Bakchich a assisté lundi aux obsèques du général Marcel Bigeard, décédé le 18 juin à 94 ans, à la cathédrale de Toul.
« Vous avez combattu avec le Général Bigeard ? » « Oui, en Algérie ». Le vieil homme a la voix nouée, il renifle, je sens que je l’incommode, je n’insiste pas. C’est pas la joie d’enterrer un mythe.
Chez les paras, Bigeard, c’était dieu. Un dieu né en Indochine où il fit preuve d’un courage peu suspect d’être humain. Dans la triste cathédrale de Toul, la mort d’un de ses héros a ressuscité l’empire colonial. Plein de vieilles choses m’entourent, à commencer par cet antique para aux yeux humides. « Qu’est-ce qu’il fout là Giscard ? ? ». Ça, il l’a dit un peu fort, le banc regarde ses pompes. L’émotion est plus forte que lui, je lui file mon mouchoir. A son regard, je comprends qu’il ne m’aimera pas plus pour autant, j’ai pas eu la chance de connaître les colonies.
Il a les boules, l’ancien. Sa France est morte, et tous ses potes la rejoignent. Pour le commun, Bigeard, c’est la torture en Algérie, c’est Aussaresses qui l’a balancé. Ici en Lorraine, c’est un lieu de mémoire à lui tout seul. Tous les politiques de la région sont là, au milieu des centaines de paras en uniforme. L’ambiance est curieuse, j’ai l’impression que la soldatesque retraitée est motivée pour une nouvelle aventure coloniale.
L’évêque tente de réveiller dans son homélie une époque qui n’existe plus, tout comme Bigeard appelait au réarmement moral d’un pays qu’il voyait tomber en déliquescence devant ses yeux aveuglés par les lunes de gloire d’antan. « Adieu ma France, tu n’es plus celle que j’ai connu », nous a-t-il laissé en testament. Drôle de bouquin. Il y dépeint une nation endormie, prête à se faire bouffer toute crue par l’islamisme, incapable de préparer l’affrontement. Car à 94 ans, il préparait encore la guerre, en vrai général.
Que restera-t-il de lui ? Des cendres éparpillées dans le ciel de Dien Bien Phu.
On est invité à sortir, le placard à médailles me rend mon mouchoir, je lui laisse. « C’est à vous de perpétuer sa mémoire », ça je vais le laisser aux crânes-rasés-rangers-drapeau croisés à la sortie, ils y mettront plus de cœur.
Le cercueil sort, Giscard le regarde, songeur. Une maman à son fils « Lui aussi, il aura un hommage national, il était président avant ».
"Epoque heureusement révolue"… Qui sommes-nous aujourd’hui pour juger 55 ans après une époque qui n’a RIEN à voir avec la nôtre ? Quels risques mortels,quelles blessures, quelles compromissions personnelles avons-nous dû affronter dans nos petites vies pour juger ces personnes ?
Bigeard : entre 20 et 45 ans ce personnage n’a connu que la guerre, sous différents cieux. Engagé en 1939, drôle de guerre dans les Corps Francs, parachutiste en mission auprès de la Résistance en 44, l’Indochine, puis l’Algérie. Quelqu’un qui a contribué à faire évoluer les doctrines militaires en son temps. Bien sûr, il y a l’autre partie de l’histoire : exécutions sommaires imputées, la Casbah d’Alger, les médias, l’affaire Ben M’Hidi, les vieilles ganaches décorées …etc…
Ne prendre aucun risque pour soi, juger et cracher sur tout du haut de notre confort et de notre civilisation soi-disant avancée, c’est hélas fréquent chez nous. Nous oublions que nous n’avons pas connu de conflit à gde échelle (du point de vue de la population) depuis 1962.
Sans nier les souffrances légitimes des participants ou victimes de ce conflit, l’Histoire et l’"h"istoire de ce personnage sont plus complexes que cela je crois …
Parce que Bigeard devait gagner les guerres d’Indochine et d’Algérie à lui tout seul ? En voilà une qui est bien bonne !!! Bien sür que c’est fini les officiers arrivant par leurs propres moyens !! des diplômes à tour de bras , ça n’en fera pas des lumières !!!
A lire les nouvelles, on s’aperçoit que des " lumières " il n’y en a nulle part …..
Cet homme : un produit d´une époque heureusement révolue, un siècle apocalyptique et honteux. Pas de quoi être fier de cette petite "espèce humaine".
ceci-dit, le vietcong lui a fait vraiment sa fête à ce petit frîmeur à l´égo infantile démesuré et ses potes. Apparemment, dans son imaginaire très biaisé à lui, il n´y en a que que pour les valeureux crapahuteurs de métier, sautant au-dessus de la cuvette, et lui-même s´élevant au rang de Léonidas aux Thermopyles. Mais en réalité, le vrai marasme. Et les ricains ?
Et un général des paras d´ajouter :" Il s´en fout (bigeard) il est déjà au paradis en companie de Saint Michel et de l Archange gabriel…"
hahahha du n´importe quoi, carrément au niveau père Noël, et cela au XXIème siècle.