Cette semaine, l’article « Discrimination raciale dans les universités chinoises » vous a interpellé, chers internautes. À quelques jours de l’ouverture des Jeux olympiques à Pékin, les critiques concernant la politique chinoise vont bon train. Le débat sur l’anti-africanisme chinois est lancé.
Favoriser des enseignants d’origine anglophone (et de préférence de type caucasien) pour enseigner l’anglais dans les établissements publics ne semble pas poser de problème aux dirigeants de la République populaire de Chine. Ces derniers se défendant de tout « acte institutionnel raciste ».
Pour FGabriel, le problème n’est pas neuf. « Backchich ne nous apprend rien de nouveau. En Chine, même un prof américain d’origine chinoise aura du mal à trouver un poste comme prof d’anglais. Et c’est la même chose dans plusieurs pays, en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud. Que voulez-vous ! ils ont peur qu’en prenant un prof d’anglais d’origine chinoise, le prof n’ait pas la bonne prononciation ni le bon accent. Cela se passe même en France dans les instituts privés d’enseignement des langues à destination des entreprises ». Un peu rapide le raccourci !
Turquoise, jeune femme d’origine antillaise élevée en Angleterre nous informe que « l’accent d’un enseignant Afro-Américain est aussi british que celui de ses collègues caucasiens ». On pourrait donc se dire que les Africains d’origine anglophone (des anciennes colonies britanniques) seraient assez performants pour intervenir auprès d’élèves chinois. Aucune raison donc de ne pas les accepter.
L’internaute Phil2922 met lui en exergue les intérêts économiques de la Chine vis à vis de l’Afrique. Ce qui explique que les autorités chinoises essayent de minimiser le racisme. Business is Business… Profitons-en pour revenir sur le sommet de Beijing, celui de la troisième conférence ministérielle du Forum sur la Coopération Chine-Afrique (FOCCA) de 2006. La réunion avait pour but « d’approfondir la coopération…en valorisant dans l’intérêt des peuples chinois et africains, la compétence basée sur leurs atouts respectifs ». Certains accords passés apparaissent aujourd’hui bien différents de la réalité…
A Nicognito d’avoir le mot de la fin. « Si des Africains anglophones sont recalés… uniquement par ce qu’ils sont noirs. C’est du racisme. Point ».
Une chose est sûre, aux JO de Pékin, les athlètes venus d’Afrique auront toutes leurs chances d’être encensés et glorifiés !
En Asie les écoles veulent uniquement des professeurs d’anglais avec l’accent américain et, sauf si elles n’en ont pas les moyens, recrutent prioritairement des professeurs "états-uniens de souche". C’est un mouvement qui avait débuté au Japon qui s’est étendu dans toute l’Asie. Même les professeurs britanniques sont souvent discriminés à cause de leurs accent et grammaire "Oxford" ou "vieille Europe" considèré comme archaïque en Asie. L’anglais des affaires, celui que les parents et entreprises asiatiques veulent que leurs enfants et employés apprennent, est l’anglais-américain. C’est du pragmatisme tout simplement.
Quand au racisme et à la xénophobie en Chine : il y a plus ou moins le même pourcentage de racistes et xénophobes en Chine que dans les autres pays ! Le racisme a très fortement régressé en Chine ces dernières années, ce qui n’est pas forcément le cas dans les pays occidentaux ! De nombreux étudiants africains préferent aller étudier en Chine qu’en France où ils sont souvent mieux accueillis ces derniers temps !
Libre à vous de reproduire des rumeurs à l’origine douteuse à l’occasion de la grande campagne de "China-bashing", mais çà ne fait pas très sérieux pour des journalistes professionnels !