité (DRS) patentés. En disposant de la liste exhaustive des « terroristes élargis », l’UE n’aurait plus qu’à collationner pour reconstituer la liste des agents du DRS acteurs dans la « sale guerre ». D’où le refus d’Alger. L’Algérie est un État « souverain » après tout, pardi ! D’autant que les « terroristes élargis » - qu’il s’agisse de vrais islamistes ou d’agent du DRS embarbichés pour les besoins de la cause - sont aujourd’hui les cadres du système politique en gestation, fait d’un mélange détonnant d’islam moyenâgeux, de dictature stalinienne et d’économie de prédation, le tout soutenu activement par les lobbies néo-coloniaux européens.
Et à en juger par l’étroite collaboration de « l’Europe des polices » avec Alger, on peut parier que Jean-Louis Bruguière travaille déjà en synergie « intelligente » avec les auteurs des attentats de Paris !
« Les entreprises françaises sont intéressées par la privatisation en Algérie ». Le Jeune Indépendant, 9 mai 2006.
NB : Petite erreur de frappe que nous pardonnerons aisément à l’auteur de cet article, il s’agit de la privatisation DE l’Algérie et non de la privatisation EN Algérie.
Les entreprises françaises sont très intéressées par le programme de privatisation lancé par les autorités algériennes dans tous les secteurs d’activités et notamment par l’ouverture du capital d’Algérie Télécom, a déclaré hier le ministre français délégué à l’Industrie, M. François Loos […]. Le ministre français a qualifié cet accord d’important du fait qu’il porte sur « des éléments concrets [sic !] dont les résultats pourront se vérifier dans à peine six mois ». Dans son côté, le ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication, M. Boudjemaâ Haïchour, a souligné que la coopération avec la France est « dense et diversifiée », la preuve en est que dans ce secteur, 7 contrats d’un montant global de plus de 15 millions d’euros ont été signés avec des entreprises françaises dans le domaine de l’appui à la mise en place des différentes entités issues de la restructuration du secteur [re-sic !] et que 63 contrats commerciaux d’un montant de 128 millions d’euros ont été également signés avec des entreprises françaises au cours de ces dernières années. […] [M. François Loos] doit également rencontrer le ministre de l’Energie et des Mines. Le but étant, lors de cette dernière rencontre, « d’approfondir les relations dans ce domaine ». « Nous souhaitons travailler davantage ensemble et améliorer nos relations commerciales », notamment sur le plan de l’approvisionnement en gaz, a déclaré le ministre français.
Analyse : Tant de cynisme confine à la candeur ! On leur donnerait le bon dieu sans confession, à ces organisateurs de la colonisation new look de l’Algérie… Mais sacrés Algériens tout de même, que l’on découvre - au fil des contrats prodigues signés par le gouvernement Bouteflika - incapables de construire leurs immeubles (au point que ce sont les Chinois que le font), incapable de produire quoi que ce soit (au point qu’on leur fasse venir de France jusqu’à leurs légumes), incapable de transporter leur courrier (si bien que c’est la Poste française qui devra s’en occuper), incapable de planter des poteaux électriques (si bien que c’est Alstom qui s’en charge), incapable de creuser des puits de pétrole (si bien que c’est Total qui s’en charge), incapable de creuser des tunnels, s’occuper de leur eau, éduquer leurs enfants, un vrai sous-peuple tout bon à s’adonner à l’émeute.
Total annonce une découverte pétrolière à Timimoune. El Khabar, 8 mai 2006.
Le Groupe Français Total a annoncé une nouvelle découverte dans le domaine des hydrocarbures en Algérie et plus précisément dans la région de Timimoune, cette découverte est la huitième du genre depuis le début de l’année, ce qui conforte les réserves pétrolières et gazières actuelles. Après avoir réussi, grâce aux partenariats avec de grands groupes internationaux, à atteindre le niveau de réserves enregistré durant les opérations de nationalisation en 1971 et à le dépasser même, les découvertes annoncées cette année prédisent un nombre record de découvertes, qui allait de 5 à 10 découvertes par an durant les cinq dernières années et notamment aux alentours de « Hassi Barkin » et « Orhoud ». Le groupe Français qui active en Algérie depuis 1946 a annoncé dans un communiqué qu’il avait enregistré une nouvelle découverte gazière dans la région de « Timimoune » à 500 km de « Hassi Rmel » dans une région de prospection et dont il possède un taux de 63.75% contre 25% appartenant à Sonatrach et 11.25% à « Sibsa » l’Espagnole.
