Didier Tourancheau, ancien de la CFDT et ex-DRH de « Libération », puis de Radio-France, se présente sous les couleurs de l’UMP dans la commune du Var aux prochaines municipales. C’est l’ouverture, vous dit-on..
Didier Tourancheau, ancien responsable du service juridique parisien de la CFDT, passé DRH à Libération, est aujourd’hui la tête de liste UMP, pour les municipales à Sanary, petit port varois. Drôle de conversion et reconversion… L’intéressé semble l’assumer sans souci, sur l’air de : « Ma vie est faite de contradictions et de coups de folie ».
Le parcours en diagonale n’est pas banal. Présenté dans le journal Stratégies comme un « ancien gauchiste, élevé chez les jésuites, fils d’un ouvrier et d’une aristocrate », Tourancheau, 54 ans, vit et travaille à Paris. Mais il se voit pourtant bientôt maire à Sanary. A mi-temps ? Tiers-temps ?
Son parachutage ne fait pas que des « lou ravis ». L’UMP Alain Bovero vient, d’ailleurs, de quitter sa liste en dénonçant son chef de file et « son absentéisme fréquent du fait de ses activités professionnelles à Paris ». Tourancheau, lui, justifie sa candidature en extirpant d’une boîte à chaussures de vieilles photos de famille illustrant une « enfance et adolescence à Sanary ». En guise de projet, Tourancheau appelle à « l’union » autour d’une « liste transpolitique » (sic).
Ce qui ne prouve pas qu’il n’a pas d’idées. A Libération, les syndicats n’ont pas oublié qu’il fut le « promoteur de la précarité, des CDD à répétition, du recours systématique aux intermittents… ». Tourancheau passe ensuite dans le « service public ». Bref séjour à l’Ecole supérieure de journalisme de Lille, avant de rallier Radio-France, où le boss (centriste) Jean-Marie Cavada le charge de « mettre en place les 35 heures ». II y sera confronté à un long conflit social. Lequel n’entame pas ses aptitudes au saut en parachute – doré - puisque on le retrouve à la présidence de l’AESPA - Association des employeurs du service public de l’audiovisuel - qui regroupe France-Télévision, Radio-France, l’INA et RFI. Un bien joli parcours, du syndicalisme au patronat et du gauchisme à l’UMP.
Tout à fait dans l’air du temps de « l’ouverture ».