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Mot pour mot : AUTODAFÉ

ça brule / mercredi 7 octobre 2009 par Jacques Gaillard
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AUTODAFÉ : n., m., destruction par le feu.

J’exagère : on n’en est pas à brûler les manuels scolaires, mais déjà certains inspecteurs « littéraires » de l’Educ’Nat dénoncent l’emploi de livres en classe. Au profit des T.I.C.E., ou Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Education. Beautés de l’acronyme et du néologisme : avec les EAO, (Enseignements assistés par ordinateur ), en maniant un « didacticiel », le maître peut disposer d’un « exerciseur ». A lui de bricoler « son » cours à partir des « ressources ». Certains le font avec talent, d’autres ouvrent ces « dossiers » comme des boites de conserve : tant pis.

On peut penser que, vu leur âge, les Inspecteurs généraux ont découvert l’écran et la souris vers la quarantaine et s’émerveillent encore de cette magie, d’où leur engouement. Hélas, pour les élèves, l’excitation de la bécane est périmée depuis leurs quatre ans. Mais il faut que l’école s’ouvre sur le monde comme la passoire sur l’eau des spaghettis et sorte, d’un pas décidé et décisif, de la galaxie Gutenberg. En faisant, du coup, de économies : on conseille aussi de télécharger les textes d’avant 1930, pour ne pas engraisser un éditeur en achetant un livre de poche ! quelle classe !

Bouquins émissaires

Fini, la polémique sur l’idéologie du manuel d’histoire ! L’Académie de Perlimpinpin, a bricolé un topo irréprochable sur la Guerre froide. Avec une « autoévaluation » façon quiz à la fin, pour savoir qui a gagné. Bref, un chapitre de manuel, sauf qu’on ne peut pas voir en même temps sur l’écran le document (scanné ici ou là, sans droits…) et les questions qui vont avec. Fini, l’usure des doigts à tourner les pages (certains pervers aiment les livres parce qu’on peut revenir en arrière et les feuilleter) ! Fini, pour Enzo et Léa, le plaisir d’ouvrir, le soir, leur bouquin de géo ou de latin au delà de la leçon du jour. Là, on allume, on regarde, on éteint. Et on rentre chez soi mater Secret Story, pour polir sa syntaxe sur le même medium (qui est le message, disait McLuhan).

Pour des miliers de jeunes, l’école est le seul endroit où ils prendront un livre en main. Les manuels servent aussi à cette découverte. Déjà, l’empilage des photocopies volantes au lieu d’un bon gros Lagarde et Michard avait miné l’idée qu’un livre, cela se garde et se relit. Là, on sauve des arbres, mais on valide l’addiction à la lucarne qui met sur le même plan Lara Croft et La Princesse de Clèves, avec un net avantage à Lara Croft. Pire qu’un autodafé : un suicide - les livres au feu, et les maîtres au milieu, dit la chanson.

Voir en ligne : In Bakchich Hebdo n° 3 du 7 octobre 2009

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