La capacité de production du puit découvert est estimée à 235 mille mètres cube par jour, le même communiqué, paru sur le site Internet du groupe Français, indique que les opérations de prospection se poursuivent dans la région de Timimoune et que la compagnie active actuellement dans quatre points principaux qui sont le bassin d’El Hamra, qui est une région très riche en pétrole, Ti Fouille, Tainkourt, à Bechar, et Timimoune, en plus de Rouroud Lakhrouf et Ourhoud à travers sa participation dans la compagnie Espagnole Sibsa.
Analyse : Lorsque les nationalisation ont eu lieu en 1971, la France était prête à concéder de bonne grâce 50 % des réserves à l’Algérie, ce à quoi Boumediene a opposé un refus catégorique : il voulait avoir un contrôle absolu des richesses du pays.
Bouteflika est depuis passé par là. La seule raison économique qui aurait pu justifier de faire passer la quote-part au-delà des 49 % admis partout ailleurs dans le monde au profit des exploitants étrangers est la difficulté technique d’accès (nappes sous-marines, grandes profondeurs, marécages, etc.).
Or, sur l’ensemble du Sahara, il suffit de creuser à l’aveugle pour voir jaillir le pétrole. Ce qui signifie que les sociétés étrangères n’ont aucun investissement prospectif à faire pour trouver du pétrole. Elles choisissent au demeurant des zones où elles sont déjà assurées de trouver l’or noir, les explorations ayant déjà été effectuées par Sonatrach. À titre indicatif du caractère abusif des lois sur les ressources minières et en hydrocarbures, en décembre dernier, une compagnie canadienne qui a obtenu une concession d’uranium dans le Sahara s’est dépêchée de la revendre à un autre exploitant, au prix réel du marché, pour se faire une substantielle marge bénéficiaire. C’est dire le scandale, sur lequel les Algériens sont « libres » de n’avoir rien à dire. Liberté pour laquelle la presse algérienne est d’ailleurs disposée à ouvrir ses larges colonnes !
Un contrat de 100 millions de dollars signé. Des Japonais pour sécuriser une raffinerie d’Arzew. Le Quotidien d’Oran, 9 mai 2006
Sonatrach et le groupement japonais IHI/ITOCHU ont signé hier un contrat relatif à la réalisation du projet de réhabilitation et de sécurisation du complexe de séparation des gaz de pétrole liquéfiés d’Arzew, GP2Z. Le contrat en question, de près de 100 millions de dollars, porte notamment sur le remplacement des équipements vétustes par d’autres répondant aux standards internationaux, l’installation de nouveaux équipements pour assurer une meilleure flexibilité dans l’exploitation, la délocalisation de certains équipements et l’amélioration du système de contrôle et des systèmes de sécurité des installations. […]
Le PDG du groupe Sonatrach a rappelé, lors de son intervention, les financements conséquents dégagés par le groupe, et qui vont atteindre au cours de la période 2006-2010 plus de la moitié de l’enveloppe consacrée à la réalisation du plan HSE, estimée entre 1,2 et 1,5 milliard de dollars. […] L’orateur a souligné la compétence [sic !] d’IHI et d’ITOCHU, deux parmi les plus anciens partenaires de Sonatrach qui l’ont accompagnée dans la réalisation et la construction de nombreux de ses projets industriels depuis une trentaine d’années, notamment dans l’Aval. S’adressant aux responsables des deux entreprises nipponnes, le PDG du groupe Sonatrach a estimé qu’« il y a encore de nombreuses opportunités d’investissements en partenariat dans l’Amont comme dans l’Aval, en Algérie comme à l’étranger qu’il est possible de saisir ensemble dans les formes d’association les plus diversifiées ». Analyse : Au tarif habituel de 20 % de dessous de table, le pot-de-vin doit s’élever à quelque 20 million d’euros. Mais là n’est pas le pire. Car voilà à quoi serviront les 25 % de revenus du Sahara qui sont la quote-part peau de chagrin de l’Algérie : sécuriser les 75 % qui vont aux exploitants étrangers.
Loi sur les hydrocarbures. Louisa Hanoune appelle à la tenue d’un référendum. Liberté, 6 mai 2006 La porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, […] demande au président de la République de « convoquer un référendum populaire pour permettre au peuple algérien d’exercer son droit démocratique afin de rétablir la souveraineté nationale sur les richesses du pays ». Pour cela, l’oratrice évoquera la pétition initiée par son parti qui table sur la collecte de un million de signataires d’ici la fin de l’année en cours. « Pas moins de 650 000 Algériennes et Algériens issus des 48 wilayas du pays, ont déjà signé le serment du 24 février 2005 », a-t-elle soutenu.
