Certains observateurs de la chose publique en Tunisie n’ont cessé de me rebattre les oreilles ces dernières semaines soutenant que le régime tunisien a très bien voire très finement manoeuvré au lendemain du retour de Moncef Marzouki au pays.
Selon ces âmes bien pensantes, le docteur Marzouki n’est revenu en Tunisie que pour y provoquer le pouvoir, y êtrer jeté en prison afin que l’on parle de lui.
D’autres compatriotes sous-informés considèrent quant à eux que ce retour a eu lieu sans que l’intéressé ne soit inquiété. Et pour cause, il est chez lui à Sousse. Comme si le fait d’être chez soi était un signe de jouissance de sa propre liberté en Tunisie.
Je ne vais pas revenir sur les événements malheureux qui ont accompagné ce retour : ils ont été largements couverts par L’Audace du mois de novembre ainsi que par la presse internationale, à la différence de notre presse nationale muette et aux ordres.
Je voudrais juste dire ici et informer l’opinion publique que Moncef Marzouki est assigné de facto à résidence. Ce qui s’est passé dans la nuit de samedi à dimanche, ainsi que le dimanche dans la matinée donne une idée sur l’imposture du régime manœuvrier, ses sempiternels mensonges et sa persistance à ne gouverner qu’avec le harcèlement, l’intimidation et la lâcheté.
Déjà, depuis quelques semaines, l’on empêchait les visiteurs de Moncef Marzouki de quitter la capitale pour se rendre à Sousse. Samedi, dans la soirée, un déploiement impressionnant de policiers en tenue et en civil (environ une quarantaine) bloquent le passage d’une voiture à 200 mètres de la villa de Moncef Marzouki. 5 personnes étaient à bord dont Me Abderraouf Ayadi et l’infatigable octogénaire Ali Ben Salem, l’avocat Samir Ben Amor etc. Moncef Marzouki dut alors quitter sa demeure, demanda des explications en vain à la police. Tout ce monde se regroupa dans la voiture jusqu’à 1 heure du matin quand les barbouzes leur permirent d’intégrer la villa. Ils étaient en effet tous prêts à passer la nuit dans la rue.
Rebelotte dimanche matin : la voiture a disparu, et la police renforcée. L’un des hôtes de Moncef Marzouki, sorti acheter du pain n’a pu réintégrer la maison. Lorsqu’ils sortirent tous ensemble en vue de rentrer à Tunis, le docteur Marzouki les accompagnant aussi dans la capitale, il en fut empêché. Selon la police , les visiterurs peuvent repartir sur Tunis, mais pas Moncef Marzouki. Une autre femme s’est présentée pour le menacer de plainte pour harcèlement sexuel. Tous les coups de fil que nous avons reçu et que reçoit l’intéressé font état d’une ville de Sousse quadrillée à l’abord du domicile de Moncef Marzouki. Pourquoi autant de frilosité et de nervosité au sujet d’un seul homme ? Comment un pouvoir serein et fort comme il se plait à se qualifier lui-même agit-il de manière aussi scandaleuse ? De jour en jour, ce régime perd les pédales. Au lieu de sanctionner les voleurs de yachts et d’automobiles qui déshonorent le pays, Ben Ali et ses sbires continue d’emprisonner la liberté…
Comment se fait-il qu’il y a très peu de commentaires sur les articles "tunisiens" ?. C’est l’omerta !!
Une blague, pour pimenter les débats. Un chien Tunsien a traversé la frontière et est venu se réfugier dans les années 90 en Algérie. Il croise un chien algérien qui lui demande : qu’est ce tu es venu faire içi, c’est paisible en tunisie içi c’est l’enfer tu verras.
Le chien tunsien lui répond : mon frère, ma f’hamtnich, j’avais juste envie d’aboyer.
Amis tunsiens a vos plumes