« Bakchich » poursuit sa saga sur les médias. Alors que Laurent Joffrin s’est récemment illustré dans la polémique qui opposait Philippe Val à Siné, retour sur le patron de « Libération », immense journaliste barbichu que le monde nous envie pour sa prestance et sa sagacité.
Article publié le 26 octobre 2007
Qu’on se le dise : Libération est un journal indépendant. Le directeur, Laurent Joffrin, l’a réaffirmé avec force à l’occasion de la sortie d’une nouvelle formule, le 15 octobre. Les Français n’ont pas peut-être compris l’ampleur de la révolution menée par Joffrin à la tête du quotidien fondé par Sartre et contrôlé aujourd’hui par Edouard de Rothschild. Or, Laurent le Magnifique est l’incarnation même du professionnalisme dans le milieu. À la tête de Libé puis au Nouvel Observateur de l’intraitable Claude Perdriel puis de nouveau à Libé, notre ami n’a cessé de donner des preuves de ce professionnalisme. Un exemple ? Alors que les médias ont mauvaise presse – comme le confirme un sondage publié par Libé (16/10) -, Libé se lance dans l’organisation d’un concert contre l’amendement ADN.
C’est tellement ringard de publier des enquêtes et des analyses pour expliquer en quoi ce projet de Super Sarko est dangereux. C’est plus fun de réunir des people et des politiques sur une scène. Un autre exemple ? L’affaire Cécilia, Sarkozy bien sûr. La dame, comme chacun sait, a finalement obtenu le divorce. Bakchich annonçait ici même, le 3 octobre, que c’était en cours. Vive réaction de Laurent le Magnifique, qui n’hésitait pas à tonner le lendemain, dénonçant ces sites Internet qui colportent des « rumeurs » et utilisent le conditionnel. Problème : quand L’Est Républicain, un vrai journal en papier, rapporte ensuite que l’annonce du divorce est imminente, Libé n’est pas le dernier à saisir la balle. Il titre sur son site : « Les Sarkozy auraient matérialisé leur séparation ». Alors Joffrin, on utilise le conditionnel dans un grand quotidien comme le tien maintenant ? Le jour du communiqué officiel, Libé n’hésite pas à consacrer cinq pages à l’affaire, dont la une sous le titre « Desperate Housewife ». Et notre ami de reprendre ses habits de donneur de leçons : un journal publie des informations et non des rumeurs. Bien, Laurent, on le recopiera cent fois.
On a compris, le professionnalisme de Laurent Joffrin s’adapte aux circonstances. Ancien militant des Jeunesses socialistes, il a découvert la modernité. Il n’a cessé de multiplier les allers et retours entre le quotidien fondé par Sartre et le Nouvel Obs avant d’être placé à la tête du premier par Edouard de Rotschild, militant de gauche bien connu qui passait ses vacances avec un certain Nicolas Sarkozy il n’y pas si longtemps.
Les mauvaises langues assurent que Joffrin est allé à plusieurs reprises diriger l’hebdo de Perdriel pour gagner un peu d’argent. C’est mesquin. D’abord, Laurent le Magnifique ne cherche que la vérité journalistique. Ensuite, avec Rotschild, il n’aura plus de problème de fin de mois.
Il reste cependant un homme de gauche – c’est lui qui le dit mais il est permis de penser que c’est une rumeur. Il veut moderniser la gauche. Quelques mois avant la présidentielle, il a d’ailleurs publié un livre titré « La gauche Bécassine » pour expliquer que le PS devait se moderniser. Il a monté aussi un club avec des patrons qui se disent de gauche pour réfléchir. Il ne dédaigne pas animer à l’occasion des colloques. Sans doute par amour des débats.
En attendant, il veut moderniser Libé qui a adopté une nouvelle formulé il y a peu. Libération « a toujours été un journal résolument moderne, accompagnant les changements de la société » a dit notre ami au Monde (5/10) avant d’ajouter « Libération doit être une sorte de laboratoire d’avenir, un journal qui diffuse de l’énergie plus que de l’angoisse, avec un ton plus simple, plus généreux, plus ouvert, plus optimiste ». À force d’être moderne, notre ami marche sur les traces de feu Marcel Dassault, qui voulait faire un journal de l’actualité heureuse.
Lui comme d’autres font partie de cette "gauche" dite caviar et qui est en réalité à droite (je reste persuadé que ces gens là votent Bayrou lorsqu’ils sont seuls devant l’isoloir). C’est grace à des gens comme ça ( sans grande moral) que quelqu’un comme Besancenot à toutes ces chances de réussir et c’est tant mieux. Qu’ils continuent (cela fait bien 15 ans que je n’ai plus acheté libé)
malcom