Interrogation écrite, sortez vos stylos… À vous précieux lecteurs, dont la culture n’égale que la sagesse, de deviner l’auteur de ces fabuleuses lignes, soigneusement choisies par « Bakchich ».
« Types Chinois.
Modeste, et plutôt enfoui, étouffé, dirait-on, des yeux de détective, et aux pieds, des pantoufles de feutre comme il se doit, et les usant du bout, les mains dans les manches, jésuite, avec une innocence cousue de fil blanc, mais prêt à tout.
Visage de gélatine, et tout à coup la gélatine se démasque et il en sort une précipitation de rat. Avec quelque chose d’ivre et de mou ; une sorte de couenne entre le monde et lui.
Pas jaune, la Chinoise, mais chlorotique, pâle, lunaire.
(…)
Si petit que soient les yeux du Chinois, son nez, ses oreilles et ses mains, son être ne les remplit pas. Il se tapit loin derrière. Non pas par concentration. Non, le Chinois a l’âme concave.
(…)
Ce que le Chinois sait le mieux c’est l’art de s’esquiver. (…) Peuple que tout met en fuite, et ses petits yeux détalent dans les coins quand vous le regardez en face.
(…)
Obéir à la sagesse, une sagesse raisonnée politico-boutiquière, discutée et pratique, a toujours été la préoccupation des Chinois.
Il y a dans le Chinois quelque chose d’accroupi. Ses lions sculptés sont comme des crapauds qui grimacent. Ses grues en bronze, ses oies pèsent sur terre comme des hommes, oiseaux humains qui ne comptent plus que sur la terre ferme. Ses meubles sont trapus, ses lanternes grosses et ventrues.
(…)
Un rien froisse le Chinois (…). La peur des humiliations est tellement chinoise qu’elle domine leur civilisation. Ils sont polis pour cela. Pour ne pas humilier l’autre. Ils s’humilient pour ne pas être humiliés. La politesse c’est un procédé contre l’humiliation. Ils sourient. »
Réponse à la fin…
© éditions Gallimard
Autre excellent quizz de Bakchich :