Chaque semaine, Jacques Gaillard ouvre son dico perso et taille un costard aux mots à la mode.
Quand on est polonais, cul-bénit, grand inquisiteur et copain du pape, on ne devrait pas avoir peur de prendre un avion présidentiel à l’heure de la messe. Sauf à dire que Dieu n’existe pas, ou alors, pas celui des Polonais, ou alors, à la différence des enfants de choeur irlandais, ses voies sont vachement impénétrables. Le divin chef d’un pays où il faut un certificat de baptême pour passer son CAP de médecin ou son doctorat de plombier, devrait au moins pouvoir se fier à sa religion totalitaire ! Remarquez, la Grèce, elle, est orthodoxe à donf, mais pas ses finances. Et je ne dirai pas que les bousculades meurtrières de La Mecque ou les séismes d’Indonésie font mauvaise pub au prophète, pour ne pas passer pour un islamophobe. Mais je le pense.
J’en ai marre des phobies. Marre d’être papophobe si j’écris que, voyant sans sourciller que seuls ses prêtres pratiquent encore régulièrement le jeune pendant le carême, notre berger allemand – je veux dire : notre pasteur germanique, qui met la capote à l’index comme un vrai gland – est trop peu pédophilophobe. D’être homophobe si j’estime que la Gay Pride arrive, en matière de mauvais goût et de musique nulle, juste après le défilé du carnaval de Nice, ou qu’il est tout de même un peu contrariant de voir l’hétéro refoulé de certains bars du Marais à peine plus poliment que Mohamed du Macumba. D’être judéophobe parce que le mur anti-Arabes me révulse, anglophobe les jours de Grand Chelem, claustrophobe quand je redoute la panne de l’ascenseur social, hexakosioihexekontahexaphobe tous les 666 du mois, et triskaidekaphobe le 13.
Qui n’a pas sa phobie ? Normal, on n’arrête pas de nous faire peur : peur de la crise, de la dette, du chômage, du cancer du côlon, du réchauffement climatique, des radars, de la censure, des inondations, de la rumeur, et même, pour rire, de la grippe mexicaine. Bref, si, vous aussi, vous êtes sarkophobe, rassurez-vous : c’est moins pire qu’être sarcophage.
D’être homophobe si j’estime que la Gay Pride arrive, en matière de mauvais goût et de musique nulle
Ah, je vois ce que c’est. La tech ne passe toujours pas hein ? Ca se reconnait tout de suite à "musique nulle". Je me demande bien qui trouverait un lien entre votre dégout pour la techno et les homosexuels… Ah mais si, bon sang !! Tous les homos aiment la techno bien sûr !! Détestez, monsieur, détestez donc. Vous n’êtes pas quelquechoseophobe, vous vieillissez, tout simplement. Joffrin et Barbier ont de beaux jours devant eux avant de voir venir la "nouvelle vague" d’éditorialistes.
Cdlmt
Désolé, mais en ce contexte festif, j’ai entendu aussi des reprises de Claude François et ses magnolias d’Alexandrie, Dalida et Gloria Gaynor, Le Beau Danube Bleu et Yvette Horner (mais oui !) : de quoi me rajeunir, alors que je croyais que ce répertoire était réservé aux noces et banquets des abonnés à Temps libre…Du second degré ? C’est toujours ce qu’on invoque en cas de mauvais goût, mon cher !
Vous auriez préféré que j’écrive : "A la Gay Pride, seule la musique est bonne ?" Et pourquoi interdire de trouver la techno pauvre et chiante, s’il est de bon ton de comparer Bach à une machine à coudre ? Liberté, liberté chérie, que d’interdits on balance en ton nom !
Du reste, la techno (qui n’est pas estampillée gay) est déjà périmée,vous ne le saviez pas ? Faut sortir, pépère ! Allez par exemple au Carnaval de Nice : vous verrez comme c’est ressemblant…