Les bouses et les enivrantes mélodies, c’est dans le podium musical du Bakchich dominical.
The Courage Of Others
Ceux qui pensaient que Trials Of Van Occupanther (2006) était Le chef-d’oeuvre de Midlake s’étaient fourré le doigt dans l’oeil. Bonheur ! A la tête de Courage Of The Others, les cinq Texans confirment leur don inné pour bâtir des mélodies pop-folk dignes de Neil Young. Si les vocalises bouleversantes de Tim Smith n’y sont pas étrangères, des guitares boisées et des violons élégiaques se chevauchent en arabesques sublimes. Lumineux et spectral à la fois, ce troisième est de ces petites merveilles qui donnent envie de flâner en forêt.
Tourist History
Ca démarre très fort : une batterie à ressorts, des guitares énervées mais toujours cristallines, une basse du diable, des sinters espiègles et un timbre fiévreux. Signés chez Kitsuné (le label parisien qui a révélé Klaxons et Hot Chip), les Irlandais de Two Door Cinema Club ne cesseront dès lors de jouer à saute-moutons entre électropop mélodieuse et post-punk rageur. La simple écoute de l’imparable single Something Good Can Work suffit à nous faire tomber raides dingues de ce trio de jolis garçons.
Une Vie Saint-Laurent
Quand un dandy pop s’attaque au parangon de la haute-couture française… Deux ans après le décès d’Yves Saint-Laurent, Alain Chamfort retrace en seize chansons son existence romanesque. Sa naissance à Oran, son homosexualité, la guerre d’Algérie, son engagement féministe, jusqu’aux paillettes de la consécration… Ecrit par Pierre-Dominique Burgaud (Le Soldat Rose), arrangé de cordes et de cuivres, ce bel album doux-amer évoque un conte moderne. YSL n’aurait pu rêver testament plus élégant.
Le premier clair de l’aube
C’est marrant, dès que Tété ouvre la bouche, l’image du druide bâillonné dans Astérix nous vient systématiquement à l’esprit. Quand le chanteur franco-sénégalais ne surjoue pas les soulmen (de supérette) ou les folkeux (du dimanche), ses textes rasent (les pâquerettes). Son quatrième album Le Premier Clair de l’aube fait des clins d’oeil à Keziah Jones ou Bob Dylan, mais évoque a contrario la musique du dispensable Corneille. Une certitude, cependant : si Tété chantait en anglais, ce serait sans doute moins pire, voire pas mal.
This Is It
Cinq mois après son carton en salles, le documentaire de Kenny Ortega sur les répétitions de la dernière tournée du "Roi de la pop" déboule en DVD et c’est pas joli joli. La réalisation de This Is It frise le cheap malgré quelques instants de grâce scéniques et les interviews du staff n’ont aucun intérêt. Monté à la va-vite car business si business, cette superproduction nous révèle un Bambi limite zombie. Il a beau se démener comme un beau diable sous les projecteurs, rien ne transparaît derrière le masque de cire. Présage troublant d’une fin imminente.