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CULTURE / Jeux vidéo

Jack Black au pays du heavy metal

Brütal Legend / samedi 31 octobre 2009 par Camille Grandjean
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L’auteur culte Tim Schafer livre une ode au heavy metal avec la complicité de l’acteur Jack Black.


- T’as pas l’impression parfois d’être né à la mauvaise époque ? T’aurais pas aimé naître avant, genre quand le rock, c’était encore dans les tripes ?

- Genre les années 70 ?

- Non avant ça, genre le début des années 70.

Il y a des jours où ceux qui ont connu ou découvert le jeu vidéo dans les années 80-90-c’est-à-dire avant qu’il ne devienne l’industrie qu’il est aujourd’hui - pensent exactement la même chose.

Ils se remémorent avec nostalgie une époque où les jeux pouvaient se permettre de prendre davantage de risques créatifs, où des créateurs sortis de nulle part pouvaient laisser libre cours à leur imagination débridée sans qu’un responsable marketing ne leur explique que le positionnement du jeu risquait de ne pas être clair pour le cœur de cible.

Tim Schafer appartient à cette race quasiment éteinte, celle des créateurs de l’âge d’or qui sont parvenus à préserver tant bien que mal leur liberté créative malgré les importants bouleversements subis par l’industrie. Il est indiscutablement un véritable auteur possédant un style immédiatement identifiable, mélange de poésie et d’humour absurde ancré dans des univers décalés, et créateur ou co-auteur de jeux cultes ("The secret of Monkey" "Island", "Day of the Tentacle") ou de chef- d’œuvres injustement ignorés ("Grim Fandango", "Psychonauts").

Fan de heavy-metal depuis son adolescence, Tim Schafer avait toujours rêvé de réaliser un jeu à la gloire de son genre musical préféré, c’est désormais chose faite avec "Brütal Legend".

Il était une fois le Heavy Metal

Eddie Riggs, interprété par Jack Black, est un roadie. Suite à un tragique accident, il est transporté dans le passé où il découvre une humanité tenue en esclavage par des démons dont il devra briser le joug grâce pouvoir légendaire du heavy metal. De l’aveu même de Tim Schafer, l’idée directrice était de faire évoluer le joueur dans un monde tout droit sorti des pochettes de disques de heavy metal et créer ensuite un gameplay adapté à l’exploration de cet univers.

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Sur le premier point, l’objectif est parfaitement atteint. A pied ou au volant d’un hotrod, "Brütal Legend" offre la possibilité au joueur d’explorer un monde ouvert accompagné d’une bande son rassemblant 150 morceaux classiques du genre.

Des ruines de cathédrales gothiques sorties d’un album de Black Sabbath en passant par des plaines desquelles émergent de monumentales guitares de pierre comme autant de reliques d’un passé glorieux, "Brütal Legend" invoque toute l’imagerie du métal avec à la fois un profond respect pour ses codes et une conscience aigüe du kitsch de son barnum.

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Le jeu va même plus loin en faisant de la musique et des musiciens un élément clé du gameplay : le joueur doit jouer des solos pour accomplir certaines actions et se retrouve à plusieurs reprises assisté dans sa tâche par Lemmy de Motorhead et Ozzy Osbourne pour ne citer qu’eux.

Sur le plan de la direction artistique, "Brütal Legend" est une véritable réussite une ode vivante et vibrante au heavy metal. Malheureusement, il est difficile d’être aussi enthousiaste vis-à-vis de ses mécanismes de jeu.

Un mélange bâtard

"Brütal Legend" se compose de trois gameplay différents :

- 1/3 de beat’em up bourrin où Eddy massacre ses adversaires à la hache ou grâce aux pouvoirs de sa guitare à la mode "God of War"

- 1/3 de conduite arcade avec un mélange de course, de missions d’escorte et de combats automobiles avec en prime, la possibilité de customiser son engin (armes, armure, peinture etc…)

- 1/3 jeu de stratégie avec construction de base, recrutement d’unités et récolte de ressources avec la possibilité pour Eddy d’intervenir directement dans le combat en mode beat’em up

Le problème, c’est que de cette variété de gameplay découlent trois expériences de jeu qui sont satisfaisantes mais déjà vues pour le meilleur et totalement frustrantes pour le pire.

La partie stratégie appartient à cette dernière catégorie avec son manque de lisibilité dans l’action et une complexité davantage due à des erreurs de design (absence de mini-map, explications sommaires) qu’à une réelle profondeur stratégique.

Compte tenu de ces défauts, il est d’autant plus regrettable que ce soit cette partie du jeu, plutôt ratée, qui constitue l’intégralité du mode multijoueur.

Il est donc difficile de recommander Brütal Legend, même aux publics pour lesquels il semblait tout désigné : les fans de metal trouveront une glorification totalement jouissive de leur musique préférée mais risqueront d’être sérieusement frustrés par l’expérience de jeu, les fans de Tim Schafer quant à eux seront emballés par le concept et la qualité de la direction artistique mais seront profondément exaspérés par un gameplay bancal et une durée de vie courte (8 heures environ).

Sur le papier, Brütal Legend avait tout pour être le nouveau petit chef d’œuvre. Dans la réalité, c’est une œuvre brillante dans son écriture et grisante dans sa liberté mais qui nécessite qu’on lui pardonne beaucoup trop de défauts pour commencer à être appréciée.

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Brütal Legend

Développé par Double Fine et édité par Electronic Arts

Disponible depuis le 15 octobre sur Xbox 360 et Playstation 3

Prix de vente : 70€

C’est pour vous si vous avez aimé : Giants : Citizen Kabuto, Psychonauts, Black Sabbath, Motorhead, Motley Crüe


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