Pour rappel, cette pétition plaide en faveur d’une remise en cause inconditionnelle du processus de privatisation enclenché par le gouvernement algérien, en exigeant « l’abrogation de toutes les décisions contraires à l’article 17 de la Constitution ». Et d’ajouter : « La loi du 20 mars 2005, qui dénationalise les hydrocarbures et rétablit le système des concessions », au « programme de privatisation des entreprises publiques, banques et assurances » et à « la concession des terres agricoles publiques ». Tout comme elle préconise la nécessité de préserver « le droit à la santé et à l’instruction en renonçant au projet des réformes hospitalières, de l’école et de l’université ». S’en prenant au programme du gouvernement, la responsable du PT dira : « Nous sommes consternés de constater que le gouvernement algérien continue à appliquer à la lettre les recommandations du FMI qui accentue les pressions sur notre pays ». […] La porte-parole du PT a également révélé que « de simples coopérants touchent des salaires faramineux, au moment où des pères de famille algériens continuent à percevoir 3 000 DA/mois (filet social) [30 euros], dont certains d’entre eux dépassent dix années de service ».
Analyse : Louisa Hanoune est bien l’une des rares « personnalités politiques » à se préoccuper encore de sort des ressources naturelles et humaines de l’Algérie. C’est dire l’état comateux où se trouvent l’opinion et « l’opposition ». Cependant, à propos de « salaire faramineux », il faut tenir compte de celui qu’elle touche elle aussi comme tous les députés d’un Parlement indigne, chargé de voter les lois légalisant la cession progressive du patrimoine minier, financier, territorial et politique algérien aux puissances étrangères.
Boumerdès et Tebessa. Deux mairies fermées par des citoyens. Le Quotidien d’Oran, 10 mai 2006
Devant les lenteurs enregistrées dans la concrétisation du projet de leur nouvelle cité, située à l’entrée ouest de Zemmouri, des citoyens sinistrés, résidant à la cité 110 logements ont fermé, hier, le siège de l’APC, afin, selon leur représentant M. Sahraoui, de porter haut le ras-le-bol de ces sinistrés qui ont trop attendu. […]
Dans la wilaya de Tébessa, ce sont les habitants de la commune de Safsaf El-Ouesra, à 60 km au sud du chef-lieu de la wilaya, qui ont observé, hier, un sit-in devant le siège de l’APC, empêchant tous les employés d’y accéder. Cette action, soutiennent les concernés, intervient en guise de protestation contre leur non-recrutement pour le projet de réalisation du grand barrage de Safsaf El-Ouesra. Et de soutenir que ce sont des travailleurs étrangers à la wilaya qui ont été engagés, au détriment des chômeurs locaux. […] À Annaba, des citoyens se sont opposés à la démolition de leurs habitations, en présence des forces de l’ordre. S’ensuivirent des incidents qui ont fait quelques blessés. […] A l’origine, les autorités locales avaient décidé de procéder à la démolition des logements « illicites » de 30 familles. […] « Je suis là depuis 40 ans. Mon père et mon grand-père ont vécu ici. Je n’ai pas où aller », s’est écrié un ancien moudjahid, en exhibant sa carte d’invalide à 100%. « J’ai servi mon pays en ce lieu même. Aucun de nous n’a bénéficié de logement ni de terrain. Aujourd’hui, on vient nous déloger sans aucune forme de respect », a-t-il affirmé. Le bulldozer réquisitionné par l’APC avait commencé la démolition, quand de nombreux jeunes se sont mis sur son chemin.
Des pleurs et des cris de femme fusèrent de partout, les policiers intervenant pour dégager les lieux. « Qu’allons-nous devenir maintenant ? », s’est interrogée une femme en colère. Un peu plus loin, un jeune tenait dans ses mains une bouteille d’essence. [ …] Il se tenait loin des yeux, prêt à s’asperger d’essence et s’immoler. Un vieux se tenait à ses côtés et tentait de le raisonner. […] « Nous avons des personnes âgées et des malades », ajoute une mère de famille. « Qu’en est-il aujourd’hui de la décision du Président de la République relative au million de logements ? Sommes-nous concernés où pas ? », s’interroge un autre. […]
Oued Djer (Blida). Deux bergers assassinés.
Abdelkader Toubal et Brahim Chiker, bergers, âgés tous deux de 70 ans, ont trouvé la mort dans des circonstances atroces au lieudit Sahel Sidi Mohamed Benayach, au sud de la commune de Oued Djer, sur la route de Boumedfaâ, dans la wilaya de Blida. Égorgés et brûlés dans la nuit de dimanche - selon le témoignage d’un membre de la famille -, leurs corps ne seront retrouvés que le lendemain matin. […] Le plus étrange dans l’affaire demeure l’absence totale de communication au niveau du secteur sanitaire d’El Affroun où une fin de non-recevoir nous a été signifiée à notre demande des noms des victimes. « L’autorisation de la wilaya doit vous être délivrée pour que nous puissions nous adresser à vous », lâche le responsable adjoint, rejoignant ainsi le directeur qui venait d’arriver. Aux membres des deux familles restés à l’extérieur, il leur sera signifié de se taire et seront même appelés à l’intérieur où la porte restera fermée. Les gens de la presse seront désignés persona non grata. Que cherche-t-on à cacher ? Y a-t-il un secret derrière ce double assassinat ? Les éléments d’information en notre possession ne permettent pas de confirmer la nature des meurtres : banditisme ou terrorisme.
