Le rapport Colin, qui accuse les mesures de sécurité prises par Air France n’explique pas la disparition de l’Airbus 330 mais éclaire une zone d’ombre. Ce qui ne vous a pas coupé les ailes en commentaires.
De la disparition de l’AF447 dans la mer des Sargasses, en ce jour de Pentecôte traditionnellement paisible, les journaux, radios, télés, ont fait feu de tout bois pour faire mordre à l’hameçon médiatique le français en congé sabbatique. Le déferlement en circuit fermé sur la toile et la une « sensass’-choc » du Parisien ont encombré les colonnes comme de la glaise qui colle aux semelles. Les internés de l’internet, victimes de l’audimat, ont pourtant pu réagir à l’article de Bakchich en signe de main tendue avant d’être engloutis dans les fonds marécageux de l’info.
Dans ce tumulte médiatique, tous n’ont visiblement pas pu profiter du bol d’air frais que procurait la lecture oxygénante du rapport accablant sur la sécurité des vols aériens d’Air France. Ainsi, cet anonyme de s’époumoner en constatant que « 4000 morts par an sur les routes en France, ça ne choque personne, la routine quoi, faut faire avec. Mais dès qu’un accident aérien se produit, les journaleux se jettent dessus comme des charognards. Arrêtez, arrrêtez !!! ». Ou Laurent P., en grand sage des drames du ciel : « Depuis le premier vol soutenu des frères Wright en 1903, vous seriez surpris du nombre d’avions qui s’écrasent tous seuls pour cause de problème mécanique, dans l’eau ou pas. Le destin de tout avion est, tôt ou tard, de revenir au sol. Parfois pas sur son train d’atterrissage. » Un peu de poésie pour adoucir la mort tragique de ces carcasses de zinc.
Comme à son habitude, Bakchich honore le débat contradictoire, du haut de son immuable impartialité, en vous livrant les deux lectures possibles du rapport Colin. Ainsi Gaston de cogner : « Je trouve le titre de votre article racoleur. Le rapport est critique mais pas accablant ! ». A l’inverse, bien que humble, acceptons ces louanges de Mauvais esprit :« VOILA UN DOCUMENT TRÈS INTÉRESSANT RÉDIGÉ PAR DES GENS QUI ONT PRIS LE JOB AU SERIEUX. CA FAIT PLAISIR. »
Ce psychodrame aérien a été l’occasion de donner votre version des faits de ce qui constitue toujours actuellement un mystère absolu. A ceux contaminés par la météo de Laurent Romejko, le facteur météorologique semble tout expliquer. Ainsi Jean Debrest de dire « Il me semble de plus en plus évident que l’hypothèse de turbulences monstrueuses soient à l’origine du drame. Il suffit de se rappeler les dégâts occasionnés par un cyclone ou un tsunami sur terre : les plus grosses structures ne résistent pas ! ».
Les farfelus conspirationnistes, paranos comme PauLo, de penser démasquer un complot : « Et si c’était tout simplement un MISSILE… de mili’ pro’… qui avait abattu l’airbus ? Ce serait pas une première, n’est-ce pas ?A suivre… non ? ». Une ogive nucléaire téléguidée par l’Iran qui n’aurait pas été interceptée par le bouclier anti-missile américain ? Victor, à qui on la fait pas, de décrypter la conjuration des imbéciles : « Et s’il n’y avait jamais eu d’avion AF 447 ? Et si tout ça n’était qu’une machinerie, un complot ? Ce ne serait pas la première fois n’est-ce pas ? ». A ces prophètes de pacotille, un anonyme de leur répondre d’un sérieux étouffant : « Moi je pencherais plutôt pour des envahisseurs venus de l’espace. Cet avion ne s’est probablement pas écrasé mais a bel et bien été CAPTURE !!! Ils sont là, à nos portes !!! aux armes !!! Aaaaa ».
A tout seigneur, tout honneur, Jibe de nous écrire de la tour de contrôle de Roissy, et de nous éclairer de sa science aéronautique : « Il y a deux raisons fondamentales à ce crash : 1/ Effectivement un problème de procédure : on ne devrait jamais se mettre en pilotage automatique 2/ Le talon d’Achille de tous les avions, que le culte de l’électronique a fait oublier au point que l’on se repose sur un dispositif vieux de deux siècles : le tube de Pitot ». Pitot-yable.
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