Sarko aime avoir les journalistes avec lui. Mais quand l’un d’eux déplaît, il le lui fait savoir, avec parfois une étonnante violence.
Deuxième épisode du feuilleton de Bakchich sur les relations amour-haine entre Sarkozy et les journalistes. Avec, cette fois, une arme utilisée par notre président pour crucifier l’auteur d’un article hostile ou déplaisant : l’index vengeur !
C’est un journaliste du Nouvel Observateur, Hervé Algalarrondo, qui s’est pris la menace en plein front. La scène s’est déroulée au mois d’août 2006, lors d’un déjeuner de l’université d’été de l’UMP, à Marseille. Le journaliste entamait son dessert en compagnie de quelques membres du grand parti de droite, quand il vit Sarkozy, se promenant de table en table, faire soudain un détour et se diriger vivement vers lui.
Quelques temps auparavant, Algalarrondo avait signé un article où il mettait en parallèle la « rupture » politique de Sarko et la période où celui-ci vivait avec Cécilia sa « rupture sentimentale ». Sarkozy en était fou de rage et on pouvait penser qu’en approchant le journaliste, il n’allait pas lui remettre un bouquet de violettes.
En effet : parvenu à la table, Sarko se plante devant Algalarrondo et tend l’index sur lui. Ce qui, déjà, jette un froid.
Mais ce qui refroidit vraiment la table est moins ce geste menaçant, que la phrase envoyée au bout de cet index. Des paroles qu’un ministre de Villepin, qui mangeait son dessert près d’Algalarrondo, ne manquera pas de commenter, une fois Sarkozy reparti.
Qu’a dit Sarko au journaliste ? Et qu’a pensé le ministre du gouvernement Villepin ? Pour le savoir, cliquez (de l’index) sur la vidéo.
Pour voir l’épisode précédent, cliquez ci-dessous :
Un journaliste déjeune deux jours de suite donc avec des ministres, à l’université d’été de l’UMP (donc vraisemblablement au frais de l’UMP)… Pourtant il doit connaitre la déclaration des devoir et droits des journalistes.
Jouons à trouver les erreurs :
[1] respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public à de connaître ;
[2]défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique
[3]publier seulement les informations dont l’origine est connue ou les accompagner, si c’est nécessaire, des réserves qui s’imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et les documents
Si il ne s’autocensure plus depuis le jour du doigt cela revient à dire qu’il n’a donc auparavant pas respecter ses devoirs de journalistes…
[4]ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents
[5]s’obliger à respecter la vie privée des personnes Affaire SMS (selon Guillaume Malaurie et Michel Labro il s’agit d’un SMS confidentiel, la méthode déloyale ne doit pas être très loin…)
[8]s’interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation, les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque avantage en raison de la publication ou de la suppression d’une information
Prendre le risque de ne plus manger avec ses "amis" ?
[9]ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs
Juste pour rire…
Je ne suis pas un pro-Sarkozy (en plus quelle violence que ce doigt de la part de quelqu’un qui n’a pas du apprécier un article le concernant directement Sarkozy secret)mais c’est plutôt l’attitude de ce journaliste qui me sidère. Comment peut on en appeler à des grands principes après cela…