La synthèse de vos commentaires sur l’article « Les grosses retraites des grands patrons » et sur la vidéo « Finkielkraut se fait virer de Sciences-Po »
Evidemment, nous n’aurions pas dû. Au lieu de battre le pavé comme certains le firent hier contre les réformes sur les retraites, nous devrions battre notre coulpe pour avoir osé aborder un sujet délicat : celui de la retraite des misérables grands patrons du Cac 40. C’est de l’info, mais c’est surtout de la provoc pure et dure. Dire qu’officiellement, le pauvre Daniel Bouton, qui a tout de même, rappelons-le, mené la Société générale au bord du dépôt de bilan avec des pertes records, peut prétendre toucher une retraite « surcomplémentaire » de 723 750 euros par an, voilà qui devrait figurer au livre Guiness des records du choquant ou du ridicule qui ne tue pas…
Nico ironise, proposant presque de monter une ONG pour leur venir en aide : « Les pauv’ ! les pauv’ ! les pauv’ ! N’existe-til pas des associations telles que : "préservons nos grands patrons" ou "touche pas à mon banquier" ! Franchement ils ont combien de karma ces gens là pour avoir besoin d’autant d’argent ? »
GCD47 n’en revient pas : « C’est tout à fait écoeurant. Qu’ils fassent prospérer leurs entreprises, où qu’il les mène à la faillite, la retaite pour eux est assurée. Honte, dans un pays démocratique, de liberté et d’égalité, je crois que ce comportement est tout à fait scandaleux. Car quand leurs objectfis ne sont pas atteints, qui c’est qui est sanctionné, la FRANCE D EN BAS. Les grands patrons s’en sortent toujours. ».
Timothée est sur la même ligne, déconfite : « Certains (pas tous) grands patrons se mettent des matelas considérable et on demande en même tps aux gens de travailler plus pour gagner plus ou de cottiser plus pour avoir la même retraite. Comment ne pas dégoûter les gens ? ».
Mais la voix d’Arno est dissonnante, énervée par l’énervement des autres : « Ce sont des sociétés privées… c’est le problèmes des actionnaires. Si ça les amuse de dépenser l’argent de la société à payer des retraites à leur patrons, c’est leur problème… Maintenant, si vous êtes employé par ces sociétés, soit vous partez, soit vous chercher à être actionnaire ». Argument théorique, car encore faut-il avoir le choix !
Dans le registre mea culpa, Bakchich n’aurait pas dû non plus diffuser cette vidéo où l’on voit quelques méchants militants révolutionnaires un peu potaches interrompre, en entonnant un chant des partisans revisité, une conférence à Science-Po (Paris) et provoquant le départ inopiné du philosophe Alain Finkielkraut, invité à discourir ce jour-là. Encore de la provoc, quoi ! Assez de ces amusantes potacheries post-soixante-huitardes ! Mais nous n’avons pas pu nous retenir…
Les commentaires sont à la mesure de l’événement : démesurés, notamment contre ou pour l’invité Finkielkraut. ZénonDenon84 prend les choses avec philosophie : « Décidement A F se fait pas mal contester en ce moment ! On l’a vu quelques fois chez Moatti se triturer les doigts, on l’a entendu en direct l’autre samedi à 9 h sur France culture (sur justement le débat sur 68) Je vais finir par conclure qu’il vieillit aussi ou que ses idées sont dépassées… pour le reste rien de grave à sciences po ».
Mais la charge sonne plus fort côté gauche. Un anonyme avance qu’à Sciences-Po, il est « le deuxième à se faire virer par les étudiants après … Jean-Marie Le Pen ». Aïe !
Controversé, Finkielkraut ? C’est peu de le dire. Pitoune59 le qualifie, à gros traits, de « bouffon du roi » et « d’ultra-conservateur qui a fait de la provocation verbale son métier ». C’est tout ? Non, Elias, ajoute : « ce serviteur du Capital financier parasitaire ne parle jamais , ne s’émeut jamais des conditions d’inégalité INHUMAINES faites aux 3/4 de l’Humanité par un système d’accumulation de l’argent pour lui même, au service d’une poignée de milliardaires qui sont les Maitres du Monde ». Ouïe !
Mais Michel, désabusé, trouve que l’initiative des chanteurs n’a rien d’une gloire : « Je suppose qu’on parlera d’un acte de résistance contre l’oppression. A cinquante contre un, quel courage. Ceci dit, il faut reconnaître à ces étudiants d’élite d’être à l’avant-garde du modernisme, celui qui préfère les slogans aux idées »… La définition du modernisme, ainsi faite, vaut effectivement le détour…
Côté défense, les fusées décollent aussi. Parsifal prend ainsi la défense de Finkiekraut en campant la scène : « Un philosophe habitué à dire des vérités qui dérangent les bien-pensants, chahuté et empêché de parler par une bande de pseudo-rebelles, caricatures de l’esprit 68ard et de ce qu’il en reste (AF le reconnaît lui même : c’était beaucoup moins con à l’époque) qui se mettent à chanter un chant révolutionnaire. »
Franade réserve, lui, sa colère contre les auteurs de cette interruption : « Une honte ! C’est lamentable, la bêtise de ces jeunes. Le travail du prolétaire est à la source de toute culture, Alain Finkielkraut est le seul penseur de ce pays, je dis bien le seul, à interpeller le prolétaire, à venir lui dire : "Réveille-toi ! Cette culture qu’on t’offre aujourd’hui ne vaut plus rien ! Lève-toi et exiges-en une digne de ton travail !", et c’est devant lui que cette bande de décérébrés vient éructer un tel chant ! »
Aslan, heureusement, garde pour la fin une dose d’humour, sans oubllier un sens de la promotion, à propos de la chanson entonnée par les perturbateurs : « He he, ils chantent mal, mais le coeur y est ! Daté, voire devenu grottesque par certains aspects, le chant de la GP conserve sa force et le temps lui ajoute un pouvoir de corrosion à nul autre pareil. A noter : chant inclus avec d’autres classiques de 68 au nouvel album de Dominique Grange (l’auteure du chant) illustré par Tardi (80p), "1968-2008…N’EFFACEZ PAS NOS TRACES", 19€ »
Fin des hostilités et de la pub pour aujourd’hui…
enfin, quotidienne, faut voir !
rien depuis le 23 mai… J’aimerai tellement qu’on reparle du beau film de Cantet, des sans-papiers palmés, du poujadisme à la sauce bakchich (et voilà, je viens de niquer la seule chance de faire passer un commentaire).