Le terrifiant leader de l’ultra gauche, Julien Coupat et ses ruptures de caténaire, restera en prison. La Cour d’Appel a une nouvelle fois rejeté sa demande de remise en liberté. Mais le parquet ne s’est donc toujours pas calmé sur son cas…
Papier publié le 30 janvier 2009
Depuis le 15 novembre 2008, la France n’a plus peur. L’ennemi public n°1 dort à la prison de la Santé. Et ses rêves de saper les fondements de la société moderne et civilisée avec lui. Mais ce 30 janvier, un frisson parcourt la République. Julien Coupat, leader de l’effrayante « cellule invisible » soupçonné d’avoir endommagé des caténaires de la SNCF, fait appel de sa détention pour « terrorisme ». Brrr ! Quel effroi. L’ultra-gauche, la hantise de Michèle Alliot-Marie depuis son arrivée à l’Intérieur pourrait voir cet héritier en puissance d’action directe libéré. Et faire régner à nouveau la terreur et les retards sur les rames et parmi les usagers des transports en commun.
Bakchich noircit un peu le tableau, voire exagère ou sombre dans la parano. Peut-être, mais toujours moins que le magistrat qui a refusé la remise en liberté du redoutable activiste de Tarnac, le 23 décembre 2008.
En effet, le maintien en détention provisoire du petit Coupat était à l’époque d’une nécessité. Il s’agissait « d’empêcher une pression sur les témoins et une concertation frauduleuse entre la personne mise en cause et les coauteurs et complices », s’enflamme le magistrat, dans l’arrêt de cour d’appel que Bakchich s’est procuré.
Et puis, ce petit jocrisse aux idées rouges, risquait de remettre le couvert. Et la justice se devait de « prévenir le renouvellement des infractions et de garantir le maintien à la disposition de la justice de Julien Coupat, profondément ancré dans une logique dévastatrice ».
Enfin, bien sûr, la population, voyant les retards de TGV s’accumuler, était sur le point de sombrer dans la psychose.Le maintien en détention du leader de l’ultra-gauche de Tarnac, allait « mettre fin au trouble exceptionnel et persistant à l’ordre public (…)s’agissant d’une idéologie de destruction cherchant à ébranler les structures de la société par des attaques massives et violentes contre les moyens de communication suscitant une très vive inquiétude dans l’ensemble de la population ».
La barque a été bien chargée.
Depuis, sans pression, le principal témoin à charge contre Coupat et sa bande a perdu un peu de crédit, comme l’a révélé Mediapart. Le garçon serait un brin mythomane.
Les preuves matérielles du délit manquent encore cruellement. Et, comme l’a déjà raconté Bakchich, un ancien commissaire de la DST consulté pour l’occasion parlait plus de vandalisme que de terrorisme pour les actes dont Coupat et sa bande sont inculpés.
Quant au manque « de garanties de représentation offertes » par son entourage familial », la juge a poussé le bouchon un peu loin. Ou s’est mal rencardée. Les parents Coupat habitent toujours dans l’Ouest parisien, du côté des Hauts-de-Seine. Pas bien loin des terres de Patrick Ollier, le compagnon de Michèle Alliot-Marie. Et entretiennent de cordiales relations avec le couple.
Avec ces nouveaux éléments, la Cour d’appel révisera peut-être un peu son jugement. Ou du moins ses arguments…
A lire ou relire sur Bakchich.info
En 2009, la France a des prisonniers politiques dans ses prisons, donc. En 2009, elle se sert de la lutte contre le terrorisme pour incriminer des idées.
Nos dirigeants, qui nous ont habitué en quelques deux années à piétinier les principes généraux du droit et l’organisation institutionnelle du pays, démontrent ici en quoi la présomption d’innocence est morte et enterrée.
Quiconque ne pense pas dans le sens du vent UMP s’expose à des mesures de rétorsion. Vous critiquez la loi Hadopi ? Faites bien attention à qui vous l’écrivez, les amis du Fouquet’s pourraient prendre ce prétexte pour vous licencier. Vous manifestez un peu trop bruyamment au passage de sa Majesté Naboléon ? Hop, vous irez faire un tour en garde à vue (et aurez une pensée pour le pauvre préfet du coin qui vient de perdre sa place). Vous publiez une photo qui déplaît, un article trop peu laudatif, un jouet caricatural ? Procès, procès, procès. Taisez ces propos qu’un narcisse maniaque ne peut souffrir du haut de son fantasme réalisé, depuis le confort de son palais elyséen.
