La critique de notre chroniqueur ciné Marc Godin a provoqué la polémique chez nos fidèles internautes, aficionados du grand écran. Avec plus d’une trentaine de messages à son actif, l’article « Ne me Parlez pas de la pluie ! » a été allègrement encensé, piétiné et débattu.
Comme à la coutumée, la polémique enfle et part dans tous les sens. Outre la qualité du film et/ou les remarques d’affreux sur l’auteur lui-même, que je me garderais bien de commenter, une remarque revient : Voilà une critique de film qui sème le trouble dans un univers d’habitude assez consensuel. L’Anonyme du coin nous dit : « dans le terme critique de cinéma apparait le mot critique, si les lecteurs ne supportent pas la critique, qu’ils lisent les fiches distribuées par les compagnies cinématographiques, je trouve personnellement cette analyse de marc godin fort bien vue et j’apprécie qu’elle rame à contre courant de la grande messe bien pensante et qu’elle fasse son vrai boulot de critique… » Ou encore ces mots de Chrisequateur : « En tous les cas, ça change et même, ça surprend au petit déjeuner, un papier qui n’est pas consensuel ».
Pour les râleurs du genre d’Arvil : « qui connaît Mr Marc Godin ? S’agirait-il d’un homme du ressentiment ? » ou de Lola : « quelle violence !! quelle méchanceté dans vos propos…… M. Marc Godin, le ton employé dans votre critique est acerbe et injuste », il n’y pas eu tromperie sur la marchandise, Marc Godin annonçait la couleur dès le début de son papier : « Je n’aime pas les Jabac ». Vous étiez averti !
Certes, la plume du chroniqueur est un peu rèche, parfois sèche (et pas que sur Jaoui/Bacri si on se réfère aux chroniques antérieures) mais il n’a pas toujours tort. Ni sur les films du tandem Jaoui/Bacri, ni à props de Télérama : « Nouveau film à thèse pour lecteurs de Télérama, "Parlez-moi de la pluie" est du pur "JaBac" , jusqu’à l’affiche, absolument hideuse. ».
Les attaques ciblées sur les lecteurs de l’hebdo sont, je vous le concède, un peu dur à avaler, y compris pour votre aguichetière, fidèle lectrice de Télérama. D’ailleurs, Punktitude l’a mal pris : « ça c’est de l’attaque personnelle au bazooka ; ce n’est pas de la critique de cinéma. De surcroît, en mettant dans le même sac pour tous ceux qui lisent Télérama. Belle ouverture d’esprit. Ça doit être un pote à Renaud, tiens… ». Justement, la critique de Parlez-moi de la pluie vient d’être publiée sur leur site . Et comme prévu, les adjectifs lodatifs sont de rigueur.
Il faut reconnaître que les petits visages de Télérama qui indiquent par un sourire ou une moue la qualité du film sont un peu agaçants. Et devinez quoi, sur le site, le duo Jaoui/Bacri récolte une risette, ce qui, je ne vais pas vous l’apprendre, est signe d’excellence dans la rédaction.
Après tout, pourquoi pas. Blâmes ou louanges, les critiques donnent leur avis (ils sont payés pour ça), n’en déplaisent à certains. Quant au film, le voilà sur nos écrans, il ne vous reste plus qu’à aller vous régaler ou vous ennuyer à mourir. Une chose est sûre, seul le porte-monnaie sera atterré après le passage à la caisse…
chère Aguichetière,
ce petit mot pour vous dire que votre "analyse" (pouf ! pouf !) de la (petite) polémique déclenchée par la critique de M. Godin a le même travers que le texte incriminé : elle est juste hors-sujet.
Il est essentiellement reproché à votre collaborateur, non pas de "chier dans la colle, les bégonias" et sur les "JaBac" (ce qui en soi ne serait rien), mais de le faire en confondant critique et ressentiment personnel, anti-conformisme radical et populisme éclairé anti-intellos (tellement dans l’air du temps sarkozyste, pour Bigard, contre la Princesse de Clève, si je résume).
Que M. Godin se rêve en critique cinéma proposant une alternative au "bon goût" calibré façon Télérama est une chose. Il n’aura échappé à personne qu’il y a là un créneau… Qu’il y parvienne en est une autre - et il lui faudra plus qu’une posture pour nous convaincre. Par exemple, qu’il mette dans ses textes des mots qui suintent la réflexion, la passion, le désir de découvrir et de partager. Qu’il nous agace ou qu’il nous cueille, mais avec de l’argumenté, du solide.
Parce que des textouilles façon "Ne me parlez pas de la pluie", même s’il n’y a pas que du faux, c’est surtout bourré de poncifs, d’aigreur et d’ennui. Pour un peu, on croirait lire la "page ciné" d’un journal lycéen.
L’agacement vient du fait, comme le relève Nyut, que "la rubrique cinéma de Bakchich donne l’impression de n’etre qu’un gadget-alibi obligatoire". Traitée par dessus la jambe. Confiée non pas au premier venu (je ne me permettrais pas de mettre en doute les compétences de M. Godin) mais sans qu’un intérêt particulier donne crédibilité et ambition à son travail.
Finalement, sur le web et en la matière, les seuls à avoir réellement fait émerger une critique ciné relativement "neuve", c’est dvdrama et excessif.
C’est peu. Il y a donc encore de la place…
amicalement
S.
ps : le cinéma du tadem Jaoui-Bacri m’a toujours énervé, bien avant qu’il soit de bon ton de les prendre de haut, ces "vilains bobos". Pour autant, il est de la dernière petitesse de ne pas leur reconnaître un rare talent d’écriture et de raconteurs qui devrait conduire à l’humilité plus d’un scribouillard, scénariste, romancier ou… critique.