Quelques jours après notre article « La RATP ne manque pas d’air », les chiffres sur la pollution dans le métro ont - enfin - été discrètement rendus publics, comme le ministère l’avait assuré. Résultat : ils ne sont pas bons du tout.
La RATP tient ses promesses le plus discrètement possible. Le ministère de l’Ecologie avait garanti que les données sur la qualité de l’air dans le métro seraient accessibles sur le site de la RATP à partir de janvier. Le 16 de ce mois, Bakchich avait cherché en vain. Et raconté, avec quelques images (voir notre reportage vidéo ici) comment la RATP paraissait bien gênée de les publier, sachant qu’ils n’étaient pas très bons. Ni pour la santé des voyageurs, ni pour son image.
Miracle ! Grâce à la vigilance d’un internaute très tenace, nous pouvons vous annoncer aujourd’hui deux nouvelles.
La bonne : les chiffres sont enfin publics, et ce depuis le 21 janvier. Pour vous faciliter la vie, il suffit de cliquer ici, car ils sont assez bien planqués sur le site officiel de la RATP.
La mauvaise : les données sont exécrables, comme nous l’avions pronostiqué. principalement pour les particules fines, autrement dit les poussières, qui ne sont pas vraiment fortifiantes pour la santé de nos poumons. La RATP reconnaît notamment :
« Des niveaux élevés de particules (PM10, particules de diamètre inférieur à 10 µm), qui constituent une spécificité ferroviaire, sont (…) observés dans les différents espaces souterrains. Les profils journaliers des teneurs en PM10 se juxtaposent à ceux du trafic et évoluent peu d’un jour ouvré à l’autre. Les profils de week-end font apparaître des valeurs légèrement plus faibles. Émises pour l’essentiel par les systèmes de freinage historiques des matériels roulants, ces particules sont principalement métalliques ».
Les chiffres plus détaillés, qui sont mis en ligne désormais chaque semaine, très partiels et "provisoires" selon la RATP, ne concernent que trois stations : Châtelet, Franklin D Roosevelt, Auber RER. Aux heures de pointes, les niveaux moyens de pollutions particulaires sont généralement supérieurs à 50 microgrammes par m3, la norme de santé selon l’Organisation mondiale de la santé.
Mais c’est la station Auber qui explose tous les compteurs : le niveau de pollution est presque toujours au-dessus de 100 microgrammes. Il a même atteint le niveau record de 990 microgrammes le 17 janvier à 9 heures du matin. Pas brillant et relativement toxique. Auber, c’est pas vraiment l’air de la mer !
Mais, heureusement, la RATP assure que tout va s’arranger :
« Des actions d’amélioration de la qualité de l’air sont entreprises en agissant notamment sur la ventilation, le nettoyage et la maximalisation du freinage électrique au fur et à mesure du renouvellement de matériels roulants métro et RER. Ainsi, par exemple, le projet ventilation prévoit la création de 16 ouvrages de ventilation sur le réseau métro et 2 sur le réseau RER, ainsi que le renforcement de 91 ventilateurs existants. Pour le matériel roulant, le programme de renouvellement en cours commence dès 2008 par le renouvellement des matériels de la ligne 2, puis 5 et 9 par le MF2000. Le matériel MP05 qui sera livré sur la ligne 1 engage le programme de renouvellement du matériel MP59 de la ligne 4 ».
On le voit, tout ira très doucement, au fur et à mesure du renouvellement du matériel roulant. Qui va piano va non sano.
Et rassurez-vous : la RATP explique que ce n’est guère mieux dans les métros de Londres, de Toulouse ou de Lyon. Et qu’il encore préférable d’être dans le métro que coincé dans sa voiture sur le périph’ à respirer à plein pot des gaz d’échappement. Rassurant !
bonsoir, je prends quotidiennement le métro à Toulouse ET JE PEUX VOUS ASSURER qu’il y a moins de pollution dans le métro toulousain que dans celui de paris. A Toulouse les rames de métro n’ont pas de fenêtres et donc on ne risque pas de respirer l’air pollué du métro. D’autre part, la voie ferrée n’est pas accessible quand on attend sur le quai contrairement à paris. En conséquence, on ne respire pas d’air pollué.
sylvain de Toulouse