Et donc, si vous avez l’audace, l’impudence d’écrire des livres un peu subversifs ? La cellule antiterroriste, qui s’emmerde ferme malgré la prolifération des menaces islamistes sur l’univers tout entier et surtout ses (trop) proches banlieues, viendra vous punir comme il se doit.
6 mois de prisons pour un dossier totalement VIDE, reposant sur des enquêtes qui ont fait cou blanc, et sur un unique témoignage ANONYME, à propos de la dégradation de caténaires (un acte qui pourrait retarder un train d’au moins 4 heures - le 11 septembre c’est rien à côté) qu’on reproche fort opportunément à un groupuscule d’anars lyriques.
Sarkozy est bien malheureux : il aurait aimé une Fraction Armée Rouge ou un groupe Action Directe pour entretenir un climat de peur et donc un programme sécuritaire (nouveau nom pour "état policier"), mais il n’a que quelques énervés de province sous la main. Qu’à cela ne tienne, on ne recule devant aucune outrance, puisqu’on est de la droite décomplexée : les anars lyriques seront donc traités comme Al Qaeda.
Sarkozy diabolise ainsi l’extrême gauche, comme Mitterrand diabolisait l’extrême-droite dans les années 80 : dans le but de diviser et radicaliser ses opposants, et conserver les coudées franches pendant ce temps-là.
On avait déjà le délit de faciès, installé depuis des lustres dans bien des quartiers de France. La délation "républicaine", prônée par de médiocres pitbulls tels que Frédéric Lefebvre ou Eric Besson, est érigée en devoir moral. Et on voit, avec l’affaire Coupat, que le délit d’opinion est en bonne voie de réhabilitation.
Au terme de son incarcération, Coupat risque d’être remonté comme jamais. On peut légitimement s’interroger sur l’usage qu’il fera de sa notoriété. J’imagine qu’il saura s’en servir contre ses accusateurs, au plus haut niveau.
Ces dirigeants, ces méthodes, cette société droitière, fliquée, nauséabonde, sont purement et simplement excécrables.
l’affaire COUPAT n’est ni plus ni moins que le retour de la détention arbitratire, façon "lettre de cachet" - pour ceux qui ont étudié l’histoire.
Ce n’est pas ce qu’il a fait qui est en cause (au pire un sabotage mais les preuves sont toutes liées au témoignage d’un gros mytho semble-il)mais plutôt ce qu’il pense ; Il pense mal ce brave homme et cela c’est très grave dans notre état sarkosyste post démocratique.
Après il ne faut pas s’étonner des récents troubles de l’ordre public.
Si la loi est injuste et conçue et appliquée pour assurer la domination d’une minorité par la force et l’intimidation, les forces de police sont vécues, bien naturellement, comme des forces d’occupation (injuste) et non des forces de l’ordre (juste).
Personne ne devrait s’en réjouir. Bien sur ça va mal finir…
Terrorisme : l’art de prendre le pouvoir par la terreur. Un art très ancien. En palestine occupée par Rome d’il y a 2000 ans, c’étaient les sicaires : ils poignardaient en pleine rue les fonctionnaires juifs et les soldats romains. En vue de la révolution.Ils ont réussi à libérer Jérusalem, quelques mois. Résultat : guerre et massacres en masse. Dans la Russie des tsars, les communistes ciblaient les réformateurs qui voulaient améliorer le système par la suppression du servage ou l’éducation publique, car ces réformes retardaient la révolution. Ils ont réussi avec Trotsky et Lénine. Résultat : le goulag.
Toujours la même stratégie. Et la même tactique : un noyeau de tueurs, robins des bois vivant dans la clandestinité. Autour, un 1er cercle qui les ravitaille et leur fournit les références des cibles. Et un 2nd cercle qui fait leurs relations publiques, celui des "idiots utiles" (formule de Lénine). Brigades rouges, Action directe, Al Quaïda, l’ETA etc, fonctionnent sur ce modèle. Coupin avait seulement commencé à le bâtir. Et les idiots utiles sont déjà à l’oeuvre : il n’avait(encore)tué personne et il a le droit d’avoir ses idées, non ? Rien de nouveau sous le soleil…
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