En vacances au Cap-Ferret, une bande de potes se prend la tête et nous les brise menu. Un film vide, bêtifiant et lacrymal réalisé par Guillaume Canet.
Juste avant le début de la projo des "Petits Mouchoirs", un homme lugubre se lance dans un discours sous l’oeil ébahi des journalistes comateux. « Bon, il se passe quelque chose de dramatique au début et à la fin du film, et ça, il ne faut ABSOLUMENT pas en parler à vos lecteurs. Il faut que le public ait la surprise, car on veut que le public vienne… »
L’attaché de presse s’esquive, mais même le plus mongolien des scribouillards a compris que : 1) Ça va commencer (très) fort ; 2) Ça va se terminer (très) mal. Donc, un grand merci au Cassandre qui, en se faisant la voix de Guillaume Canet, nous a enlevé en quinze secondes chrono toute surprise. Merci également de nous prendre pour des buses…
Pour rester dans le flou et faire plaisir à Canet, on peut simplement dire que les "Petits Mouchoirs" commence par un [1]. Malgré [2] de leur copain, une bande de potes décide de partir, comme tous les ans, en vacances au Cap-Ferret. Dans le groupe, il y a François Cluzet, chef d’entreprise colérique, Marion Cotillard, nunuche incapable de s’engager, Gilles Lellouche, gros beauf, ou Benoît Magimel, homo refoulé.
Censé être un film générationnel, "les Petits mouchoirs" est surtout un décalque honteux des "Copains d’abord" et du cinéma de Claude Sautet. Pour Canet, qui clame partout que c’est son film le plus personnel, c’est quand même fort de café… Pas très bien écrit, le film est bourré de trous narratifs et d’invraisemblances, et ce dès le début, où les amis se demandent s’ils doivent partir et laisser leur pote dans un hosto parisien. Cinq minutes de justifications emberlificotées, car même Canet n’y croit pas…
La suite est une enfilade de clichés : les filles sont des chieuses hystériques ; les mecs, des ados attardés qui se demandent s’ils ne sont pas pédés. Les dialogues ne volent guère plus haut et voici le chef-d’oeuvre :
– « Il va dormir où ? »
– « Dans son cul ! »
Ouarf, ouarf ! Quant au message, c’est vraiment à pleurer. En gros, Guillaume nous dit : l’argent ne fait pas le bonheur, la vraie vie est à la campagne, les copains, c’est vachement bien. Et puis rien ne vaut le vieux pote de province, celui avec le coeur gros comme ça et qui parle avé l’assent. On en est là.
Si Guillaume Canet a un certain talent pour emballer une histoire, il n’a simplement rien à dire. Et il prend deux heures et demie pour le faire. Il se voit en John Cassavetes. Il n’est que le Claude Lelouch des années 2000. Triste.
Le royaume de ga’hoole de Zack Snyder
Le cinéaste énervé de 300 et des Watchmen signe une oeuvre d’heroic fantasy, sorte de Seigneur des anneaux avec, pour héros, des hiboux en 3D. Épique, nostalgique, magique : un film vraiment chouette.
Very bad cops d’Adam McKay
J’adore Will Ferrell, comique régressif des Rois du patin, de Frangins malgré eux et de la formidable Légende de Ron Burgundy. En duo avec Mark Wahlberg, il campe un flic planqué derrière son bureau qui va enfin mener une enquête explosive. Ponctué de gags imparables et avec des seconds rôles détonants (Michael Keaton, Eva Mendes ou Samuel L. Jackson), Very Bad Cops mérite le détour, malgré sa demi-heure de trop.
Vénus noire d’Abdellatif Kechiche
Enfonçage de portes ouvertes pour le fond et caméra épileptique pour la forme : j’avoue, j’ai toujours été dubitatif devant le cinéma d’Abdellatif Kechiche. Avec Vénus noire, le réalisateur raconte l’histoire vraie de Saartjie Baartman, la callipyge « Vénus Hottentote » exhibée comme un monstre de foire au XIXe. C’est fort, radical, mais Kechiche prend trois heures pour dire que, le racisme, c’est mal. Il pourrait peut-être faire plus confiance au spectateur, non ?
Lenny (reprise) de Bob Fosse
Entre scandales, procès et overdoses, l’ascension et la chute de Lenny Bruce, comique de music-hall et inventeur, sans le savoir, du stand-up moderne. Un petit bijou réalisé par Bob Fosse, sublimé par le chef op’ de Clint Eastwood, avec Dustin Hoffman à l’époque où il était encore un immense comédien…
Assez d’accord avec la critique même si le terme mongolien est mal utilisé vir insultant pour ceux qui le sont réellement. Je pense quil y a d’autres termes pour d’écrire la mentalité des personnages. Cependant on rigole quelque peu.
Par contre tout le monde parle du film les copain d’abord de machin chose (désolée jamais vu le film sans doute parce que je suis jeune) mais personne ne parle des films de Claude Chabrol du même genre comme Les Fleurs Du Mal très réaliste sur les bofs de bordeaux. Canet je crois a voulu faire pareil mais c’est raté ! Après c’est à la mode de plaindre les riches qui se font chier dans leurs vie de merde.
Domage, car j’aime bien Canet