Chaque semaine, Jacques Gaillard plonge dans son dico perso et rhabille les mots à la mode.
Un jour, il faudra qu’on m’explique ce que c’est que l’« écologie ». Une bonne fois pour toutes – j’insiste sur ce point car le mot me semble recouvrir des réalités tellement variables, en politique, qu’on peut se demander s’il signifie désormais quoi que ce soit de stable. Et c’est bien ce qui fait son succès, apparemment : quand l’un vote pour la sauvegarde des salamandres en zones humides, l’autre pour le refroidissement de la planète, le troisième parce qu’il avait vingt ans en 68 comme Cohn-Bendit, le quatrième pour emmerder la droite et la gauche, le cinquième parce que Bayrou l’a déçu et le dernier parce qu’Éva Joly lui rappelle des vacances en Scandinavie, forcément, ça fait un tas de voix. Europe Écologie, c’est ce tas, finalement pas si vert que ça.
Et avec ça, on fait quoi ? Le coup du « gouverner autrement », on a déjà donné, c’est comme « changer la vie », cela manque de sémantisme dense. Sinon, critiquer les paradis fiscaux, pister les OGM et minauder sur la burqa, tout le monde peut le faire, pas besoin d’être vert sapin. Ah, c’est des djeuns ? T’as vu le millésime de Dany et d’Éva ? de Lipietz ? de Mamère ? Et où est l’écologie dans tout ça ? Si j’ai bien compris, ces gens ne sont même pas foutus de s’accorder sur l’intérêt des éoliennes et ils se bousculent pour tirer la queue du Mickey de l’Élysée…
D’accord : Bernadotte, né à Pau, a été roi de Suède et même de Norvège. Mais Bernadotte avait la bénédiction de Napoléon. Impérial, le Dany : hier, il déboulonnait le doyen de Nanterre et, maintenant, il désigne sa prétendante au trône, laissant Cendrillon Duflot faire le ménage et descendre les poubelles (triées) tous les soirs ! L’oracle a pondu son oeuf : Gro Éva Joly est l’étoile polaire qui manquait à la politique française. C’est foutu pour Line Renaud et Penélope Cruz ! Dis voir, Dany, si on vous refile Copé ou Villepin, qui ne rêvent que de présider quelque chose, tu nous les cases en Norvège ?