Si c’est Nancy j’y vais aussi

Nancy Murillo, sublime panthère noire s’avance sur scène. Sa voix suave résonne, son corps se déhanche gracieusement sur d’endiablés rythmes sud américains. La température monte, la salle s’excite. Les hommes ravalent leur salive. La nuit sera chaude et longue. Elle sera latino. Ce moment, nul besoin de traverser l’océan pour le vivre. La belle, est devenue en l’espace de quelques années l’une des plus éminentes ambassadrices de la culture latino en France où elle propose régulièrement de véritables fiestas.

Pour ceux qui l’ignorent encore, petite piqûre de rappel. Mlle Murillo est née à Cali, capitale mondiale de la salsa, il y a 39 printemps de cela. Plaque tournante du mouvement artistique colombien, la ville voit grandir une enfant douée. « Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être une artiste ! », précise-t-elle comme pour mieux souligner l’évidence de son statut actuel. Mais le talent passe par le travail. La jolie colombienne le sait et égrène avec succès nombre d’écoles artistiques. Théâtre, danse, chant, l’horizon est vaste, Nancy ne veut pas rater son envol, la diversité sera sa force. 1993, destination Bordeaux puis Paris, où elle suit son mari. La froideur du climat et des âmes françaises s’avèrent difficiles à supporter mais la jeune femme sait qu’ici tout se jouera. Elle tombe amoureuse de la capitale et sent les projecteurs prêts à se pencher sur sa divine silhouette. Le départ de son homme n’y changera rien. « Je pouvais le suivre. C’était un sacré dilemme, mais j’ai choisi de rester. Je suis une artiste avant d’être sa femme, avant d’être une femme. Je suis déterminée, c’est une force qui me pousse depuis toujours ». L’artiste a ses raisons que l’amour ignore.

La suite lui donne raison. Quelques années et quelques galères plus tard, Nancy fait la rencontre déterminante d’un joyeux groupe français jouant de la musique traditionnelle colombienne : « Les Sombres Héros ». La diva en devient rapidement la tête d’affiche. Suivent les tournées à travers le monde, une réputation grandissante et un nom que l’on susurre de plus en plus à l’approche des concerts, celui de Nancy Murillo. Camilo Azuquita, légende de la salsa panaméenne, lui propose alors d’intégrer sa troupe. La Colombienne accepte en sortant les griffes. Elle ne collaborera que si elle obtient le droit à deux ou trois chansons persos par récital. L’audace paye. « Il m’a apporté une crédibilité au niveau de la scène. Je me suis inspiré de son management, de sa relation avec le public, de son travail vocal. Il m’a beaucoup appris parce que je l’ai beaucoup observé. » D’autant que les deux artistes ne se parlent quasiment pas. Tout se passe dans le regard. Aujourd’hui encore elle lit dans le sien la fierté et l’approbation d’une carrière accomplie. La vocaliste déborde d’ambitions, une fois l’apprentissage terminé elle vole définitivement de ses propres ailes. La leçon a bien été retenue. Elle diversifie ses activités. Elle produit de nombreux shows salsa à Paris, et finit d’enregistrer son nouvel album novateur d’électro-latino jazz. Elle y chante amour, joie de vivre et surtout.. chaleur ! Tout un programme !