Qu’il est loin le temps où la jeune Arlette, toute de satin blanc vêtue, faisaient sa première télé. C’était sur TF1, en 1978, pour l’émission Jeune pratique. Elle lançait un sujet consacré à la kinésithérapie (retrouvez l’intégralité de ce moment d’histoire sur www.bakchich.tv). De quoi la préparer au journalisme de masse.
Interrogés par Bakchich, la plupart de ses confrères saluent son professionnalisme et sa force de travail. Et, plus inattendu, même le RPR, en 1983, avait tenté de la débaucher de France Inter pour en faire son attaché de presse en charge du groupe Sénat. C’est dire…
Depuis, « l’intervieweuse pure et dure » comme l’avait gentiment labellisé Le Monde dans un portrait publié le 25 avril 2007 et qui avait soulevé une partie de la rédaction tant il était louangeur, a fait du chemin. Membre du Siècle, ce club où l’élite dirigeante se reproduit dans la joie et la gastronomie, chevalier de la légion d’honneur, « elle est totalement intégré au système », lâche un fin observateur des médias.
A tu et à toi et avec les hommes politiques qu’elle embrasse, elle dirige l’information du service public. Poste bien ingrat. Quand ce n’est pas sa rédaction qui lui reproche de faire des ménages pour France Télécom (en 1996), c’est le président de la République qui la secoue parce qu’il n’y a pas, dit-il, assez d’émission politique sur France Télévisions. Trop injuste au goût d’Arlette qui a répliqué en balançant dès le surlendemain un long reportage sur la com’ de Sarkozy.
La médiatisation de la soufflante présidentielle révélée par Le Point.fr, orchestrée par Patrick de Carolis tombe bien. Alors qu’elle lorgne sur le poste de super-directrice de l’information de France 2 et France 3, elle passe maintenant pour une résistante. Quinze jours après les accusations du Canard sur le trapage d’une vidéo quelque peu enivrée de Jean-Louis Borloo, il était temps de donner le change.
Soutenu quand même par Carolis qui bataille à coups de sondage auto-commandés sur l’image que l’opinion a de lui pour être reconduit par Sarkozy en juin, elle peut aussi compter sur Patrice Duhamel, directeur général du groupe et mari de Nathalie Saint-Cricq, rédactrice en chef de l’émission « A vous de juger » et bras droit de Chabot.
Les mécontents pourraient venir de France 3. Un poil revêches, les personnels en ont un peu marre d’être la cinquième roue du carrosse et voient la fusion des rédactions comme la disparition de leur identité. Ils s’en étaient d’ailleurs ouverts en juin dernier dans un livre blanc où ils dénonçaient « un dysfonctionnement généralisé dans la structure et le management. » Certains malpolis ont même affiché, un temps, la photo d’un chabot, poisson d’eau douce plutôt disgracieux, sur la machine à café de la rédaction. Pas de quoi leur tirer notre Chabot…