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Mot pour mot : POTIMARRON

mot de tête / mercredi 30 septembre 2009 par Jacques Gaillard
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Potimarron : « petite courge orange » (Le Robert)

Je veux parler de ce légume célébré par les babas cool comme le symbole de la nourriture non polluée et non polluante cultivée à l’ancienne, sur compost fait maison, dans un jardinet gorgé de purin d’ortie. Le potimarron tourne le dos à l’industrie, à l’agriculture intensive, à la frénésie urbaine, aux grandes surfaces et aux gaspillages pharmaceutiques car, sous son goût paradoxal de châtaigne, il recèle des oligo-éléments salutaires et orientaux.

J’écoutais un des porte-parole de l’écologie politique vanter cette cucurbitacée, après avoir défendu la sarkotaxe carbone et crucifié les éoliennes (« not in my backyard » se dit en écololangue : « des éoliennes, ah que oui, mais pas dans ma Région »). Un air de vieux Larzac passait sur le débat. On entendait pousser les barbes et se tisser les ponchos occitans dans la yourte de Seine-et-Oise entièrement isolée au carton recyclée. Le socialiste du débat renchérit alors en clamant son goût pour les carottes anciennes. Le même jour, deux usines fermaient.

Taxe carbone, Grenelle(s) de l’Environnement, Sarkozy fait fort : la Gauche ne parle plus que de ça. J’exagère à peine : sans évoquer les flirts écologiques exhibés aux raouts du PS, quand on relit le discours de Mme Buffet à la Fête de l’Huma, on peine à imaginer qu’il a pour contexte 2,5 millions de chômeurs. Le tandem pollueurs-payeurs a remplacé l’exploitation de l’homme par l’homme, l’écologie prime sur le social, il est davantage question de carbone et d’énergies propres que d’emplois et de salaires décents. Mais comment feront 8 millions de pauvres pour isoler correctement leur toit ? Déjà, changer les six petites ampoules du lustre de Mamie leur coûte 70 euros. Quid, si on les force à jeter leur vieille chaudière au fuel , puis leur vieille mobylette à deux temps, si utile pour aller pointer au chômage (ou balancer les anciennes ampoules gaspilleuses dans un dépôt ad hoc à onze Km de chez eux) ? N’ont qu’à acheter un vélo électrique et une pompe à chaleur, on leur fait remise de 240 euros…

On devrait pouvoir rêver au grand soir d’une société écolo-vertueuse sans oublier les petits matins difficiles des victimes sociales de la crise. La gauche rose ou rouge, c’était un peu fait pour ça : bientôt, la « gauche potimarron » parlera du travail comme d’une énergie fossile et des travailleurs comme des alliés objectifs du trou de la couche d’ozone. Au risque de vérifier, par sa dégringolade, le proverbe de ma grand-mère : « A la descente, toutes les courges roulent… »

Voir en ligne : In Bakchich Hebdo n° 2 du 30 septembre 2009

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