Analyse :Surtout que l’un et l’autre relèvent souvent d’une même autorité, le DRS !! Voilà en tout cas un massacre qui sèmera la terreur en Algérie sans émouvoir outre-mesure les états-majors mondiaux. Cela ne fera que deux bergers de moins ! Al-Qaïda n’est décidément plus ce qu’elle était.
Les sièges de la BNA et de la Sonelgaz saccagés. Des émeutes ferment Maghnia. Le Quotidien d’Oran, 7 mai 2006
Maghnia a vécu, hier, une journée des plus agitées à cause de violentes manifestations qui ont été initiées, en début de matinée, par des propriétaires de camions, d’engins et même de véhicules légers qui espéraient ainsi un entretien avec le wali sur certains sujets telles sa décision de « bloquer la délivrance de la carte grise » pour les camions et des « saisies qu’ils considèrent abusives » de leurs véhicules. […]
Après un entretien infructueux de leurs représentants avec le chef de daïra, les quelque 200 personnes se sont dirigées vers la sortie Est de la ville, semant sur leur passage des blocs de pierres et autres pneus enflammés, sur plus de 2 km. Toute la circulation a été ainsi paralysée. […] Si les uns, qui se présentent comme « d’honnêtes propriétaires de camions » ne demandent qu’à travailler tranquillement […]d’autres dénoncent l’« arbitraire dans les interpellations des véhicules qui, disent-ils, sont abusivement accusés de faire dans le trafic de carburant » […].
« La lutte contre le trafic de carburant doit se faire à la frontière » lance, un manifestant, avant d’être rallié par un autre : « il est peut-être plus pressant d’arrêter d’abord la saignée économique qui est causée par le passage de l’autre côté de la frontière de la farine et des céréales par camions ! » Chacun va de son « coup de gueule » dans une atmosphère étouffante provoquée par la fumée dégagée des pneus brûlés. « Le sac de ciment a atteint les 380 DA à cause du passavant. En plus du transport, les travaux de construction sont en veille ce qui est à l’origine du chômage des chauffeurs et les travailleurs du bâtiment », déclare ce commerçant en matériaux de construction.
[…] Tous les commerces ont baissé rideau, de même que les banques, les administrations publiques et même les mosquées. A signaler qu’au cours de cette émeute, les locaux de la BNA et de la Sonelgaz, ont été saccagés. On apprend, par ailleurs, que les services de sécurité ont procédé à douze arrestations et trois manifestants ont été blessés et admis à l’hôpital de Maghnia.
300 interpellations opérées. Des ex-policiers empêchés de se rassembler devant la Présidence. Le Quotidien d’Oran, 8 mai 2006
Après avoir été empêchés de se rassembler devant la Présidence de la République par les forces de l’ordre, les « policiers radiés » ont décidé de saisir les chancelleries étrangères, à savoir les ambassades des États-Unis, de France, d’Italie, d’Allemagne, ainsi que les partis politiques pour un éventuel soutien. « Nous appelons également l’ensemble des policiers à nous soutenir, car ils pourraient eux aussi subir ce qu’on subit actuellement », a déclaré hier le porte-parole du mouvement. […]
Selon le porte-parole du mouvement, M. Khaled Ziari, « 300 ex-policiers ont été interpellés sur les 800 qui voulaient prendre part à la manifestation et dont certains ont quitté les lieux après avoir été pourchassés par les forces de l’ordre ». L’ex-officier supérieur à la DGSN, M. Ziari, a regretté le fait que les policiers radiés soient interpellés par leurs propres confrères. […] Devant « l’indifférence des autorités et l’absence d’écoute », les participants à ce rassemblement ont décidé de saisir les ambassades des pays étrangers, notamment les pays qui se sont engagés à combattre le terrorisme, à savoir les États-Unis, la France, l’Italie, l’Allemagne. Les ex-policiers comptent également saisir les partis politiques et la société civile, à la recherche de soutien, afin de faire pression sur les autorités pour les réintégrer dans leur postes, au même titre que « les terroristes [sic !] qui ont bénéficié de la grâce dans le cadre de la réconciliation nationale ».