Sur une mystérieuse planète, baston géante entre une bande de tueurs et des aliens rastas. Robert Rodriguez organise le massacre et compte les points.
C’est l’histoire d’une longue dégringolade. Et d’une renaissance. En 1987, John McTiernan goupille Predator, une série B de commando qui se métamorphose au bout d’une heure en film de SF avec gros monstre baveux. Avec Schwarzenegger en vedette, Predator est une tuerie supérieurement mise en scène, ponctuée de répliques hilarantes et de séquences anthologiques. Mis en chantier deux ans plus tard, Predator 2 est un naufrage, tout comme les nanars de 2004 et de 2007, où des producteurs futés ont couplé le Predator à un autre E.T. pas gentil, Mr Alien himself. Histoire de relancer la franchise, le bébé est refilé en 2009 à Robert Rodriguez. Capable du meilleur (Sin City) comme du pire (Spy Kids), Rodriguez s’occupe de la production, tourne dans ses studios texans et engage le cinéaste Nimród Antal, auteur de Blindés. Néanmoins, Predators porte la griffe Rodriguez : un scénario bordélique (pondu par Rodriguez il y a une quinzaine d’années) mais shooté à l’action, des emprunts multiples (à l’original de McTiernan, à la série Lost…), un casting de seconds couteaux, une image crade.
À l’arrivée, Predators cogne fort. Très fort. Rodriguez est un amateur de BD et son film fonce comme un comics outrancier et teigneux. Le pitch est simplissime : une bande de tueurs et de mercenaires est parachutée sur une mystérieuse planète pour une partie de chasse organisée par les Predators. Il y a le colosse russe, le psychopathe, le rebelle de Sierra Leone, le trafiquant mexicain vérolé et Adrien Brody dans le treillis de Schwarzy. Cherchez l’erreur ! Rodriguez aime la SF, le gore, la baston, le rock’n’roll, et signe un film de fan pour les fans, pas un de ces trucs tièdes conçus sur ordinateur par des spécialistes du marketing. Plus fort, il refuse le tout-numérique et fait réaliser les effets spéciaux sur le tournage. Les extraterrestres rastas sont donc des cascadeurs en combinaison en plastoc (conçues par KNB), d’où un surplus de chair et de réalisme lors des affrontements titanesques. À quand le prochain épisode, les gars ?
Predators, de Nimród Antal, avec Adrien Brody, Alice Braga… En salles le 14 juillet.
Toy Story 3 de Lee Unkrich
Tous les étés, Pixar revient avec un nouveau film et, quasiment à chaque fois, nous file une claque en images de synthèse. Quinze ans après l’original, voici les nouvelles aventures de Buzz et de Woody, écrites par le scénariste de Little Miss Sunshine. C’est visuellement splendide, drôle et incroyablement mélancolique. Le meilleur épisode de la série ?
Tamara Drewe de Stephen Frears
Avec son humour vachard, Stephen Frears adapte la BD de Posy Simmonds publiée en Angleterre dans le Guardian et par Denoël en France. C’est hilarant, frais, champêtre. Avec l’excellente Gemma Arterton (allez voir la Disparition d’Alice Creed), le bonheur est vraiment dans le pré.
L’Autre monde de Gilles Marchand
Présenté à Cannes, l’Autre Monde est l’un des plus beaux nanars de l’été, crétin et prétentieux. Derrière la caméra, Gilles Marchand, réalisateur de Qui a tué Bambi ? C’est tout dire… Ici, il s’attaque à la réalité virtuelle et raconte l’histoire d’un ado marseillais plein d’hormones, entre ses séances de drague sur la plage et un jeu en réseau, le Black Hole (ouh là…), où il fait la connaissance d’une femme à la recherche d’un partenaire pour mourir. Sur fond de thriller, Marchand nous assène son message important – Internet, c’est dangereux – et filme sous toutes les coutures la pas très convaincante Louise Bourgoin. À fuir.
Repo Men de Miguel Sapochnik
Forest Whitaker et Jude Law récupèrent des organes dans le corps de mauvais payeurs. Même en DivX, impossible de regarder en entier cete tbêtise gore régressive