Pour tout connaître de la foisonnante richesse de la B.D. japonaise.
« Ce qui a enchanté les lecteurs dès la naissance de [Dragon Ball] en 1984, c’est la représentation graphique d’un concept japonais traditionnel, le ki, l’énergie vitale, dans la technique du kame-hame-ha, ou projection d’un gros faisceau terminée par une sphère, capable de foudroyer les plus forts des adversaires », explique, avec une rigueur toute scientifique, Dico Manga, le dictionnaire encyclopédique du la bande dessinée japonaise. Fort de quelques 1500 entrées, l’imposant ouvrage contient d’abord une liste quasi-exhaustive de la bande dessinée japonaise publiée en France. Qui traite donc aussi bien des chouchous de la critique comme Jiro Taniguchi, révéré par les occidentaux grâce à un mode de narration relativement proche des standards franco-belges, que d’Akira Toriyama et son Dragon Ball, décrié jadis comme série animée par ignorance et dont le dictionnaire rappelle la foisonnante richesse.
Avant chaque notice, une série de pictogrammes renseignent sur le genre et le public visé, un outillage indispensable tant les oeuvres concernées appartiennent à un marché ultra segmenté ; il permet aussi de donner un contexte aux entrées les plus succintes.
Mais si mangas et auteurs constituent l’essentiel des occurrences, le dictionnaire contient aussi nombre de termes de la culture japonaise, de la cuisine à la religion en passant par la politique. Parce que le spectre recouvert par la bande dessinée nippone est très vaste, il est utile de définir aussi bien « kawai » — mignon — un mot qui apparaîtra souvent dans les séries pour filles (shôjo) — que « ki », l’énergie cosmique mentionnée plus haut dans l’extrait de la notice de Dragon Ball.
Plusieurs encadrés thématiques complètent cet ensemble, sur la représentation du corps dans le manga, la violence ou l’animation. Cet ajout contribue à donner à l’ouvrage, en plus de ses vertus de guide précis et pointu, la possibilité d’être parcouru en flânant, en sautant d’entrées en entrées par le jeu des astérisques — elles signalent, dans chaque notice, qu’un terme est défini ailleurs. On pourrait regretter une mise en page un peu technoïde qui reprend les codes pas toujours heureux des traductions françaises, mais le principal est là, et fort riche : une profusion d’illustrations, presque autant que de notices.
À conseiller aux férus de phylactères asiatiques, qui verront là un guide et une référence, et aux enthousiastes néophytes de cet univers, qui y trouveront nombre de points de départs et de voies possibles pour leur exploration.